GR 69 La Routo, sur les chemins de la transhumance

Labellisé sentier de « Grande Randonnée » par la Fédération Française de Randonnée Pédestre, le GR 69 La Routo est un itinéraire reliant la plaine de la Crau (Bouches du Rhône) à la vallée de la Stura (Piémont en Italie). Au total 540 km sur les chemins de transhumance en Provence et dans les Alpes.

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Depuis le milieu du XVe siècle, les troupeaux d’ovins quittentt, au printemps, les plaines desséchées de Provence pour « faire la route ». ©Charles Speth

La Routo, de l’occitan « far la routo », c’est un projet franco-italien ayant pour objectif le développement des territoires autour de la transhumance et de l’itinérance touristique. Derrière l’élaboration de ce sentier Grande Randonnée se cachent des amoureux de leur territoire désireux de le faire découvrir dans la douceur et le respect du patrimoine.

Sur 540 kilomètres décomposés en 33 étapes, les randonneurs sur le GR 69 seront amenés à découvrir en chemin l’ensemble des signes anciens ou actuels liés à l’élevage pastoral. Qu’il s’agisse de nombreux aménagements réalisés pour les troupeaux transhumants (pierres relevées, murets, aires de repos, ponts et fontaines) ou des paysages pastoraux emblématiques façonnés par la dent des brebis. À noter d’ailleurs que certains tronçons sont adaptés aux pratiques équestres, VTT et VTTAE.

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La Routo donne l’opportunité de découvrir la vie pastorale ainsi que de magnifiques paysages. ©Charles Speth

L’itinéraire rejoint la Haute-Provence par le petit village de Saint-Jurs puis traverse Digne-les-Bains pour rallier la vallée de la Blanche par Le Vernet et Seyne-les-Alpes. Au total, 7 étapes de l’itinéraire, soit plus de 240 km, traversent le département des Alpes-de-Haute-Provence, autant d’occasions de découvrir les richesses culturelles, le patrimoine, et d’aller à la rencontre des habitants. Comme bon nombre de randonnées, La Routo est une invitation à prendre le temps et ainsi privilégier les rencontres.

Dès le milieu du XVe siècle, les troupeaux d’ovins quittaient, au printemps, les plaines desséchées de Provence pour « faire la route » (far la Routo, en occitan). Les bergers et leurs troupeaux gagnaient alors via le col de Larche, les estives de la Vallée de la Stura, à la recherche de nouveaux alpages rendus nécessaires par le développement de cette activité. La transhumance a alors créé des liens immuables entre ces « pays » et de nombreux éleveurs installés aujourd’hui en Provence sont originaires des Vallées occitanes du Piémont et notamment de la Vallée Stura. En France, elle demeure une pratique très vivante dans les vallées de montagne et l’ensemble du bassin méditerranéen. 

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Plus de 240 km, traversent le département des Alpes-de-Haute-Provence. ©Charles Speth

La Routo offre l’occasion de découvrir des paysages et une vie pastorale. Depuis des générations, des troupeaux, des bergers et leurs chiens, y vivent en parfaite harmonie avec leur territoire. L’équilibre respectueux entre pratiques pastorales et activités de pleine nature est de la responsabilité de chacun.

À la rencontre des patous

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©Musée de la Transhumance

Originaire des Alpes centrales, le « patou » est l’appellation utilisée pour désigner les chiens de protection des troupeaux. En France, on rencontre principalement des chiens de race Montagne des Pyrénées, Berger des Abruzzes et Berger d’Anatolie.

Dès la fin du 19ème siècle, celui-ci était utilisé pour chasser l’ours et protéger les troupeaux de leurs prédateurs. Avec la diminution des grands prédateurs au début du siècle, en plus de son rôle de protecteur, il est aussi devenu chien de berger. Leur utilisation traditionnelle reste cependant nécessaire avec la présence du loup, de l’ours et du lynx, ainsi ils représentent tout de même pour les éleveurs et les bergers une aide précieuse pour la protection des troupeaux. 

L’itinéraire La Routo traverse des alpages sur lesquels il est possible de rencontrer des chiens de protection puisque leur présence est nécessaire au travail du berger. Né en bergerie, le patou développe, dès son plus jeune âge, un attachement très fort pour les animaux de son troupeau : leur relation s’établit jusqu’à une acceptation totale et réciproque. Après cette période d’adaptation, le chien vit de manière permanente au sein du troupeau : l’été sur le pâturage et l’hiver en bergerie. Ces liens le conditionnent pour réagir instinctivement à toutes intrusions contre le troupeau. 

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©Charles Speth

Depuis toujours, la cohabitation entre les chiens de protection et les pratiquants d’activités de pleine nature engendre parfois des difficultés. Mais pour le patou, tout « intrus » trop proche de son troupeau est une menace. Lorsqu’il perçoit un danger dans un périmètre proche des bêtes, ses puissants aboiements préviennent le berger de cette intrusion et dissuadent en même temps l’intrus de s’aventurer plus loin. Son rôle est donc avant tout de décourager l’attaque en impressionnant. Si l’intru ne tient pas compte de l’avertissement et se montre menaçant pour le troupeau, le chien peut alors aller jusqu’à l’affrontement.

Afin de limiter les conflits d’usage et de partage de l’espace pastoral, différents outils de sensibilisation ont été mis en oeuvre dans l’objectif de favoriser le « bien vivre ensemble ». À cet effet, des panneaux annoncent la présence de troupeaux à l’entrée des zones pastorales pour que promeneurs, chasseurs, VTTistes puissent adapter leurs comportements.

Règles à respecter

  • Si vous croisez un troupeau, contournez largement l’aire de pâturage ou de repos des brebis ou les parcs clos.
  • Attention aux comportements qui vous semblent anodins (tenter de nourrir, caresser, prendre en photo un chien de protection, un mouton, un agneau…) : les chiens de protection peuvent les interpréter comme une agression. 
  • Face à un chien de protection, adoptez un comportement calme et passif pour le rassurer. 
  • Si vous êtes accompagnés de votre chien, tenez-le en laisse et ne le prenez pas dans vos bras. 
  • Si vous êtes munis de bâtons de randonnées, ne menacez pas les chiens et gardez-les la pointe vers le bas. 
  • Si vous êtes à vélo, il est préférable d’en descendre et de marcher à côté. 
  • Dans tous les cas, arrêtez-vous : cela permet aux chiens de protection de vous identifier. 
  •     Ne pas faire de gestes brusques, ou dominateurs. Aussi, ne pas crier ou courir.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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