Geoffroy-Guichard, en Vert et contre tous

L’AS Saint-Etienne est sur le bon chemin pour remonter en Ligue 1. Son mythique stade de Geoffroy-Guichard en bouillonne d’avance. Une enceinte qu’il est d’ailleurs possible de visiter et qui abrite aussi le Musée des Verts permettant de découvrir toute l’histoire de ce club légendaire.

Geoffroy-Guichard, en Vert et contre tous 1
Surnommé « le Chaudron », le stade Geoffroy-Guichard porte le nom du fondateur historique du groupe Casino. ©David Savary

La visite de l’exposition temporaire « D’Olympie à Saint-Etienne, sports en jeu » (voir ici) au Musée d’Art et d’Industrie est un bon prétexte pour venir à Saint-Etienne. Un déplacement à seulement trois heures en train depuis Paris qu’il est possible de coupler avec la visite du stade Geoffroy-Guichard. Tout cela en l’espace d’une journée.

Tous les passionnés de foot, et pas que, ont entendu parler de Geoffroy-Guichard. Mais savent-ils exactement d’où provient ce nom mythique inscrit dans la mémoire collective. C’est ce que nous apprend d’entrée le Musée des Verts situé dans l’une des tribunes du stade.

Geoffroy Guichard, Casino et la couleur verte

Geoffroy Guichard était effet un entrepreneur français, qui à partir d’une simple épicerie va fonder fin XIXème le groupe Casino (acteur de la grande distribution) dont le siège est à… Saint-Etienne. L’homme d’affaires est le propriétaire du terrain sur lequel sera érigé le stade. C’est sous l’impulsion de son fils Pierre, passionné de football, que le club de l’AS Saint-Etienne (ou ASSE) se développe. Prenant naturellement le nom du patriarche, le stade est construit en construit en 1930 (au départ une tribune de seulement 1 000 places ainsi qu’une piste d’athlétisme). L’équipe joue avec des maillots verts, simplement parce que c’était la couleur des stores et des volets du premier magasin Casino. Depuis cette couleur est étroitement liée à l’identité du club. Indissociable.

Les fameux poteaux carrés

Geoffroy-Guichard, en Vert et contre tous 4
Les poteaux carrés d’Hampten Park à Glasgow sont désormais en terre stéphanoise. ©David Savary

Ouvert depuis un peu plus de dix ans, le Musée des Verts évoque sur 800 m2 de façon chronologique les grandes figures du club (René Domingo, Roger Rocher, Jean Snella, Albert Batteux, Aimé Jacquet, Salif Keita, Robert Herbin, Jean-Michel Larqué, Dominique Rocheteau, Michel Platini…) et y retrace les grands exploits de l’équipe que toute la France suivait. Il s’attarde sur l’âge d’or de l’AS Saint-Etienne, les années 70. Le club aux dix titres de champion de France y disputera ses plus belles rencontres. Avec en point d’orgue la finale (perdue) en 1976 à Glasgow de la Coupe d’Europe des Clubs Champions (l’actuelle Ligue des Champions) contre le Bayern de Munich. La faute à ces maudit poteaux carrés (les Verts ont touché deux fois la transversale en l’espace de 5 minutes) que le club est parvenu à récupérer – pour 20 000 euros apparemment – et exposer dans l’un des 11 espaces thématiques.

La Mercedes 300 d’Ivan Curkovic

Geoffroy-Guichard, en Vert et contre tous 5
La Mercedes 300D d’Ivan Curkovic à jamais au Musée des Verts. ©David Savary

Dans ce musée qui incarne la fierté des supporteurs et toutes les valeurs d’un territoire, un bar typique des années 70 a même été reconstitué. Sur les murs, divers objets promotionnels, des coupures de presse, des affiches, des billets de matches… Incroyable également la Mercedes 300D du gardien de but Ivan Curkovic qui lui avait été donnée et qu’il a (re)donné au musée du club. Sur le pare-brise de la berline, une animation vidéo qui retrace là encore quelques beaux moments de l’ASSE.

