Sport : le bénéfice est supérieur au risque

A l’occasion d’une conférence organisée par l’Union Sport & Cycles, trois députés En Marche ont expliqué les raisons pour lesquelles ils portent une proposition de loi qui vise à démocratiser l’accès au sport.

Union Sport & Cycles
L’Union Sport & Cycles a invité trois députés à discuter d’une proposition de loi qui vise à démocratiser l’accès au sport.

D’emblée, Virgile Caillot, délégué Union Sport & Cycles, a mis l’ambiance : « Pourquoi, alors que le gouvernement pousse à la reprise des activités sportives, les commerces d’articles de sport sont-ils fermés. C’est une décision incompréhensible ». Au passage, il rappelle que sur les douze derniers mois, « les salles de sport ont été fermées neuf mois ». Il estime ainsi qu’il est temps « d’appréhender la pratique sportive sous l’angle des bénéfices et non des risques. » Les salles de sport ne sont des lieux « spécifiques de propagation du virus ».

Sans rentrer dans cette polémique, Céline Calvez, députée En Marche des Hauts de Seine, première co-signataire de la proposition de loi, ne peut être d’accord qu’avec lui sur le fond. Ce qui sous-entend l’idée de cette proposition de loi, votée en première lecture vendredi 19 mars 2021, est en effet de pousser le sport « pour lutter contre la sédentarité mais aussi contre les noyades, participer au traitement de certaines maladies, favoriser l’intégration sociale et professionnelle, la réinsertion de publics particuliers, la lutte contre toute les formes de discrimination ou encore le développement économique ».

Au-delà de la pandémie, une triste et nécessaire vitrine pour cette cause, comment y parvenir ? Céline Calvez « défend » le titre 1er de la proposition de loi, relatif au développement de la pratique pour le plus grand nombre. Elle propose d’intégrer le sport dans les missions des établissements sociaux et médico‑sociaux (ESMS). « Nous voulons rendre obligatoire l’activité physique et sportive dans les établissements médico-sociaux, dont les foyers d’aides à l’enfance ou les Ephad« , explique l’élue. « On parle de millions de personnes, c‘est aussi une manière de s’inclure dans la société ». Elle préconise de nommer un « référent sport dans chaque établissement ».

Ensuite, pourquoi ne pas « faciliter l’accès aux équipements sportifs scolaires actuels et futurs aux utilisateurs extérieurs ». En effet, précise Céline Calvez, en dehors des heures réservées aux élèves, il s’agirait de mettre à disposition d’associations ou d’entreprises des équipements lors du temps où ils sont libres, « et il y en a beaucoup ». Il faut « les recenser et déterminer ensuite leur condition d’utilisation ». Dommage, en effet, que « des panneaux de basket restent vides le weekend ». Céline Calvez se dit  favorable prescrire le sport sur ordonnance : « le sport n’est pas une activité de loisir mais une activité qui sauve ».

Lutter contre le streaming illégal protège le financement du sport français

Par ailleurs, comme l’a expliqué Pierre-Alain Raphan, député de l’Essonne (LREM), la proposition de loi vise à rapprocher clubs et licenciés des fédérations et donc à réformer leur gouvernance. Déjà, en instaurant la parité intégrale au sein des instances nationales en limitant au nombre de trois les mandats de présidence et en supprimant le système des grands électeurs. « Certains clubs ne se sentent pas représentés, justifie le député. Ils vont jusqu’à se demander pourquoi licencier puisqu’il n’y a pas de service fédéral ».  Ce qui a fait sortir de ses gonds le Comité national sportif et olympique français (CNSOF) (voir encadré).

Enfin, Cédric Roussel, député des Alpes-Maritimes (LREM), a rappelé pourquoi il était important de lutter contre le streaming illégal. « Ca protège les ayant-droits mais aussi le financement du sport français. La taxe Buffet instaure sur la base des droits TV un calcul qui finance l’Agence nationale du Sport qui participe à faire de la France une nation sportive » . Ce qui n’empêche pas de s’exonérer d’un débat sur « l’accès aux retransmissions télévisées au plus grand nombre ».

Pour le CNSOF, « une méconnaissance totale du fonctionnement fédéral »

Le Comité national sportif et olympique français (CNSOF) estime ne pas avoir été entendu par les élus dans le cadre de la réforme de la gouvernance des fédérations. « De manière générale, la façon dont certains députés se sont exprimés sur les dirigeants fédéraux, qui rappelons le, sont pour leur grande majorité des bénévoles, démontre une méconnaissance totale du fonctionnement fédéral ». Le comité estime que « ces attaques sont le fruit de représentations caricaturales qui ne reflètent en rien le quotidien d’un dirigeant fédéral ». Et « c’est d’autant plus regrettable que la crise sanitaire et sociale actuelle fragilise déjà tout l’édifice du sport fédéré ».  

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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