Tour de France : entre Bayeux et Vire à bord du poireau de chez E.Leclerc
Partenaire majeur du Tour de France depuis 2019, E.Leclerc fait partie des incontournables de la caravane publicitaire. Chaque année, la marque se distingue par sa flotte insolite de véhicules : fraise, melon, cerise… et, depuis l’an dernier, un poireau électrique. Nous avons eu la chance de prendre place à bord de ce drôle de char pour parcourir plus de 200 kilomètres lors de la 6ème étape, entre Bayeux et Vire.

Grand soleil sur Bayeux (Calvados) ce jeudi matin 10 juillet. Sur le parking de la Vallée des Prés, les véhicules de la caravane publicitaire commencent à se rassembler. Les spectateurs affluent déjà, impatients de poser devant leurs bolides préférés et d’attraper quelques goodies avant même le départ. Parmi eux, les vedettes de la journée : le melon géant, la fraise, la cerise side-car, et bien sûr, le poireau électrique, le légume le plus insolite et… l’un des plus photogéniques, capable d’embarquer jusqu’à quatre personnes, chauffeur compris.
Avec ses 11 véhicules, la caravane E.Leclerc est l’une des plus imposantes du cortège. Renouvelée l’an dernier, elle arbore fièrement les couleurs de la marque Repère et est attendue avec impatience par le public.
La traditionnelle choré avant de démarrer
Avant que le convoi ne prenne le départ et se perde dans les routes vallonnées du bocage normand, place à la traditionnelle chorégraphie dirigée par Krys. Chenille inversée, petit Madison… De quoi insuffler une énergie folle à tous les participants. Le briefing qui suit, mené par Bastien, le chef caravanier chez E.Leclerc, est précis. Consignes de prudence, indications sur les déviations et points de distribution de goodies, chacun est fin prêt pour démarrer.

À 10h30, c’est enfin le moment. La caravane s’ébroue lentement dans les rues de Bayeux, et la foule compacte s’embrase. Casqués et installés dans notre poireau, nous ne manquons rien du spectacle. Elie, notre pilote (voir ci-dessous), distribue des « salut, salut » à tout-va, tandis que « Don’t Stop Me Now » de Queen résonne, galvanisant les spectateurs.
« Fraise, melon, ça arrive sur vous ! », annonce Elie dans son micro-radio, signalant à ses collègues l’arrivée de motos ou voitures de sécurité dans le cortège. Une coordination sans faille, car chaque élément de la caravane doit être parfaitement synchronisé pour garantir un spectacle sans accroc. Les véhicules, placés en quinconce, roulent à une vitesse d’environ 30 à 40 km/h, et chaque détail compte.
« La meilleure bagnole du monde »
Qu’elle est belle cette France en ce mois de juillet. Les véhicules E.Leclerc sont positionnés dans le dernier tiers de la caravane publicitaire. « Oh l’asperge ! » s’écrie un spectateur. Manqué, c’est un poireau. « C’est la meilleure bagnole du monde », affirme hilare un homme affublé de son maillot à pois.
Sous un soleil de plomb, les goodies – 100% recyclables – pleuvent sur les spectateurs. En moyenne, 5 000 à 6 000 chaque jour. Palmiers feuilletés au goût tomate, crackers Multimix, biscuits fourrés au chocolat... Mais ce sont les t-shirts et les bobs à pois qui remportent tous les suffrages. Au point de devenir de véritables objets de collection. Et cette année, E.Leclerc y a ajouté un incontournable, un chapeau à pois, lui aussi très convoité.
Toutefois, la distribution de ces précieux cadeaux obéit à des règles strictes. Certaines zones protégées, comme les zones Natura 2000, les Parcs Nationaux ou les réserves naturelles, sont exclues de toute animation, sonorisation et distribution de goodies. À l’image des environs des gorges de la Rouvre dans l’Orne. « Il ne faut pas déranger les espèces animales sensibles », souligne Elie. Dommage pour les spectateurs mal informés.
Boîtes, épuisettes, parapluies… tout est bon pour glaner des cadeaux
Sur le bord des routes, des « Merci le Tour » fusent de partout. Les déguisements en tout genre ne manquent pas. Des cartons cibles « Vise-ici » sont légion, dans le but d’attirer l’attention et de récolter les fameux goodies. Boîtes, épuisettes, parapluies… tout est bon pour glaner ces précieux trésors. On aperçoit également des spectateurs qui, un peu plus créatifs, affichent fièrement des pancartes comme « J’ai eu mon bevet » ou « C’est mon anniversaire », dans l’espoir de recevoir un petit cadeau en plus.
Kevin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels), natif de Bayeux et star montante du cyclisme, est l’un des coureurs les plus attendus. Il compte de nombreux fans dans la région. Des pancartes en son honneur sont brandies partout. Beaucoup attendent son passage, un peu plus d’une heure après celui de la caravane publicitaire.
Autre enfant du pays, Guillaume Martin-Guyonnet, de la Groupama-FDJ, déjà trois fois meilleur coureur français du Tour. Au kilomètre 75, à Sainte-Honorine-la-Chardonne, son village natal, l’ambiance est survoltée. La fan zone est en place. Tout y est : des oriflammes, des inscriptions « Saint-Guillaume-la-Chardonne » sur les routes aux t-shirts spécialement créés pour l’occasion. Un hommage impressionnant à ce héros local.
De la musique et des pois

