Sport français, « si rien n’est fait, on va droit à la catastrophe » estime Denis Masseglia

Auditionné mercredi 4 novembre par la Commission de la Culture, de l’Education et de la Communication du Sénat, Denis Masseglia, président du CNOSF, a pointé une nouvelle fois « le manque de considération » du sport français par la nation et le gouvernement.

Sport français, "si rien n'est fait, on va droit à la catastrophe" estime Denis Masseglia 1
Denis Masseglia lors de son audience au Sénat mercredi 4 novembre 2020.

Après l’annonce à Lima en septembre 2017 de l’attribution des Jeux Olympiques à Paris en 2024, Denis Masseglia à la tête du CNOSF (Comité national olympique et sportif français) était convaincu que la place du sport dans l’organisation de la société française allait changer. « Nous pouvions nous attendre à un nouvel élan, une nouvelle impulsion, cela n’a pas été du tout le cas » a-t-il déclaré dans une introduction lors de son audition au Sénat. Pire, avec la crise liée au coronavirus, le sport n’apparait pas du tout comme une priorité pour la nation.

Le 26 octobre dernier, dans une lettre ouverte adressée au président de la République Emmanuel Macron, le CNOSF et 95 fédérations affiliées ont lancé un véritable cri de détresse tout en dénonçant une « stigmatisation aussi violente qu’infondée » du sport français. Un secteur d’activité qui représente environ « 2% du PIB » du pays. « Le ministère des Sports dispose d’un budget de 830 millions d’euros pour un apport évalué entre 10 et 12 milliards d’euros » a indiqué devant les sénateurs Denis Masseglia curieux de savoir ce qu’il en est de la culture dont le ministère dispose d’un budget de 2 milliards d’euros. « Ce n’est pas possible (…). Le sport doit être aidé à la hauteur de ce qu’il apporte à la nation » a insisté le président du CNOSF.

On court moins vite aujourd’hui qu’il y a 50 ans

Lors de son intervention, Denis Masseglia a milité pour une pratique accrue du sport à l’école, au moins 30 minutes par jour. L’activité physique étant un facteur de lien social, d’éducation, d’ouverture aux autres mais également nécessaire dans la prévention des risques sanitaires. Le dirigeant a d’ailleurs dressé le constat que les jeunes aujourd’hui possèdent une capacité physique inférieure à celle de leurs ainés. « Savez-vous qu’ils mettent en moyenne entre 30 secondes et une minute de plus pour courir 1 kilomètre par rapport il y a 50 ans ». Tout cela est lié à une insuffisance d’activité physique. « Se confronter aux autres, aller jusqu’au bout de soi est extrêmement fondateur, a rappelé Denis Masseglia conscient que « si on ne fait pas du sport une priorité nationale, on va droit à la catastrophe ». Et de dire que « dans 20, 30 ou 40 ans, on se prépare à une crise sanitaire qui ne sera rien à côté de celle que l’on vit actuellement ». Pour le président du CNOSF, « l’inactivité physique va inévitablement se traduire par une augmentation des maladies cardio-vasculaires ». L’Union Européenne a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme sur la question.

En grand danger, déconsidéré, peu soutenu par son ministère de tutelle, le sport français ne va pas pour autant baisser les bras. « Nous n’allons pas porter des gilets jaunes, descendre dans la rue avec des pancartes, ce n’est pas dans notre culture. Nous sommes des légalistes » a précisé Denis Masseglia lors de son audience au Sénat. Mais le dirigeant demeure battant et vigilant. Il ne tolérera pas que « le manque de considération pour le sport français se transforme en du mépris ».

Dernière ligne droite pour la collecte de fonds afin de soutenir les associations Sports pour Tous

 
Depuis le début de la crise sanitaire et sociale, la Fédération Française Sports pour Tous se mobilise afin d’accompagner et soutenir ses structures associatives. Pour cela, elle a lancé le 14 octobre dernier une collecte afin d’abonder un fonds de solidarité. Chacun est invité à y contribuer pour soutenir les associations Sports pour Tous qui font face à la crise et s’adaptent afin de maintenir, autant que possible, l’accessibilité de la pratique sportive à tous les publics. Ce sont près de 2 800 associations sportives et des milliers de bénévoles qui mobilisent leur énergie pour rendre la pratique sportive accessible à tous les publics.

Cette collecte est disponible en ligne jusqu’au 15 novembre. A ce jour, les fonds récoltés s’élèvent à plus de 78 000 euros, l’objectif des 100 000 euros espérés par la Fédération et ses clubs est presque atteint. A l’heure d’un nouveau confinement et où la situation se tend davantage pour les associations sportives, l’institution lance un dernier appel à la solidarité. 100% des fonds récoltés seront reversés aux Clubs Sports pour Tous qui auront déposé une demande de soutien auprès de la Fédération Française Sports pour Tous.

Pour aller plus loin dans sa mobilisation et la survie des clubs, La Fédération Française Sports pour Tous s’est joint à 95 autres associations françaises dans une lettre ouverte envoyée au Président de la République. Cette lettre fait état de la situation alarmante des associations sportives puisque 80% d’entre elles sont gérées et vivent grâce à des bénévoles. Aussi, les associations réunies dans ce courrier  ont tenu à préciser que le sport est bénéfique pour la santé, l’esprit et le moral – surtout en cette période de crise sanitaire, où les citoyens doivent continuer à se mouvoir.

Pour soutenir l’accès à la pratique sportive pour tous et le tissu associatif, c’est ici.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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