Tour de France, étape 5 : Le Nord, terre de cyclisme

Pour cette cinquième étape, on reste dans le Nord et on va entendre des noms indissociablement liés à l’histoire du cyclisme comme Roubaix ou encore la Trouée d’Arenberg.

Nord
Le tronçon pavé de Wallers à Hélesmes est surnommé Pont Gibus : on passe effectivement sous un ancien pont désaffecté qui fait explicitement référence à « Gibus », le surnom de Gilbert Duclos-Lassalle, deux fois vainqueur de Paris-Roubaix ©A.S.0/Fabien Boukla

C’est une étape comme on les aime, de celles qui « puent » le cyclisme. Lille, Roubaix, les pavés. De quoi se régaler et aussi de découvrir le paradis du Nord.

A Lille, ville départ, on visite la maison natale de Charles de Gaulle

C’est donc à Lille que les coureurs vont s’élancer. Une ville chargée d’histoire qui aura vu naître le général de Gaulle dont la maison natale est devenue un musée. La Maison natale Charles de Gaulle, propriété de la Fondation Charles de Gaulle, devient musée en 1983. Le Département du Nord en assure la gestion depuis 2014. Monument historique et Maison des Illustres, sa vocation est de faire découvrir l’enfance et la genèse de celui qui deviendra le Plus Illustre des Français. Charles de Gaulle a vu le jour le 22 novembre 1890 au 9 rue Princesse dans la maison de ses grands-parents maternels. Lieu de retrouvailles familiales durant son enfance et sa jeunesse, il y passe ses vacances jusqu’en 1912. 

C’est dans une famille unie autour de valeurs communes (patriotisme, ferveur religieuse, sens de l’engagement…) et dans un contexte géopolitique en plein bouleversements que s’est forgé le caractère du résistant puis Président de la Ve République.

Ouverte au public depuis près de 40 ans et accueillant plus de 20 000 visiteurs par an, la Maison natale Charles de Gaulle nécessitait une importante rénovation. Elle a donc fermé ses portes le 4 novembre 2019, pour une campagne de travaux d’envergure qui, en plus des travaux d’ordre structurels, a concerné la réfection des façades, la réhabilitation des pièces de vie et la restitution des décors d’époque.

Dans un temps record, en seulement 9 mois, près de 200 ouvriers représentants 25 corps de métiers qui se sont investis dans la rénovation et la restauration de la bâtisse. Le chantier nous a permis de faire de nombreuses découvertes sur la maison : portes dérobées, fenêtres cachées, papiers peints, peintures et décors, système d’évacuation, remblai archéologique…  

La maison a été restaurée au plus proche de l’apparence qu’elle avait lorsque les grands-parents de Charles de Gaulle y habitaient et que Charles de Gaulle y venait en vacances à la fin du XIXe siècle.

Par la restitution de ses décors (peintures, papiers peints), la Maison natale constitue aussi le seul témoignage à Lille d’une maison bourgeoise de la fin du XIXe siècle.

Le chantier s’est achevé en novembre 2020 pour célébrer le 130e anniversaire de la naissance de Charles de Gaulle. Du fait de la crise sanitaire liée au covid-19, la Maison n‘a pu rouvrir ses portes aux visiteurs que le 19 mai 2021.

 Découvrez la visite virtuelle de la Maison natale Charles de Gaulle

A voir, aussi, à Lille

Palais des Beaux-Arts
Fondé en 1792 par le peintre Louis Joseph Watteau (1732-1798) à partir des œuvres confisquées au clergé local, bénéficiant par la suite du projet de vulgarisation de l’Art, entrepris par Napoléon – le décret Chaptal (1801) désignant 15 villes dont Lille, pour recevoir des œuvres prélevées sur les collections du Louvre et de Versailles que les musées parisiens ne pouvaient accueillir. Rénové entre 1991 et 1997, sur plus de 22 000 m2, dont 12 000 m2 de surface d’exposition.
Classement : inscrit Monument Historique en 1975. https://pba.lille.fr/  

Hôtel de ville et beffroi
Le beffroi de l’Hôtel-de-Ville a été précédé par le beffroi de la Halle échevinale de Lille démoli en 1601 et par l’ancien beffroi de la Mairie de Lille au Palais Rihour construit en 1826 et démoli en 1856.
Classement : Monument Historique en 2002.  

La Vieille Bourse
Bâtiment quadrangulaire, elle est composée de l’emboîtement de 24 demeures identiques qui renferment une cour intérieure. C’est un lieu où l’on trouve des bouquinistes, des joueurs d’échecs, etc.
Classement : Monument Historique en 1921 et 1923.  

