À Majorque, des cyclistes pros font décoller un planeur

Le 10 décembre, l’équipe professionnelle Red Bull-Bora-hansgrohe a réalisé une performance pour le moins inhabituelle. Sur la piste de l’aéroport de Majorque, neuf coureurs ont atteint la vitesse de 54 km/h pour permettre à un planeur de quitter le sol, uniquement grâce à la force humaine.

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Le planeur et ses « moteurs humains » immortalisés pour une expérience hybride. ©Charly Lopez / Red Bull Content Pool

Chez Red Bull, la frontière entre défi sportif et expérience improbable reste décidément ténue. Après avoir envoyé il y a quelques jours des wingsuiters se faufiler entre les tours du Bahreïn World Trade Center, Red Bull poursuit sa série de défis insolites. Cette fois, la marque a trouvé une nouvelle manière d’occuper ses athlètes, faire décoller un planeur… au pédalier.

En résulte une scène digne d’un laboratoire à ciel ouvert. Neuf cyclistes professionnels, un harnais géant et 1 500 mètres de piste transformés, le temps d’un matin majorquin, en rampe de lancement version Tour de France.

Un avion au bout de la ficelle

Sur le papier, la mission semble simple : tirer un planeur jusqu’à la vitesse de décollage. Dans la réalité, il a fallu atteindre 54 km/h et produire un pic cumulé de 6 500 watts – bien plus que ce qu’exige une ascension d’un col mythique -, mais cette fois avec un avion au bout de la ficelle.

Sous la conduite de Florian Lipowitz, troisième du dernier Tour de France, les coureurs ont tracté le pilote Andy Hediger et son planeur à l’aide d’un cordon de 150 mètres relié à des harnais spécialement conçus. L’opération avait déjà été testée en Autriche, preuve que les essais en altitude ne concernent pas uniquement les stages de préparation.

Cyclisme et aviation, un terrain d’expérimentation

Au-delà de l’image insolite, l’expérience a permis d’explorer de nouvelles zones de recherche mêlant aérodynamique, physique et ingénierie appliquée au sport. Pour Dan Bigham, responsable de l’ingénierie de l’équipe, le projet a constitué un terrain d’expérimentation inédit et même « révolutionnaire » pour le cyclisme. Une façon, aussi, d’offrir aux ingénieurs un objectif plus dépaysant que l’étude d’un énième cintre profilé.

Un exploit collectif avant tout

Autour de Lipowitz, le peloton réunissait Callum Thornley, Davide Donati, Nico Denz, Jordi Meeus, Tim Van Dijke, Laurence Pithie, Gijs Schoonvelde et le Français Adrien Boichis. Un groupe plus habitué à protéger un leader ou maîtriser une échappée qu’à participer à une séance de tractage aéronautique.

L’opération rappelle que, malgré son apparence individuelle, le cyclisme repose sur un travail d’équipe constant. Cette fois, il ne s’agissait pas de gagner une étape, mais d’en créer une… vers les airs. On connaissait les cyclistes capables de faire exploser un peloton, désormais, on sait qu’ils peuvent aussi faire décoller un planeur.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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