Adriana Minchella sur le Kilimandjaro : « J’ai tenu à montrer l’exemple »
Du 29 janvier au 8 février, le réseau d’agences de voyages Cediv Travel a organisé en collaboration avec l’agence Côté Soleil Expéditions l’ascension du plus haut sommet de l’Afrique au Nord-Est de la Tanzanie. Trente professionnels du tourisme se sont embarqués dans cette aventure. Retour avec trois questions adressées à Adriana Minchella, présidente du Cediv Travel.
Pouvez-vous nous rappeler comment est née l’idée de fédérer un groupe de professionnels du tourisme à l’assaut du Kilimandjaro ?
Il faut remonter à la pandémie liée au Covid. Une période extrêmement difficile à vivre. Avec nos adhérents, nous avons multiplié les visioconférences, jusqu’à trois par jour. On ne s’est pas quittés pendant deux ans. Nous sommes restés hyper actifs. Personne n’a vécu ce qu’on a vécu.
Et puis un jour nous avons décidé de faire quelque chose d’original et insolite si économiquement nous nous en sortions tous. Chacun y est allé de son souhait. Moi j’ai toujours eu ce rêve de voir de plus près le Kilimandjaro. La première fois que je suis venue au Kenya, dans le parc Amboseli situé aux pieds du Kili, j’étais fascinée par cette montagne. Le projet a séduit, il a été retenu.
Au sein du réseau, il y a l’agence Côté Soleil Expéditions dirigée par Isabelle Mislanghe. Elle s’est proposée d’organiser ce voyage et nous accompagner. L’idée était partie. Cette aventure s’inscrit dans le prolongement de la difficulté vécue durant la pandémie. Un collectif fort que nous avons décidé de transposer sur les pentes du mythique Kilimandjaro.
Alors comment s’est déroulée cette expédition ?
Si je me suis engagée sur cette expédition, c’est pour la vivre le mieux possible. Je suis fière d’avoir entrainé des personnes aux profils radicalement différents. Nous avons fait la démonstration de notre force de caractère et notre volonté. Nous sommes l’exemple d’un collectif uni et très fort.
Sur un plan personnel, compte tenu de mon handicap, je ne pouvais pas faire de mes jambes ce que je voulais, néanmoins j’ai tenu à montrer l’exemple. Il fallait que j’emmène la troupe. J’étais devant. Sur la première journée, 12 kilomètres, 1 200 mètres de dénivelé positif, c’était dur mais j’ai senti cela comme un challenge extraordinaire.
Je suis allée jusqu’au bout de mes forces. J’ai impulsé l’envie d’aller jusqu’au bout. Du coup il y avait dans le collectif l’obligation de monter jusqu’au sommet. Même si j’ai eu peur à certains moments, car l’inconnu fait peur, je savais qu’ils allaient le faire. Il n’y avait pas d’autres issue que la victoire. Et quelle belle victoire.
« Seul on va vite, ensemble on va loin » est devenu l’adage du Cediv. Nourrissez-vous déjà d’autres challenges ?
Pourquoi pas. Nous sommes un réseau jeune intégrant aussi des gens expérimentés. Cela nous donne une force, une dynamique. On ne va pas chercher les agences, on ne prospecte pas, elles viennent seules jusqu’à nous car elles ont envie de retrouver une famille, un état d’esprit au sein du Cediv.
Ce qu’on a fait, le Kilimandjaro, c’est extraordinaire. Il faut qu’on continue. Je pense à un autre voyage emblématique, Saint-Jacques de Compostelle. C’est encore plus long mais là aussi on peut le décomposer en différentes étapes permettant d’allier travail, rencontres et découvertes. Au Cediv, on dit ce qu’on fait et on fait ce qu’on dit. Donc ce sera sûrement une belle opération notamment avec des jeunes qui ont besoin de se retrouver dans un cadre différent, un univers différent.