Noé Pottier : « La Réunion, des souvenirs merveilleux »

Quand il ne plane pas dans les airs, c’est au sol – ou plutôt en pleine nature – que Noé Pottier nourrit sa soif d’aventure. Tenant du titre et double champion du monde de parachutisme en freefly, celui qui cumule plus de 5 000 sauts aux quatre coins du monde, aujourd’hui installé à Aix-les-Bains, nous parle de son rapport au voyage, entre nature sauvage, improvisation et contemplation.

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À Hurghada, le sourire de Noé Pottier reflète sa passion pour le parachutisme… et pour la découverte du monde. ©David Savary

Tu voyages beaucoup. Quels sont les endroits qui t’ont marqué, en France ou à l’étranger ?

J’ai grandi et passé presque dix ans à La Réunion. J’y suis retourné six mois en 2022. Là-bas, tu voyages déjà sans bouger. L’île est un condensé de paysages extrêmes. Tu passes des plages aux cirques montagneux en quelques heures, du volcan à la forêt tropicale. C’est une diversité incroyable qui te pousse très jeune à l’émerveillement.

Tu as un lieu préféré sur l’île ?

Oui, la plage de Saint-Pierre, mon lycée était situé à côté, et Grand Anse, pour son côté plus sauvage. Et puis les cirques, bien sûr. Je suis très attaché à la nature brute et à la diversité des décors. La Réunion reste un lieu très fort pour moi. Ce sont des souvenirs merveilleux.

C’est là que tu as fait tes premiers sauts en parachute ?

Exactement. Quand j’étais au lycée, je bossais dans un glacier à Saint-Pierre. J’ai économisé, et je me suis payé une centaine de sauts.

Quel a été le déclic pour faire du parachutisme ?

Il n’y a pas eu de film déclencheur comme « Point Break », juste l’envie d’essayer ce sport. J’étais curieux, tout simplement. J’ai commencé par le saut à l’élastique à 14 ans. Et à 15, je sautais d’un avion.

Tu as donc sauté un peu partout dans le monde. En dehors de La Réunion, quels spots t’ont laissé les plus fortes impressions ?

Chaque lieu offre une expérience différente. J’ai sauté au-dessus du désert en Arizona, un paysage cinématographique digne de la série « Breaking Bad ». C’était époustouflant. L’année dernière, j’ai évolué en Caroline du Nord, au-dessus de la mer. Cela m’a rappelé La Réunion.
Et puis il y a la Norvège, magique avec ses fjords. La Guadeloupe aussi, pour sa richesse et sa diversité.
Mais évidemment, La Réunion reste à part. Chaque destination a quelque chose d’unique à offrir. Je n’ai pas forcément de préférence, mais j’aime les endroits avec du relief, de la couleur, des contrastes forts.

Tu as aussi sauté en milieu urbain ?

Oui il y a longtemps, j’ai par exemple sauté du troisième étage de la Tour Eiffel. C’était des sauts illégaux. Je n’en fais plus trop aujourd’hui.

Comment choisis-tu tes vacances. Es-tu plutôt voyage organisé ou improvisé ?

À 100% improvisé. Un évènement, une situation, une personne…, tous mes meilleurs souvenirs viennent de ce que je n’avais pas prévu. J’avise sur place. Si je m’y sens bien, je reste quelques jours, je fais des rencontres. Et ce sont souvent ces rencontres qui me donnent envie de découvrir d’autres endroits.

C’est ce type de voyage que j’aime. Evidemment, il faut avoir du temps devant soi pour pouvoir voyager ainsi, sans plan. Si je pars une semaine en vacances avec mon amoureuse, je vais plutôt chercher à optimiser chaque jour. Mais de manière générale, j’adore laisser les choses se faire.

Tu emmènes toujours ton parachute avec toi en vacances ?

Non, au contraire. Le parachutisme est extrêmement chronophage. Quand je pars, j’ai envie de faire autre chose : visiter, marcher, découvrir. Parfois essayer d’autres sports, mais surtout pas sauter d’un avion. Ce que je recherche avant tout, c’est d’être en pleine nature.

Si tu devais poser tes valises, le paradis ce serait où ?

Un endroit qui réunit la mer, la forêt et la montagne. Un lieu où l’on peut changer d’univers en quelques heures, comme à La Réunion, ou dans certains coins d’Amérique du Sud, comme la Colombie. La Côte Basque aussi offre cette diversité.
J’habite à Aix-les-Bains, et j’ai quand même le lac, la montagne et la forêt à portée de main. C’est un cadre où je me sens extrêmement bien, détendu, apaisé. Je m’y plais vraiment.

Quelques éléments de biographie

Spécialiste de la discipline artistique freefly, une épreuve de parachutisme sportif en chute libre à 350 km/hoù deux performeurs réalisent une chorégraphie aérienne filmée par un vidéoman, Noé Pottier est un athlète d’exception. Cette discipline spectaculaire, comparable au patinage artistique dans les airs, se déroule en 43 secondes, pendant lesquelles créativité, synchronisation et maîtrise technique sont essentielles.

Son parcours est couronné de multiples titres : double champion du monde en 2022 et 2024, champion d’Europe, vainqueur d’une Coupe du monde et plusieurs fois champion de France.

Membre de l’équipe de France, le jeune homme de 31 ans continue à s’entraîner avec une rigueur extrême en vue des prochains championnats du monde en 2026, qui se tiendront en octobre, en Arizona. Une compétition à enjeu particulier : défendre le titre mondial… et peut-être clôturer sa carrière de haut niveau, afin de se consacrer à d’autres projets de vie. Car à ce niveau, l’engagement est total.

En parallèle de sa carrière sportive, Noé Pottier intervient comme conférencier, notamment lors de la convention des Entreprises du Voyage Grand Est en Égypte. Il y partage son expérience unique de la dynamique d’équipe dans des environnements extrêmes. Communication, leadership, gestion de l’ego, adaptation, méthodologie d’entraînement et gestion du risque. Autant de leviers qu’il expérimente chaque jour avec ses coéquipiers, et qu’il transmet aujourd’hui bien au-delà du monde du sport.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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