On a testé la randonnée jusqu’au Hollywood Sign

La balade qui mène jusqu’à ces neuf lettres, symbole emblématique des Etats-Unis et de la Californie qui célèbre son centième anniversaire, permet de découvrir d’incroyables points de vue sur la Cité des Anges.

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Pour monter tout là-haut, il faut compter environ deux heures. ©Stéphane Jaladis

C’est sur les hauteurs d’Hollywood que commence notre randonnée jusqu’au Hollywood Sign, monument emblématique de Los Angeles. Elise, créatrice de l’agence Off Road qui propose depuis 2019 des visites en français de LA sera notre guide pour cette expérience. Mais rassurez-vous, l’ascension est accessible à tous, s’étirant sur 2h00 pour la montée et environ 1h30 pour la descente. Il faut juste prévoir de marcher léger, muni de bonnes chaussures de sport, et d’emporter de l’eau, des lunettes de soleil, une casquette et bien sûr de la crème solaire.

Notre ascension débute sur l’Innsdale Trail, l’un des chemins d’accès du Griffith Park dont le panneau détaille les règles à respecter comme de ne pas fumer et de suivre impérativement le chemin balisé. Mieux vaut en effet ne pas emprunter les sentiers aux allures de raccourcis semblant filer à travers la végétation jusqu’au pied des célèbres lettres. Les caméras de surveillance du site exposent les contrevenants à une lourde amende liée à la mobilisation conjointe d’un hélicoptère pour survoler la zone et d’une équipe de policiers déboulant prestement en voiture. « Rester sur la route vous permettra en outre d’éviter de mauvaises rencontres avec un serpent à sonnette ou avec un puma venu des montagnes de Santa Monica » ajoute Elise. Si ce dernier est plutôt rare, le premier est bien présent, visible notamment quand il s’aventure à traverser le chemin. Ce qui ne manqua pas de nous arriver. 

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Des panoramas très photogéniques. ©Stéphane Jaladis

Après une première étape en pleine nature, le parcours traverse un quartier résidentiel composé de belles maisons à la vue à couper le souffle sur la mégalopole américaine, la baie de Santa Monica et l’océan Pacifique à l’horizon. Valant plusieurs millions de dollars, les plus grandes sont construites en espaliers afin de s’adapter à l’exiguïté des parcelles et à la raideur de la pente. La balade nécessite ici parfois de chercher le bon passage, arrivant devant une porte grillagée qu’il suffit de pousser, redescendant quelques mètres pour emprunter sur la gauche une nouvelle voie de ce havre pour ultra-riches.

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De somptueuses demeures qui coûtent très cher. ©Stéphane Jaladis

La balade est l’occasion pour Elise de nous raconter sa success story américaine et surtout l’histoire d’Hollywood (« bois de houx »). Le scénario a débuté en 1887 par la création d’un lotissement par l’industriel et philanthrope Griffith J. Griffith. Ce village comptera rapidement 500 âmes séparées de Downtown Los Angeles par des champs d’agrumes s’étendant à perte de vue. Ce sont justement ces grands espaces, la diversité des paysages dans un rayon de 2h00 autour de LA et son climat ensoleillé qui allaient attirer les pionniers du cinéma pour leurs tournages en extérieurs. La Mecque du 7eme art était née ! « C’est d’ailleurs dans ces collines que certaines scènes de la série Batman furent tournées dans les années 1960, Bronson Canyon étant censé y abriter l’entrée de la Batcave » précise Elise.

Un panneau publicitaire à l’origine

Inauguré  le 8 décembre 1923, le Hollywood Sign était à l’époque plus long vantant pour le compte de promoteurs les terrains de cet « Hollywoodland » où il devait faire bon s’installer. Y compris de nuit grâce aux 8 000 ampoules à la taille XXL présentent sur les neuf lettres. Ne devant rester que quelques années le temps de voir sortir de terre ce quartier qui ne verra finalement jamais le jour, ce panneau qui coûta à l’époque la bagatelle de 21 000 dollars (330 000 dollars d’aujourd’hui) allait finalement s’imposer dans le paysage californien. En partie ruiné au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le panneau est toutefois raccourci en 1949 afin de symboliser ce quartier de Los Angeles (avec laquelle il a été rattaché en 1920) toujours en plein boom grâce au cinéma. L’appellation originelle d’Hollywoodland est toutefois présente dans nombre de films et romans américains tels Le dahlia noir et LA Confidential de James Ellroy. 

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Chaque lettre fait à peu près d’une quinzaine de mètres de hauteur. ©Stéphane Jaladis

Le Griffith Observatory à portée de main

Différents panoramas se dévoilent au fil des lacets du chemin. Sur le promontoire d’un autre versant du mont trône ainsi fièrement le Griffith Observatory, observatoire astronomique érigé en 1935 suite à une donation de terrain et d’argent de Griffith, disparu en 1919. Le petit édifice blanc de style art déco que sublime quelques éléments de style égyptien reste pour moi associé au film La Fureur de vivre, James Dean et Natalie Wood lui assurant une notoriété mondiale depuis 1955. Il faut 1h30 pour le rejoindre par un autre sentier traversant le Griffith Park. À sa droite, le regard embrasse les buildings de Downtown LA dont les parois flamboient au coucher du soleil. Un autre point de vue dévoile le SoFi Stadium dont les 70 000 places ont accueilli en 2022 le Super Bowl. C’est également dans cette enceinte que se déroulera une partie des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques de 2028. 

