Le Tour de France : un événement sportif devenu modèle économique mondialisé
À quelques jours du Grand Départ de la 112ème édition ce samedi à Lille, le cabinet Circle Strategy publie une étude intitulée « Le Tour de France, une ascension fulgurante ». Celle-ci retrace l’évolution de la course cycliste depuis sa création en 1903 jusqu’à son statut actuel de phénomène sportif et touristique mondial.

Le Tour de France est aujourd’hui considéré comme le plus grand événement sportif gratuit au monde. Il attire chaque été environ 17 millions de spectateurs sur les routes françaises et 40 millions de téléspectateurs via la diffusion sur France Télévisions. Cet attachement populaire, associé à un format gratuit et itinérant, contribue à faire du Tour un événement accessible et ancré dans le paysage culturel français.
Un outil de promotion touristique
Avec près de 30 villes-étapes par édition, dont environ 15% situées à l’étranger, la course est aussi un outil de promotion touristique. Certaines collectivités investissent massivement pour accueillir le Tour, notamment lors du Grand Départ, dont les retombées économiques peuvent atteindre 60 millions d’euros.
À l’image de ce que nous avions écrit concernant le seul département des Hautes-Alpes, le Tour repose sur une organisation complexe, mobilisant plus de 20 000 membres des forces de l’ordre, 6 000 secouristes et 3 000 agents départementaux. La logistique s’accompagne d’une mise en scène marquée par des éléments distinctifs : les maillots (jaune, vert, blanc, à pois rouges), la caravane publicitaire (en place depuis 1930), ou encore la distribution de millions de cadeaux chaque année. Ces éléments renforcent l’adhésion du public et l’attractivité de l’événement pour les marques.
Une internationalisation croissante et des revenus en forte hausse
Depuis les années 2000, le Tour connaît une accélération de son internationalisation, portée par ASO (Amaury Sport Organisation), son propriétaire. Les revenus générés dépassent aujourd’hui les 200 millions d’euros annuels, un chiffre qui a doublé en dix ans. Près de 40% du sponsoring provient désormais d’acteurs internationaux, et la vente des droits de diffusion hors de France continue de progresser.
La composition des équipes engagées reflète également cette dynamique. En 2024, 22 des 27 équipes participantes n’étaient pas françaises. Par ailleurs, seulement 7% des primes ont été versées à des équipes françaises, contre 47% pour des formations européennes hors France.
Un modèle de soft power et d’exportation culturelle
Au-delà de l’aspect sportif, le Tour de France est perçu comme un vecteur d’image pour la France, à la fois vitrine de son patrimoine, de ses paysages et de ses savoir-faire. Ce rôle contribue à son positionnement comme instrument de soft power, justifiant l’implication active de l’État et des collectivités territoriales.