Très chère coupe du monde
Les premiers chiffres donnent le vertige : 60 dollars pour une place de base en phase de groupe, plus de 6 000 dollars pour la finale. La FIFA a officialisé la mise en place du dynamic pricing, ce système de tarification variable qui ajuste les prix en temps réel selon la demande. Résultat : la Coupe du monde 2026 – organisée conjointement par les États-Unis, le Canada et le Mexique – s’annonce comme la plus chère de l’histoire. Et pas seulement sur le plan des billets.
Pour un supporter européen, le coût du rêve explose dès la réservation du vol : un Paris-Los Angeles aller-retour dépasse déjà les 900 euros, auxquels s’ajoutent hébergement, transports internes et formalités d’entrée. Suivre son équipe d’une ville à l’autre, dans un tournoi éclaté sur trois pays et seize stades, relève presque du périple. À ce prix-là, le voyage sportif devient un produit de luxe, réservé à une minorité de fans fortunés ou de clients corporate.
Les packages « hospitality », eux, atteignent des sommets : jusqu’à 70 000 dollars pour vivre la finale dans un confort cinq étoiles, entre champagne et accès VIP. Une bulle dorée bien loin de l’esprit populaire des tribunes d’autrefois. Pour beaucoup, la fête du football semble désormais se jouer hors de leur portée. Même les associations de supporters anglais dénoncent des tarifs « inacceptables ».
Côté tourisme, les villes hôtes se préparent à un afflux inédit : hôtels complets, vols saturés, fan zones géantes et opérations d’image à grande échelle. Un jackpot annoncé pour les territoires, mais à double tranchant : quand le prix d’un rêve devient celui d’un séjour tout-compris, que reste-t-il du football universel ?
La FIFA veut bâtir « le Mondial le plus inclusif de l’histoire ». Elle en fera peut-être le plus rentable. Mais l’émotion, elle, n’a pas de prix fixe : c’est peut-être ce que le dynamic pricing aura du mal à comprendre. Heureusement, à la télévision, ce sera gratuit.
