« Ambition bleue » : la nouvelle feuille de route du sport français jusqu’en 2032
L’Agence nationale du Sport (ANS) a présenté cette semaine à Roland-Garros sa nouvelle stratégie de haute performance : « Ambition Bleue 2025-2032 ».

Marina Ferrari, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Marie-Amélie Le Fur, présidente de l’ANS et du Comité Paralympique et Sportif Français, ainsi que Yann Cucherat, manager général de la Haute Performance, ont détaillé cette feuille de route qui succède à celle déployée pour les Jeux de Paris 2024.
Aux côtés des dirigeants sportifs, Amélie Oudéa-Castéra, présidente du Comité National Olympique et Sportif Français, et Edgar Grospiron, président du Comité d’organisation des Jeux d’hiver 2030, ont insisté sur la nécessité de se projeter immédiatement vers les prochains rendez-vous olympiques et paralympiques, notamment Milan-Cortina 2026, Los Angeles 2028 et les Jeux d’hiver 2030 dans les Alpes françaises.
Prolongement de la dynamique Paris 2024

Cette stratégie s’inscrit dans la continuité du plan qui a accompagné la préparation de Paris 2024 et qui a contribué aux performances tricolores. L’objectif est désormais d’installer durablement la France parmi les grandes nations olympiques et paralympiques, en s’appuyant sur un modèle de haute performance consolidé.
« Ambition Bleue 2025-2032 » repose sur une vision structurée autour de quatre priorités : la poursuite de la transformation du modèle du haut niveau français, l’identification et l’accompagnement des athlètes et para-athlètes à fort potentiel, l’investissement dans les jeunes générations pour préparer les succès futurs, et l’utilisation accrue de la data et de l’intelligence artificielle au service de la performance.
Pour Marina Ferrari, ce nouveau cycle doit permettre d’accompagner au mieux les athlètes et d’améliorer la détection des talents, tout en préservant leur bien-être. Marie-Amélie Le Fur a souligné que l’élan créé par Paris 2024 avait montré la nécessité de renforcer la gouvernance collective du sport français et d’articuler innovation, expertise et accompagnement de terrain.
Décennie décisive pour le sport français
Yann Cucherat a rappelé que Paris 2024 devait être considéré non comme une finalité, mais comme un point de départ. Il a insisté sur l’importance de soutenir les projets de performance au sein des fédérations, de développer de nouveaux viviers d’athlètes et d’intensifier la recherche scientifique et médicale. L’accompagnement de proximité des sportifs et de leurs entraîneurs, sur tous les territoires, est présenté comme un levier essentiel de cette stratégie.
Les responsables sportifs réunis à Roland-Garros ont conclu en affirmant que cette nouvelle feuille de route ambitionne de faire de la période 2025-2032 « une décennie fondatrice pour le sport français, marquée par une excellence durable et partagée ».
Quelles déclinaisons concrètes ?
Si « Ambition Bleue 2025-2032 » affiche une vision unifiée et volontariste, certains observateurs soulignent toutefois le caractère encore très général de la feuille de route. Les quatre priorités annoncées manquent pour l’instant de déclinaisons concrètes, notamment en matière de moyens financiers, de calendrier et de mécanismes d’évaluation. L’accent mis sur la data et l’intelligence artificielle soulève également des interrogations quant à la capacité des fédérations à se doter des outils nécessaires, ainsi que sur les enjeux éthiques d’un tel virage technologique. Autre question persistante : la volonté de renforcer la dynamique territoriale, alors que le modèle français reste largement centralisé. À l’approche de plusieurs échéances olympiques rapprochées, le défi consistera à concilier ambition de long terme et résultats rapides sans sacrifier le bien-être des athlètes, pourtant placé au cœur du discours officiel.