Un monument désormais bien protégé

Le Hollywood Sign grossit à mesure que l’on s’en rapproche. Chaque lettre fait il est vrai près d’une quinzaine de mètres de hauteur. Littéralement en ruine dans les années 1970, c’est à Hugh Hefner, l’emblématique et richissime patron du magazine Playboy, que l’on doit le premier sauvetage du Hollywood Sign. Lançant une levée de fonds en 1978, il en coûtait alors 28 000 dollars pour restaurer une lettre. Quelques bienfaiteurs célèbres participèrent à l’opération tel le chanteur Alice Cooper qui assura la restauration de l’un des deux « O », réalisés en métal et désormais sans leurs lumineuses ampoules. Pour son centenaire, le monument a fait l’objet d’un nouveau lifting assuré désormais par l’Hollywood Sign Trust. Mais voilà le sommet. N’espérez toutefois pas toucher voire prendre la pause au centre d’un O, sur un L, le D ou tout autre des lettres. Protégées par un haut grillage et situées en contrebas du point d’observation, il faut se contenter de quelques selfies ou de photos en plan large pour immortaliser l’ensemble du panneau. De l’autre côté de la colline, j’aperçois les studios Universal et son incontournable parc de loisirs dédié à Super Mario, Harry Potter, Jurrasic Park, King Kong et autre Kung Fu Panda. Un cocktail d’attractions et de décors historiques du cinéma américain qui seront programme du lendemain…

Infos pratiques

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Le bonheur d’arriver tout là haut sur la colline. ©DR

Il existe plusieurs façons de découvrir Griffith Park et de randonner jusqu’au monument.

De façon individuelle et autonome ou grâce aux services d’Off Road qui accompagne les touristes français pour quelques heures, une journée voire plusieurs jours dans leur découverte de LA. L’agence propose ainsi d’autres balades dans les quartiers incontournables de la ville comme Santa Monica, Venice Beach, West Hollywood, Melrose Place, Berverly Hills… Compter 55$ par adulte et 35$ par enfant pour trois heures.

Bikes and Hikes réalise des excursions à pied et en vélo en anglais.

Plus originales encore les visites guidées à cheval du Sunset Ranch Hollywood effectuées de jour comme de nuit.

Le circuit Hollywood Sign Tour de Starline Tours font découvrir le quartier d’Hollywood avec des vues sur le monument, le lac Hollywood et des arrêts sur le célèbre Hollywood Boulevard et Downtown LA. www.starlinetours.com/en/hollywood-sign-tour

Enfin des survols de la ville permettent d’approcher au plus près le Hollywood Sign, en avion avec Orbic Air depuis l’aéroport d’Holywood Burbank et Group 3 Aviation depuis l’aérodrome de Van Nuys; en hélicoptère avec Star Helicopters depuis Hawthorne et IEX Helicopters depuis Long Beach.

Séjourner

The Hoxton Downtown LA

Une adresse arty et branchée pour séjourner dans le centre de Los Angeles et découvrir son marché, ses musées et les anciennes façades Art Déco des cinémas de Broadway datant de l’âge d’or d’Hollywood. Si certains son abandonnés, ils ont été transformés en hôtels, restaurants ou magasins tel cet Apple Store à ne pas manquer.

Diner

LA Cha Cha Cha

Un agréable rooftop de l’Arts District dans ce quartier parsemé de galeries d’art contemporain et de dizaines de murals pour les fans de street art.

812 E 3rd St

Petit-déjeuner et déjeuner

Le Republique Café & Bakery

Une adresse incontournable de Miracle Mile qui vaut autant pour son décor, un vieux bâtiment de 1929 érigé par Charlie Chaplin, que pour la qualité de ses gâteaux, viennoiseries et menus confectionnés par des chefs locaux. 

624 S La Brea Ave.

Waterfront Venice

Un restaurant décontracté au décor intimiste posé face à la plage de Venice Beach.

L’occasion d’enchainer par une sympathique balade en vélo sur le front de mer qui compte plusieurs loueurs.

À voir

Academy Museum of Motion Pictures

L’Academy Museum est le musée dédié aux Oscars, à l’art et l’histoire du cinéma. Une riche collection d’objets des plus célèbres films américains y est présentée, de Star Wars au Magicien, des Dents de la mer à La mort au trousse en passant par Yentl, Le Parrain, Alien, Citizen Cane…

6067 Wilshire Blvd

Y aller

Avec French Bee, la compagnie low-cost française proposant jusqu’à 6 vols par semaine entre Paris-Orly 4 et l’aéroport international de Los Angeles. À partir de 338 euros pour un aller simple en Basic.

Stéphane Jaladis

Journaliste

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