E.Leclerc dispose aussi sa propre fan zone. Sur l’étape du jour, elle se situe du côté de Villers-Bocage, une vingtaine de kilomètres après le départ. Des dizaines de personnes en maillots à pois accueillent le passage de la caravane et font une haie d’honneur lors du passage des véhicules du distributeur. « Dans les yeux d’Emile », le tube revisité de Joe Dassin, et l’incontournable « Freed from desire » électrise les foules, créant une ambiance de folie. Elie continue de saluer la foule avec un enthousiasme débordant, lançant aux spectateurs : « Vous êtes trop beaux ! ».
L’excitation est tout aussi palpable au kilomètre 174, lors de la traversée de Saint-Pois. Une coïncidence parfaite, peut-être, pour célébrer le cinquantième anniversaire du célèbre maillot à pois parrainé par… E.Leclerc.
Distribution de sourires

Composée de quelque 170 véhicules, la caravane publicitaire est plus qu’un simple prélude au passage des coureurs, c’est un événement en soi. Sur le bord des routes, des spectateurs installés jusqu’à sept heures avant le passage des véhicules s’organisent méthodiquement. Parasol déployé, chaises pliantes installées, glacière et boissons fraîches à portée de main, rien ne manque. Lorsque la caravane arrive enfin, un tourbillon de couleurs, de musique et de sourires envahit la route. Ce n’est pas seulement un défilé de véhicules. C’est un moment d’unité, où jeunes et moins jeunes, locaux et touristes, se retrouvent dans une même euphorie collective.

Entre Bayeux et Vire, le parcours, vallonné, serpente à travers la Suisse normande, offrant une vue imprenable sur les paysages de la région. Ce moment suspendu, avant l’arrivée des coureurs, est une véritable carte postale vivante, sublimant la Normandie sous le soleil estival de juillet. Un moment de pure exaltation qui restera gravé dans les mémoires de tous ceux qui la voie défiler. Encore plus pour ceux qui ont la chance d’embarquer à bord du convoi.
Elie trace sa route sur le Tour à bord du poireau

Au volant de ce drôle de légume sur roues, Elie, 23 ans, est sans doute l’une des personnes les plus filmées et photographiées de la caravane publicitaire. Récemment diplômé en architecture d’intérieur à Lyon, il a été choisi parmi 1 900 candidats, dans un casting XXL, pour piloter le char poireau de la marque E.Leclerc. Un sacré tournant pour ce jeune homme qui, pendant 15 ans, a travaillé sur les marchés, emballant des fruits et légumes durant ses jobs d’été. Cette expérience lui a sans doute permis de développer ses compétences en logistique et communication. Des qualités qu’il met aujourd’hui à profit dans son rôle de pilote. « Cela me fait drôle de me retrouver dans un poireau, après toutes ces années à emballer des produits », confie-t-il avec humour.
Passionné par le Tour de France depuis son enfance, Elie suit la compétition chaque année et partage son enthousiasme sur TikTok. Son aisance à l’oral et son sens du contact humain lui permettent de transmettre son énergie et sa motivation avec clarté et enthousiasme. « Le monde, l’euphorie des gens, les spectateurs qui scandent le nom du poireau, c’est incroyable. L’ambiance avec les autres caravaniers est top. On est un peu comme une colonie de vacances professionnelle », raconte-t-il, visiblement séduit par l’esprit d’équipe et la camaraderie qui règnent tout au long du parcours.
Pilote du poireau n’est bien sûr qu’une étape dans son parcours. Avant de se lancer dans la création de sa propre micro-entreprise en architecture, Elie prévoit de voyager, notamment en Amérique du Sud. « J’ai déjà eu la chance de partir au Chili pendant mes études Erasmus. J’aimerais y retourner et explorer davantage la région », précise-t-il.