Armada 2023 : « Je suis venu transmettre la passion des bateaux à mon fils »

Durant dix jours, les quais de Seine à Rouen ont fait place belle à une quarantaine de voiliers parmi les plus importants au monde. Un rassemblement sous le soleil qui aura occasionné la venue de plus de 4 millions de personnes. Avec des gens heureux. Et d’autres un peu moins.

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Au total 44 navires ont accosté rive droite et rive gauche sur les quais de Seine à Rouen. ©David Savary

« Je viens à chaque édition. J’aime voir les bateaux. J’aime monter dessus. C’est une occasion unique » affirme Christophe venu avec sa compagne depuis Vernon dans l’Eure. Heureux, il a pu embarquer à bord du Nao Victoria, réplique parfaite du galion espagnol qui a fait le premier tour du monde au XVIème siècle. Mais sa grande satisfaction, c’est aussi d’avoir pu monter sans trop attendre sur le Cuauhtémoc, magnifique trois-mâts mexicain de près de 100 mètres de long, devenu au fil des éditions de l’Armada l’un des chouchous du public normand. « À bord, il y a de la musique Mariachi, c’est très festif et l’équipage est super sympa » confesse Christophe qui comme tant d’autres a multiplié les photos de ces géants des mers.

Un évènement qui plaide pour le rayonnement du territoire normand

Les navires sont bien sûr les stars incontestés de l’Armada de Rouen. On vient d’un peu partout de l’Hexagone et même au-delà pour les admirer. Comme le Belem, l’un des fleurons français. D’ailleurs, au printemps prochain, ce navire classé monument historique ira chercher la flamme olympique à Athènes pour la ramener dans le port de Marseille. « Oui mais ici à Rouen, impossible de monter à bord, il y a trop de monde » déplore cette personne venue spécialement de Paris. Laquelle ne digère pas non plus les personnes qui présentent de « fausses cartes handicapé, et qui font passer toute leur famille devant ». Un bénévole a aussi été le témoin de ces resquilleurs.

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L’équipe de Pépé Pains et ses fouées ravie de sa présence sur l’Armada. ©David Savary

La fréquentation du public s’est surtout concentrée sur la rive droite alors que les quais situés rive gauche, recensant moins de bateaux, apparaissaient plus clairsemés. Ce spectacle permanent qui participe au rayonnement et à l’attractivité du territoire normand, était agrémenté de nombreuses animations (concerts, feux d’artifice…). Entre les ponts Guillaume Le Conquérant et Gustave Flaubert, de nombreux commerces (restauration, bars…) étaient là pour contenter les papilles des visiteurs. Si un commerçant québécois vendeur de sirop d’érable fulminait de ne pas avoir de bateau sur le quai en face de son stand, Arthur lui était tout heureux de pouvoir présenter ses spécialités du Maine-et-Loire, les fouées, de délicieuses galettes, en version sucrée ou salée, et cuites au feu de bois. « Je suis ravi d’être sur l’Armada, les gens sont sympas. Et puis, d’une certaine façon, je fais un clin d’œil à mon père qui est plaisancier en Polynésie Française » déclare-t-il.

43 navires et le public qui s’empresse de monter à bord

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Il fallait parfois s’armer de patience avant de monter à bord. ©David Savary

L’évènement maritime rouannais a fait le bonheur de beaucoup de monde. Comme ce couple de camping-caristes à la retraite « porté par le vent » depuis l’Ardèche. Une aubaine cette Armada, eux qui n’avaient jamais vu de tels bateaux de leur existence. La goélette La Belle Poule, le thonier Etoile Molène, le bateau à vapeur Hydrograaf ou le brise-glace JR Tolkien ont régalé petits et grands. En vacances du côté de Deauville, Sylvie et Michel, des Suisses originaires de Bâle ont fait le déplacement jusqu’à Rouen pour voir tous ces vieux gréements. « Nous reviendrons, c’est sûr » affirme Sylvie au départ attirée par l’écrivain Michel Bussi, parrain de cette 8ème édition. N’hésitant pas à qualifier ce rassemblement comme « le plus gros du genre au monde », les organisateurs, avec à leur tête le président Jean-Paul Rivière, ne cachent pas leur fierté d’être parvenus à convaincre « les propriétaires privés de grands voiliers et les états-majors des plus grandes marines internationales d’avoir participé au rassemblement rouennais ».

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Le Cuauhtémoc, chouchou du public normand. ©David Savary

L’aller-retour sur Rouen deux fois dans la semaine

Habitant des Yvelines, Grégoire vient sur l’Armada depuis 1999. Passionné de voile, il a même fait l’aller-retour deux fois dans la semaine pour contempler et monter à bord d’un maximum de navires. « Je suis aussi venu transmettre la passion des bateaux à mon fils Soan qui a deux et demi » précise le jeune père de famille. À son tableau de chasse le majestueux Dar Mlodziezy, un voilier école polonais de plus de 100 m de long, l’incontournable Cuauhtémoc, ou encore le Santa Maria Manuela autrefois spécialisé sur la pêche à la morue. « Ce bateau est la fierté de tout un pays (le Portugal). C’est l’un des plus visités » concède fièrement José, officier de liaison sur ce magnifique quatre mâts, qui faisait monter les visiteurs sur ses ponts au rythme du fado. « Nous faisons en moyenne 2 000 entrées par jour » ajoute le responsable qui précise que le Santa Maria Manuela va partir ensuite sur Bordeaux avant de poursuivre son programme scientifique d’aventures en mer. Avant, c’est quasiment certain, un retour sur les quais de Seine à Rouen pour la 9ème édition de l’Armada en juin 2027.

« Un bien commun au service des Français »

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Magie des voiliers près du pont Gustave Flaubert ©David Savary

Au total 44 navires et 2 000 marins issus de 11 nationalités différentes ont effectué le déplacement en terre normande. Cette grande fête gratuite et populaire, placée sous le signe de la protection de l’environnement, et notamment des fleuves et océans, ainsi que de la culture maritime, a « dépassé toutes les espérances des organisateurs » avec divers records battus. Ainsi les concerts ont enregistré jusqu’à 50 000 spectateurs certains soirs. Suite au concours lancé par l’écrivain Michel Bussi, près de 400 nouvelles produites par des primaires, collégiens, lycéens et adultes ont été reçues. En marge des représentations de danse, chants, théâtre se sont déroulés tous les jours.

Sur les dix jours de l’Armada, plus de 220 réceptions ont été organisées. 150 000 passages sur les vedettes sur la Seine ont été recensés. 2 400 personnes à mobilité réduite ont pu admirer les voiliers depuis la Seine grâce aux bacs du département. Les 500 bénévoles ont parcouru 60 000 km à pied sur les quais et ont consommé 5 000 dosettes de café et autant de pains au chocolat, 3 000 bouteilles d’eau en verre, 6 000 plateaux repas. Par ailleurs, un record mondial de la chenille avec 3 940 personnes a été établi. Le programme officiel avec Paris-Normandie a été vendu à 150 000 exemplaires. 1 050 journalistes en provenance de 15 pays ont été accrédités.

« L’Armada est devenue un bien commun sociétal au service des Français. En 2027, elle sera encore plus grande, plus respectueuse de l’environnement, avec un rayonnement encore plus international au bénéfice de notre territoire » conclut le président Jean-Paul Rivière.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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