Sur la route

Château de Flers Fondation : construit au XVIIe siècle (1661).
Autrefois appelé le « Château d’en-bas » en raison de sa position en bas du village de Flers, le château de Flers a été construit en 1661 à l’emplacement de l’ancien logis des Seigneurs de Flers. Sa construction en briques et en pierre ainsi que ses pignons « en pas de moineau » le rendent caractéristique de l’architecture flamande. Devenu ferme au XIXe siècle, il a été entièrement restauré entre 1986 et 1991.
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Villa Cavrois 

Villa familiale construite pour l’industriel roubaisien Paul Cavrois. Le programme de ce château moderne commandé en 1929 est clair : « air, lumière, travail, sports, hygiène, confort et économie ». Acquis par l’État en 2001, le gigantesque chantier de restauration mis en œuvre en 2003 par la DRAC Nord-Pas-de Calais puis repris en 2008 par le Centre des monuments nationaux a été achevé en juin 2015.
Classement : Monument Historique en 1990.

Vélodrome couvert « Le Stab » 
Situé dans le parc des sports comme le vélodrome de plein air André Pétrieux, construit en 1935 (et qui a accueilli son premier Paris-Roubaix en 1943), le vélodrome couvert régional porte le nom de Jean Stablinski en hommage au cycliste français champion du monde sur route en 1962 et à l’origine du passage de la course Paris-Roubaix par la mythique trouée d’Arenberg.

La Piscine-Musée d’art et d’industrie André Diligent 
Le musée André Diligent, qui a ouvert ses portes le 21 octobre 2001, est implanté sur le site de l’ancienne piscine Art Déco bâtie selon les plans de l’architecte lillois Albert Baert (1863-1951). Le choix de l’architecte n’a pas été anodin pour le maire d’alors, Jean-Baptiste Lebas. Albert Baert est un homme progressiste, de gauche et franc-maçon. En octobre 1932, à l’ouverture, la piscine apparaît alors comme un programme politique et social. Après 50 ans d’utilisation la piscine est fermée en novembre 1985 pour des raisons de sécurité. En 1990, le conseil municipal valide l’idée de transformer l’ancienne piscine en musée de l’art et de l’industrie, dont la première pierre est posée en 1992.

Chapelle Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face 
Conçue en 1956 par l’architecte suisse Hermann Baur à la demande de l’industriel du textile Philippe Leclercq,
elle contient des vitraux d’Alfred Manessier et plusieurs autres œuvres d’art moderne.

Moulin de Vertain
Le moulin de Vertain, également connu sous le nom de moulin Blanc et de moulin de briques, est un moulin-tour en briques construit au XVe siècle. Il a cessé de tourner en 1908 et a été gravement dégradé pendant la Première Guerre mondiale. Restauré entre 1980 et 1985, il appartient à la commune. Par son fonctionnement particulier autour d’un pivot central, il est unique en son genre. 

Château de Montmorency 
Vers 1130, Robert 1er, qui prend le nom de Montigny, fait construire une première tour de pierres sur une motte artificielle élevée sur un terrain marécageux et boisé. Au XIIIe siècle, la formule d’un passage entre deux tours jumelles reliées par un châtelet s’étant imposé, permettant le tir croisé sur l’assaillant, Montmorency prend son aspect actuel. En partie ravagé au moment de la Guerre de cent ans, il devient une demeure seigneuriale. Le site, aujourd’hui occupé par un centre d’aide par le travail, organise chaque été une fête médiévale. Classement : Monument Historique en 1929

Canal de la Sensée 
Le projet a été élaboré sous Napoléon
pour compléter le canal de Saint-Quentin et diminuer utilement le trajet (par voie d’eau) de Dunkerque à Cambrai d’environ 63 km (14 lieues de l’époque). Il permet de relier la Deûle à l’Escaut sans faire le détour par la Scarpe. Le canal reprend le tracé naturel du cours d’eau d’Arleux à Gœulzin puis s’en éloigne, laissant libre court à la Petite Sensée. Dès 1690, sous les ordres de Vauban, l’élargissement et l’approfondissement de la Sensée sont organisés afin de gagner en performance pour l’inondation des fossés protégeant la ville de Douai.

Parc naturel régional Scarpe-Escaut

Premier des Parcs naturels régionaux en France. C’est le plus petit mais aussi le plus densément habité et urbanisé des 51 territoires labellisés Parcs naturels régionaux par le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. Il se compose de 55 communes classées et s’étend sur 48 500 hectares entre Valenciennes, Douai et Lille, et concerne 190 000 habitants. Avec le Parc naturel des plaines de l’Escaut, créé par la Région wallonne en Belgique en 1996, il forme le Parc naturel transfrontalier du Hainaut.

