JO, ambiance Covid

Le ministre des Transports, Clément Beaune et Anne Hidalgo, maire de Paris, n’assisteront pas ensemble à des épreuves olympiques.

L’édile a en effet écrit vendredi 8 décembre à la Première ministre Elisabeth Borne pour se plaindre des propos « indignes » du ministre des Transports, Clément Beaune. Ce dernier avait déclaré que la maire de Paris « crache sur notre pays » quand elle dit que les transports « ne seront pas prêts » pour les Jeux olympiques.

Au-delà de cette passe d’armes, auquel on préfèrera de loin l’escrime, sport qui réussit en général plutôt bien aux Français, cette querelle résume assez bien le sentiment de nombreux Franciliens, qui se sentent exclus de la fête entre injonctions à télétravailler et à éviter telle ou telle zone. On se rassure quand même, il n’est pas question de confinement comme au plus fort de la crise du Covid.

Pas d’attestations donc mais des QR Code pour pouvoir circuler dans certaines zones de sécurité autour des sites olympiques, un dispositif que des sénateurs ont fustigé comme étant « typiques d’un état d’urgence ». Le jour même de la cérémonie, depuis Ivry jusqu’au Pont Garigliano, la Seine sera inaccessible et l’axe des Champs-Elysées complètement bouclé. On peut évidemment le comprendre mais trouver néanmoins dommage que les places gratuites, au nombre de 500 000 au départ, pourraient descendre sous la jauge de 300 000.

La lourde actualité oblige l’Etat à prendre des mesures draconiennes pour éviter tout drame, pas question de s’en offenser. Il n’empêche : ces décisions qui doivent nous protéger ne sont en rien corrélées à l’exorbitant prix des places qui avait déjà lacéré la promesse de Tony Estanguet de faire de Paris 2024 « des jeux populaires ». Si l’on ajoute à cela l’augmentation du prix du ticket de métro pendant la période des JO, de 2,10 euros à 4 euros. Et si on prend en compte le prix d’une chambre d’hôtel ou d’un Airbnb, on se rapproche alors à très grande vitesse à des jeux réservés à une élite.  

Allez, on arrête de grogner au risque de se faire tancer par Valérie Pécresse pour qui « il faut à un moment ouvrir les chakras, on va accueillir le monde et on est le seul pays qui ne s’en réjouit pas ». On s’en réjouit, on avait même l’envie de pouvoir y participer sans que cela nous coûte deux bras.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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