Parlez-vous break, non je parle surf !

De nouvelles disciplines, souvent originaires de pays anglo-saxons, font régulièrement leur apparition aux Jeux Olympiques. Des experts mandatés par le ministère de la Culture ont été désignés afin de trouver les équivalents français de termes existant uniquement en anglais. Premiers éléments de réponse avec le break et le surf.

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La culture hip-hop pour la première représentée aux Jeux Olympiques à Paris l’an prochain. ©Pixabay

La définition en français des figures, des mouvements, des gestuelles est parfois plus importante que le nom du sport lui-même. C’est en tout cas ce qu’estime le collège d’experts (représentants du monde sportif, d’universitaires, de journalistes, académiciens…) chargés de trouver des équivalents en français, « souvent plus parlants que des anglicismes ». Leurs premiers travaux se portent sur le break(dance) et le surf qui font leur apparition dès l’an prochain aux JO de Paris.

Breaking, breakdance… vous ne savez sur quel pied danser ? Après une apparition aux Jeux olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires, en 2018, c’est donc à Paris que ce sport se verra décerner ses premiers titres olympiques. Pour la Commission d’enrichissement de la langue française, il paraissait naturel d’équiper la langue française de termes adéquats pour décrire et commenter ces épreuves. C’est chose faite depuis la parution d’une liste au Journal officiel du 11 décembre 2022.

Non aux Bboys et Bgirls

En français, pour désigner cette danse relevant de la culture hip-hop, on parle désormais de « break ». Quant aux danseurs et aux danseuses de break, le collège d’experts préfère les appeler ainsi plutôt que Bboys et Bgirls. Ils peuvent former des équipes (crew), qui s’affrontent dans un cercle (cypher) lors de défis (battle).

Les experts ont aussi proposé des termes permettant de décrire les aspects techniques de cette danse de la façon la plus explicite possible. Ainsi, l’on ne sera pas étonné que la séquence dansée appelée préparation (top rock, toprock) constitue généralement le préambule d’une chorégraphie ou d’un passage au sol. L’on se doute également que la figure nommée rotation (spin) est plus dynamique que la pause (freeze). Ce dernier terme a été choisi par les experts parce que, en plus d’évoquer un arrêt sur image, il fait référence à la dimension musicale de l’activité et n’est pas sans rappeler le nom de la danse elle-même. Deux derniers termes viennent désigner des enchaînements : le passe-passe (footwork), qui laisse présager d’habiles mouvements, et la phase forte (powermove), dénommée ainsi car elle constitue un des moments clés d’une chorégraphie.

À Tahiti on parle français

La vague de Teahupoo à Tahiti a été choisie pour accueillir les épreuves de surf aux Jeux olympiques de Paris en 2024. Quoi de plus naturel, pour un pays qui possède un des plus mythiques sites de ce sport de glisse, que de pouvoir commenter celui-ci dans sa langue ? C’est désormais possible, avec la quinzaine de termes publiés par la Commission d’enrichissement de la langue française au Journal officiel du 15 décembre 2022.

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Un rouleau sur sable plutôt qu’un shore break ou point break. ©Pixabay

Sans vagues, pas de surf ! Il était donc essentiel de pouvoir les nommer et les décrire. À côté du rouleau de bord (shore break), terme déjà publié en 2013, déferlent aujourd’hui le rouleau de cap (point break), le rouleau de récif (reef break) et le rouleau sur sable (beach break). Il est aussi possible, désormais, d’ausculter en français cette vague que les surfeurs et surfeuses prennent à bras le corps : on distinguera son épaule (terme fidèle à l’anglais shoulder), son cœur (curl), et le tube qu’elle forme en déferlant (barrel, tube).

De ces noms de vagues découlent logiquement les appellations des sites de pratique : l’on distingue ainsi les sites à rouleaux de bord (shore break), les sites à rouleaux de cap (point break), les sites à rouleaux de récif (reef break) et les sites à rouleaux sur sable (beach break). Sans doute, au quotidien, préférera-t-on les formes abrégées de ces termes, qui seront alors identiques aux noms des vagues : on dira ainsi, par exemple, qu’Hossegor est un rouleau sur sable.

Enfin, le savoir-faire des surfeurs est lui aussi francisé. Pour commencer par l’équipement, la cambrure vient désigner la courbure longitudinale d’une planche de surf. Avec celle-ci, le sportif pourra effectuer différentes manœuvres : des flotters (floater), des tubes (barrel riding, tube riding), des envolées (aerial, air), des retours (cutback), ou encore des couchers dorsaux (layback). Ces désignations, au plus près de la réalité du geste, donneront une idée de la manœuvre même aux néophytes.

Des plaquettes et des quizz

Afin d’aider notamment les journalistes, à travers leurs articles, émissions, chroniques …, à expliquer ou commenter les images retransmises avec des mots français, définis avec précision, FranceTerme met à disposition des plaquettes « Parlez-vous break ? » et « Parlez-vous surf ? ». Afin d’aborder ce nouveau vocabulaire de manière ludique, des jeux sous forme de quizz ont été également élaborés.

 Ces prochains mois seront finalisés le vocabulaire de l’escalade sportive, du skate / planche à roulette, du rugby et du paralympique.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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