Expédition Cap Optimist : « Ramer les nuits de pleine lune, c’était magique »

Il y a tout juste un mois, six waterwomen originaires du Sud-Ouest des Landes achevaient à Moorea en Polynésie française leur traversée du Pacifique en paddle board. Au total, 8 000 km en 80 jours depuis Lima au Pérou à la seule force de leurs bras. Un exploit qui leur vaut de figurer au Livre Guinness des Records. Encore marquée par ce défi sportif et solidaire, Emmanuelle Bescheron nous livre ici quelques confidences.

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Tout juste maman avant le début de l’expédition, Emmanuelle Bescheron est parvenue à surmonter les difficultés pour réaliser son rêve de traverser un océan. ©Jérémie Gabrien – Cap Optimist

« Nous avons coupé avec notre univers professionnel et familial pendant quatre mois. Il faut maintenant reprendre nos marques et réapprendre à s’organiser, c’est assez perturbant ». Rentrée depuis une semaine dans son fief d’Hossegor, Emmanuelle Bescheron est encore sous le coup de l’émotion. De cet exploit majuscule qu’elle a réalisé en compagnie de cinq autres femmes spécialistes du sauvetage côtier (voir ci-dessous).

L’image de l’arrivée le 25 mars sur la plage de sable blanc de Temae à Moorea demeure toujours aussi vivace. Un moment qui ne s’effacera jamais de la mémoire. Une aventure collective, fruit de trois années de travail et de longs mois de préparation physique et mentale, pour réussir un pari un peu fou : la traversée du Pacifique (Route du Kon-Tiki) en prône paddle board. Avec avec à l’issue un record mondial établi en 80 jours.

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Après 80 jours d’efforts, moment d’exaltation et de bonheur à l’arrivée à Moorea. ©Cap Optimist

« Le collectif nous a tiré vers le haut et permis de tenir notre objectif commun »

Sur cette planche conçue pour ramer et se déplacer en utilisant les bras, à plat ventre ou à genoux, les athlètes se relayaient et ramaient en moyenne quatre heures quotidiennement. Cet effort équivaut à environ un marathon chaque jour. « Nous avons toutes eu des coups de mou durant la traversée. Fort heureusement le collectif nous a tiré vers le haut et a permis de garder à l’esprit notre objectif commun » souligne la jeune maman qui s’est élancée dans cette aventure alors que sa fille avait à peine neuf mois.

Mais trois mois à vivre éloignées des siens, trois mois à devoir partager un espace exigu de 11msur le voilier d’assistance n’ont jamais brisé leur farouche volonté de réussir. Préparées pour cela, elles ont su triompher des éléments. Les tempêtes, les fortes chaleurs et les nuits écourtées. Leur Everest gravi au milieu du Pacifique, elles le tiennent, et elles en sont fières. Bravo à elles.

« Des centaines de poissons volants nous sautaient aux yeux, c’était assez dangereux »

Un exploit en cours d’inscription au Livre Guinness des Records qui remplit désormais l’armoire aux souvenirs. « Ramer les nuits de pleine lune, c’était magique. Incroyable » confie Emmanuelle qui a aussi beaucoup apprécié « les moments de glisse, notamment lorsque le vent était porteur et la houle favorable ». « Surtout lors de la première partie de la traversée, nous avons pu nous éloigner du bateau d’assistance, surfer et jouer avec cette houle, c’était formidable » ajoute la coach sportive, spécialisée dans les activités aquatiques à Hossegor. Moins sympa, les six waterwomen adeptes du sauvetage côtier ont dû affronter la nuit des méduses et des centaines de poissons volants attirés par la lumière de la planche. « Ils nous sautaient aux yeux, dans les flancs, c’était assez dangereux » reconnait Emmanuelle.

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Epanouissement individuel mais réelle aventure collective au milieu du Pacifique. ©Cap Optimist

Cette expédition baptisée Cap Optimist entre Lima et Moorea s’inscrit dans un contexte sportif, mais inclut aussi un volet solidaire au profit de l’association Hope Team East et plus particulièrement de son nouveau programme d’accompagnement des enfants malades du cancer. « Nous avons recueilli autour de 400 000 euros » affirme Emmanuelle Bescheron qui comme les autres rameuses est pleinement investie dans ce projet. L’occasion aussi de plaider la cause du sport-santé. « Le sport a toujours constitué un pilier dans nos vies. Un équilibre physique et mental. Par conséquent le message était assez naturel à faire passer » déclare l’ancienne nageuse qui a développé avec ses autres compagnons d’expédition « une mallette pédagogique pour la prévention du sport-santé en milieu scolaire ».

« Je crois qu’on ne va pas rester très longtemps sur le canapé »

Continuant de fédérer leur communauté via les réseaux sociaux, les six jeunes femmes ne comptent pas s’arrêter là. « Nous avons nos vies à retrouver mais je crois qu’on ne va pas rester très longtemps sur le canapé. Je suis sûr qu’il y aura de nouveaux défis » explique enthousiaste Emmanuelle parfaitement consciente d’avoir eu cette « chance de traverser un océan et de pouvoir le vivre collectivement ». « Cette aventure nous lie à jamais. Nous avons beaucoup appris sur nous-mêmes et sur les autres. C’était très enrichissant » conclut celle qui organise aussi des évènements sportifs dans la région landaise.

*La compagnie Air Tahiti Nui fait savoir qu’elle a soutenu le défi Cap Optimist en organisant notamment le retour des athlètes en France ainsi que les organisateurs, et en offrant un tarif préférentiel pour les familles venues en Polynésie Française pour l’arrivée. Air Tahiti Nui profite également de cet évènement pour communiquer sur ses initiatives RSE.

Les six rameuses détentrice du record mondial de la traversée du Pacifique

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©Jérémie Gabrien – Cap Optimist

  • Stéphanie Geyer Barneix, également co-fondatrice et présidente de l’association Hope Team East.
  • Alexandra Lux.
  • Emmanuelle Bescheron.
  • Itziar Abascal.
  • Marie Goyeneche.
  • Margot Calvet.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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