Geoffroy-Guichard, en Vert et contre tous 6
Les années 70, une autre époque, bénie pour le club. ©David Savary

Même les audioguides sont verts

Au total, une cinquantaine de maillots sont exposés. De même, l’histoire de l’emblème du club, une panthère noire, y est racontée. Des audioguides, de couleur verte évidemment, distillent au visiteur de nombreuses anecdotes. En fin de parcours, la salle des trophées majeurs, 19 à ce jour, mérite que l’on s’y arrête. Et que l’on rêve.

Au cœur du « Chaudron »

S’étalant sur environ une heure, la visite du Musée des Verts – guidée les premiers mercredi du mois – peut être complétée avec une expérience immersive dans l’enceinte du stade Geoffroy-Guichard. Le fameux « Chaudron », surnom donné par un journaliste lors d’un match de coupe d’Europe face au club Croate (Yougoslavie à l’époque) d’Hadjuk Split à l’automne 1974. Les grands soirs, l’ambiance y est parait-il incandescente.

Si vous avez la chance de tomber sur Alexandre Mahinc, cameraman historique et bénévole au club depuis 1970, c’est un bonheur. Il vous en apprend plus que vous pourriez en imaginer. Comme par exemple « le concierge qui doit fermer 350 portes les soirs de match ».

La visite du « Saint des saints-(Etienne) » permet d’accéder à des lieux habituellement réservés aux joueurs, staffs, dirigeants et officiels (cour d’honneur, salle de presse, zone mixte, vestiaire ASSE, couloir d’accès au terrain, bord de pelouse…).

Si défaite, le maillot est facturé 90 euros aux joueurs

Geoffroy-Guichard, en Vert et contre tous 7
Un vestiaire où chaque joueur trouve sa place. ©David Savary

Cela commence par la salle de presse qui peut accueillir jusqu’à 150 journalistes, « en ce moment, nous en recevons entre 60 et 70 » précise Alexandre Mahinc. La visite se poursuit par le vestiaire insonorisé du club. Là encore la couleur verte domine. 25 places sont prévues. Sur chaque casier figure la photo de plain-pied du joueur. Anecdote, « en cas de défaite, si les joueurs veulent conserver leur maillot, il leur est facturé 90 euros. S’ils gagnent, il est gratuit ».

Interdiction de fouler la pelouse

Le moment le plus marquant est bien sûr le franchissement du couloir qui mène sur le bord du terrain et permet d’embrasser le stade avec une vue à 360°. Un moment magique qui renvoie tout de suite – pour les plus âgés – aux heures les plus glorieuses du club. Interdiction par contre de fouler la pelouse, « nous pouvons avoir des particules sous les chaussures qui peuvent l’endommager » et le club s’expose à « 50 000 euros d’amende en cas de pelouse abimée ». Afin de garantir son excellente qualité, des rampes de luminothérapie sont posées directement sur le terrain.

Geoffroy-Guichard, en Vert et contre tous 8
Un temple de 42 000 places avec une pelouse qui fait l’objet de tous les soins. ©David Savary

Ecologie, « le stade le plus vert de France »

Cette enceinte « à l’anglaise », qui a vu aussi des concerts de Johnny Halliday, Bruce Springsteen ou du groupe Police, peut accueillir 42 000 spectateurs. Geoffroy-Guichard est par ailleurs considéré comme « le stade le plus vert de France », cela ne s’invente pas. Réputé pour ses performances énergétiques, il est équipé de panneaux photovoltaïques, recourt à des LED basse consommation et dispose notamment d’un système de récupération des eaux de pluie particulièrement performant.

Magnifiquement entretenu, le stade de Geoffroy-Guichard va accueillir à partir du 24 juillet six matches de football (trois chez les hommes, trois chez les femmes) dans le cadre des Jeux Olympiques. Une nouvelle opportunité pour revenir.

Tarifs et renseignements ici.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

S’abonner
Notifier de
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

La Newsletter de Sport et Tourisme.

Chaque semaine, nous vous envoyons une sélection d'articles consacrés au tourisme sportif.

RECEVOIR LA NEWSLETTER