Dans la Vallée du Haut-Giffre, on s’initie au canyoning d’hiver et on apprend à allumer du feu (sans briquet)
Gilles Leroy, fondateur de Latitude Canyon, propose dans la Vallée du Haut-Giffre, de vous initier au canyoning d’hiver et à la survie en milieu hostile.
A priori, comme ça, marcher dans une rivière quand les températures sont négatives, donne plutôt envie de passer son chemin. C’est que vous n’avez pas encore rencontré Gilles Leroy, le passionné patron de Latitude Canyon, qui aime d’abord sensibiliser à la protection de ce bien précieux qu’est l’eau. « Les glaciers alimentent le Giffre, qui se jette dans l’Avre qui lui-même se jette dans le Rhône pour finir dans la Méditerranée ». Pyrénéen d’origine – son accent le trahit tout de suite – pionnier du canyoning d’hiver, Gilles Leroy n’a pas son pareil pour vous raconter le bouleversement du cycle de l’eau et de ses conséquences. Le tout entouré par l’exceptionnel site du Cirque du Fer-à-Cheval et ses cascades glacées qui attirent les meilleurs alpinistes au monde.
Dans le coffre de sa voiture, l’équipement nécessaire pour se changer et s’offrir une baignade hivernal. Pas de stress : tout est conçu pour marcher dans l’eau glaciale et même s’y plonger. Devant mes yeux ébahis et ceux de promeneurs, Gilles s’allonge en effet sans un rictus de souffrance dans l’eau glacée – mais vous n’êtes pas obligés de l’imiter. Evidemment, il ne faut toutefois pas y passer la journée, c’est une heure de marche dans la rivière et une heure trente dans le canyon pour l’initiation, une heure trente et trois heures pour les plus expérimentés.
Latitude Canyon est l’une des seules structures en France à proposer ce genre d’expériences. « Les groupes sont restreints pour que chacun apprennent à se débrouiller, si je dois être toujours d’être derrière la personne, ça risque de faire un peu « manège ».
Il a aussi une autre corde à son arc : celui de vous apprendre à survivre dans un milieu hostile pendant au moins trois jours. Dans son sac, pourtant pas bien lourd de quoi fabriquer un abri, installer un hamac pour dormir et tout pour filtrer de l’eau noirâtre. Et, aussi, de quoi débiter du bois pour le feu. Encore faut-il savoir l’allumer avec une pierre et un couteau aiguisé. Je tente ma chance, sans grand succès même si je suis déjà content de faire des étincelles. Il faut moins d’une minute à Gilles pour parvenir à faire un feu réconfortant, même s’il ne nous réchauffe pas vraiment. Je me dis qu’avec un peu d’entraînement, ça devrait le faire… Comme me rassure l’expert, « il aura fallu des milliers d’années aux hommes préhistoriques pour comprendre ».
Ensuite, après l’effort le réconfort. A Sixt, vous pouvez dîner à l’Auberge de la Feuille d’Erable, on n’oublie pas de réserver, c’est très couru et c’est mérité. Pour déjeuner, on se laisse tenter par Le Rouet, situé au pied des pistes, les plats du jours sont copieux et, en plus, ils ne vous demandent pas d’allumer le feu de cuisson. Trop facile.