Trois amis, trois vélos, un défi : de Versailles à Saint-Malo via la Véloscénie
Du 8 au 10 mai, Yann Richard, Norbert Sarde et Stéphane Marcuzzi enfourchent leurs vélos gravel pour relier, sans assistance, Versailles à Saint-Malo. Une aventure sportive et amicale, rythmée par la gastronomie, des étapes de caractère… et une halte au Mont-Saint-Michel, joyau inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
Tout est parti d’une envie partagée par Yann Richard, directeur commercial chez Chapka Assurances. « J’avais envie d’aller au Mont-Saint-Michel depuis longtemps. Entre mes racines bretonnes et normandes, c’est un lieu symbolique pour moi », explique-t-il. « J’en ai parlé aux copains. Ils étaient partants ».
Norbert Sarde, dirigeant du réseau Esprit de Voyages à Garches, et Stéphane Marcuzzi, ancien restaurateur parisien passé par les cuisines de Guy Savoy, ont tout de suite adhéré au projet. « On s’est lancé ce défi il y a cinq ou six mois. L’objectif, c’est à la fois se dépasser… et se faire plaisir », résume Norbert, ancien rugbyman professionnel, qui connaît Yann depuis 2005 et l’a intégré à son groupe VTT. Tous deux ont également porté le maillot des anciens du Stade Français. Mais le temps du terrain est révolu : « On est un peu trop âgés pour jouer au rugby maintenant, alors on se tourne vers le vélo, c’est moins risqué », sourit Yann.
La Véloscénie, « l’une des plus belles routes de France »
Pour ce challenge, les trois compères ont choisi de suivre la Véloscénie, un itinéraire cyclable sur 450 kilomètres reliant Paris au Mont-Saint-Michel en traversant les collines du Perche, du Maine et le bocage normand, avant d’atteindre la « merveille de l’Occident ». « C’est l’une des plus belles routes de France, avec plus de 80% de pistes balisées alternant entre chemins et routes. Parfait pour du gravel », souligne Norbert.
Initialement prévue jusqu’au Mont-Saint-Michel, la dernière étape a finalement été prolongée jusqu’à Saint-Malo, faute d’hébergement disponible à cette période de l’année. Une rallonge d’une soixantaine de kilomètres, avant de boucler l’aventure en TGV pour le retour.
Le parcours se décline en trois étapes : Versailles – Verneuil-sur-Avre (126 km), Verneuil-sur-Avre – Bagnoles-de-l’Orne (130 km), et Bagnoles-de-l’Orne – Saint-Malo (150 km). Le passage le plus exigeant est attendu lors de la deuxième journée, avec un fort dénivelé en sortie du Perche.
Un défi personnel, une aventure collective
« Même pour moi qui suis entraîné, ce sera un vrai challenge. Trois jours d’affilée, c’est autre chose que des sorties isolées », confie Yann Richard, runneur aguerri, qui a déjà bouclé en solo Paris–Orléans (300 km) et Paris–Rouen (220 km) sur deux jours. Mais cette fois, l’enjeu est autant physique que collectif : « Le vrai défi, c’est d’enchaîner trois longues journées, mais aussi de rouler ensemble. Il faut savoir s’adapter au rythme des autres, se relayer, s’entraider. Ce genre de défi, on le savoure mieux quand on le partage ». Norbert Sarde confirme : « C’est un défi d’équipe. Si l’un a un coup de mou, les autres prennent le relais ». Preuve que, sur la route comme ailleurs, on est plus forts à plusieurs.
Une logistique bien pensée avec du vélo et du plaisir
Si l’effort est réel, les trois amis refusent toute logique de performance. Ils ont même intégré une étape gastronomique dans leur périple. À Bagnoles-de-l’Orne, c’est à l’Hôtel du Lys, un Relais & Châteaux étoilé, que les trois amis poseront leurs vélos, l’un des rares établissements à avoir accepté une réservation d’une seule nuit, malgré la forte affluence attendue ce week-end-là.
Côté logistique, le trio mise sur la simplicité et l’autonomie. Chacun roule en gravel de la marque française Origine, acheté d’occasion auprès de l’agence spécialisée Gravel Up. « On part sans assistance, juste avec nos sacoches. Il faut voyager léger, anticiper la météo, les crevaisons, les pépins mécaniques », détaille Yann conscient qu’en cas de souci, un train n’est jamais bien loin. Depuis plusieurs mois, ils s’entraînent régulièrement, avec deux à trois sorties par semaine et des séances plus longues en commun le week-end. « On a du bon matos, un bon état d’esprit et un bon entraînement. C’est un challenge, mais c’est une belle aventure », déclare Yann.
Vers d’autres horizons
Ce périple vers Saint-Malo s’inscrit dans une longue série d’itinérances vécues en groupe. Chaque année, autour du week-end de l’Ascension, Norbert, Yann et leur cercle d’amis se retrouvent pour une grande sortie à VTT : la Corse, la Bretagne… et cette année, cap sur les Ardennes belges. « On est 14, et le plus âgé a plus de 70 ans. Il roule en VAE », souligne Yann. Ces escapades sont autant d’occasions de renforcer les liens, de découvrir de nouveaux paysages et de repousser ensemble leurs limites. « Ce n’est pas une course, c’est une façon de vivre l’aventure, de se reconnecter aux autres et à la nature », insiste Norbert.
Versailles–Saint-Malo n’est qu’une étape : déjà d’autres idées émergent, comme un itinéraire vers Twickenham, le temple du rugby pour ces trois passionnés. Le trio nourrit aussi l’envie d’embarquer d’autres amateurs dans leurs aventures. Leur message est simple : « L’aventure est accessible. On n’est pas là pour battre des records, mais pour se faire plaisir, découvrir et partager. À plus de 50 ans, on peut encore vivre de belles choses, avec passion, sans pression », conclut Norbert Sarde.
Nous leur souhaitons une pleine et entière réussite dans cette aventure.