Arenberg, porte du Hainaut, site étape pour la 3e fois

Site minier d’Arenberg
Cette fosse a été ouverte en 1899 par la Compagnie des mines d’Anzin qui construisit également des cités minières aux alentours pour y loger son personnel. En 1930, la productivité de cette mine a augmenté de façon importante avec l’arrivée des nouvelles technologies d’extraction du charbon. En 1954, les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais (HBNPC) implantent sur le site un nouveau siège d’exploitation et construisent un lavoir performant. L’exploitation a cessé en 1989. La fosse Wallers Arenberg fut baptisée du nom du prince Auguste d’Arenberg, administrateur des Mines d’Anzin.  Des travaux de restauration des bâtiments et des équipements industriels ont été entrepris à partir de 2005. Sous l’appellation Arenberg Creative Mine, le site a fait l’objet d’une importante reconversion pour devenir un pôle d’excellence en image et médias numériques.
Classement : monument historique en 2010 / Patrimoine mondial de l’Unescodepuis 2012  

Trouée d’Arenberg
La Trouée d’Arenberg, de son vrai nom « la Drève des Boules d’Hérin », est un secteur pavé rendu célèbre par la course cycliste Paris-Roubaix. C’est le Nordiste Jean Stablinski lui-même qui proposa de l’intégrer au parcours et qui fut le premier coureur de l’histoire à l’emprunter en 1968.
D’une distance approximative de 2 400 m et d’une rare difficulté, elle traverse la forêt domaniale de Raismes – Saint-Amand – Wallers.  

Le Terril 171
Il est issu de la concentration de la production sur la Fosse d’Arenberg. Long terril plat édifié par voies ferrées et basculement des wagons, il a conservé sa morphologie originelle en forme « de langue ».
Bordant la Mare à Goriaux, il est aussi connu sous le nom de « la Digue d’Arenberg », protégeant encore aujourd’hui de la montée des eaux la ligne de chemin de fer qui le longe. Le cavalier menant de la Fosse d’Arenberg au terril est d’ailleurs encore pleinement visible, de même que les rails, positionnés en léger remblai sur la surface du terril. La zone la plus ancienne du terril est placée en réserve intégrale fermée au public pour préserver la faune et la flore.  

Mare à Goriaux
La mare à Goriaux est issue d’un affaissement minier, classé en réserve biologique domaniale depuis 1982.
Situé au pied d’un terril dont le sol noir contraste avec les troncs blancs des bouleaux, cet immense plan d’eau de 90 hectares sert de repaire à quelque 200 espèces d’oiseaux rares (grèbe huppé, balbuzard pêcheur, pluvier petit gravelot…). Un circuit pédestre de 6,5 km invite à explorer une flore originale (herbiers aquatiques, roseau à balais, bouleau venu des forêts voisines,…).  

Forêt domaniale de Raismes – Saint-Amand – Wallers
S’étendant sur 4 600 hectares, la forêt domaniale de Raismes – Saint-Amand – Wallers est la plus vaste de la région Nord-Pas de Calais après celle de Mormal. Gérée par l’ONF, elle a souffert du défrichement des moines, puis de l’exploitation du charbon au XIXe siècle, une partie des bois ayant été rasés. La Première Guerre mondiale l’a enfin détruite aux trois quarts. Depuis, de nouveaux arbres sont replantés.  

Salle des fêtes de la Cité d’Arenberg
Elle a été inaugurée avec faste en janvier 1910. Le bâtiment de façade présente les décorations les plus riches. Les façades en briques vernissées blanches et bleu pâle sont la marque de fabrique de la Compagnie des mines d’Anzin. L’arc de l’entrée repose sur deux piliers ornés de tables formées de carreaux de céramiques de Desvres, présentant chacune un trophée de musique
. A gauche, une lyre sur une trompette et un bâton de fanfare ; à droite, une grande harpe devant une partition ouverte. Ces décors sont signés Charles Fourmaintraux, l’un des plus grands céramistes du début du XXe siècle de la région. Rénovée de 2014 à 2016 notamment grâce au concours de Pierre d’Arenberg, Prince  duc d’Arenberg, descendant d’Auguste Louis Albéric d’Arenberg, administrateur de la Compagnie des mines d’Anzin, la salle des fêtes porte désormais son nom.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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