Tour de France 2020. Etape 7. Au cœur de la France du terroir
L’Aveyron, d’abord. Le Tarn, ensuite. C’est une étape qui sent bon le terroir et que devrait s’adjuger un sprinteur même si tout cycliste amateur sait que ces deux territoires se méritent. Aujourd’hui, on s’arrête dans le Tarn.
Le vignoble du Gaillac, la Vallée du Tarn, les Monts de Lacaune, Sidobre, Pays de Cocagne, la Montagne Noire, les plateaux du Ségalal… Dans le Tarn, on recense 22 entités paysagères et 81 Espaces Naturels Sensibles concentrés sur quelques dizaines de kilomètres. Le département réserve des coins de pêches prisés entre rivières et lacs et propose de bonnes tables terroir ou gastronomiques. Par ailleurs, pas moins de cinq sites tarnais sont inscrits à l’Unesco.
A voir dans le Tarn, sur la route du Tour
Château de Lacaze
Aménagé dès le XIVe siècle par la puissante famille des Bourbon-Malause. Dégradé pendant la révolution, le château fut morcelé puis vendu à plusieurs familles. Inscrit en 1927 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, racheté en 1997 par la mairie, ce château élu Pôle d’Excellence Rurale est aujourd’hui un centre d’échanges et de créations artistiques appelé l’Agora des Hautes Terres d’Oc.
Doté d’un amphithéâtre et de salles de réunions et réceptions, il permet d’accueillir des conférences, séminaires et autres évènements dans un cadre exceptionnel. On peut y découvrir des expositions artistiques temporaires, des spectacles de danse, de musique et de théâtre, ainsi qu’une collection permanente de sculptures en bois de René Prestat.
Pour les enfants, l’équipement du chevalier (chasuble, bouclier et épée) est prêté pour la visite du château et du village. Pour la restauration et la mise en valeur de ce château, Lacaze a obtenu le Ruban d’or du patrimoine en 2015.
Roquecourbe
La ville raconte l’histoire des foulons, c’est-à-dire des machines à fouler les draps, feutres et cuirs avec l’eau de l’Agout, de la bonneterie florissante au XIXe siècle.
A la sortie de Roquecourbe en direction de Lacrouzette, on peut découvrir les fouilles archéologiques de Sainte-Juliane, haut lieu de culte détruit en 1210 au cours de la croisade contre les Albigeois. Les fouilles ont mis à jour gradins, cuves, et sarcophages. Avec les ruines de l’église ils témoignent du passage successif des Celtes, Visigoths et différentes religions chrétiennes.
Roquecourbe est la ville natale d’Émile Combes, ancien président du Conseil surnommé « le père Combes » connu pour son laïcisme et son anticléricalisme, et du général Raoul Salan, leader de l’OAS pendant la Guerre d’Algérie.
Burlats, le pavillon d’Adélaïde
D’un côté, l’Agout et son paysage boisé, ses cascades et ses rivières où se retrouvent les amoureux de nature, les pêcheurs, les kayakistes et les amateurs de grimpe. De l’autre, Burlats et son histoire, la maison d’Adam, la Collégiale, ou encore la Tour de la Bistoure… La poésie et les légendes habitent ces lieux et la princesse Adélaïde n’y serait pas complètement étrangère. Son pavillon est le fleuron du village.
C’est un lieu chargé d’histoire, de légendes, de poésie et d’amour… Son nom lui vient d’Adélaïde, fille de Constance de France et Raymond V, comte de Toulouse. La comtesse, mariée à Raymond-Roger Trencavel, y aurait tenu au XIIe siècle une cour d’amour et réuni les plus grands troubadours de son temps. Mais il est douteux que la jeune femme ait vraiment vécu dans le pavillon qui a pris son nom. Le pavillon d’Adélaïde est une construction romane de trois étages. Le dernier étage est le fleuron de l’ensemble.
Castres
Située entre Albi, Toulouse et Carcassonne, Castres est au cœur d’un bassin de vie qui compte près de 150 000 habitants. Le jardin de l’Évêché, dessiné par André Le Nôtre dans la pure tradition du classicisme français du XVIIe siècle, est composé d’un parterre de broderies et souligne de manière majestueuse l’ancien Palais Épiscopal qui abrite aujourd’hui le musée Goya. Sur le plan historique, l’un des plus grands tribuns que la France ait connu est né sur le sol castrais : Jean Jaurès. Le musée du même nom retrace le parcours historique et politique de cet homme hors du commun. Dans le centre, de nombreux hôtels particuliers datant du XVIIe siècle ont conservé leurs colombages. Castres est également une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Aujourd’hui, le dynamisme économique de la ville est porté par l’un des fleurons de l’industrie pharmaceutique française, les laboratoires Pierre Fabre, profondément ancrés à Castres.
Trois fois titulaire du bouclier de Brennus, le Castres Olympique, évoluant en Top 14, est le fer de lance de cette ville de rugby. Les matchs se jouent à domicile au stade Jean Pierre-Antoine.
Le Critérium international a longtemps eu ses aises dans la ville de Jean Jaurès. Castres a notamment servi de cadre au contre-la-montre qui s’est avéré décisif dans les victoires de Chris Boardman en 1996 et de Bobby Julich en 1998. Hormis Tom Boonen, un autre vainqueur du maillot vert du Tour est encore plus intimement lié à la ville : Jacques Esclassan, lauréat du classement par points en 1977 et quintuple vainqueur d’étapes, a vu le jour et vit toujours à Castres.
Les deux vainqueurs d’étape du Tour à Castres sont l’Italien Bruno Cenghialta en 1991 et l’Espagnol Amets Txurruka en 2007. En 2013, Castres avait servi de rampe de lancement à une étape remportée à Ax-3 Domaines par Chris Froome.
Saint-Paul-Cap-de-Joux
C’est sous le nom de Cadajovis qu’existent des traces de ce village à l’époque gallo-romaine. Au cours des siècles, des faits importants s’y sont déroulés. Pendant la croisade des Albigeois, saint Bernard y a résidé. Il était envoyé par le pape pour prêcher contre le Catharisme. Durant les guerres de religion, Henri de Navarre y rencontra le duc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, en août 1585. Ils y signèrent le Manifeste de Saint-Paul qui fut une étape déterminante pour parvenir au trône de France quatre ans plus tard. Mais après la mort d’Henri IV en 1610, les combats reprirent et cette région en a particulièrement souffert. Saint-Paul Cap de Joux a mis de nombreuses années à se reconstruire. Aujourd’hui, c’est un visage de paix que le village offre sur sa place aux platanes les jours de marché et de fêtes ou aux abords de sa petite chapelle Sainte-Cécile.
Où se baigner dans le Tarn
Le Tarn regorge de plan d’eau. Un tour de pédalo sur le lac du Laouzas ou une exploration sur un paddle ? Quelque chose de plus corsé conviendrait davantage à votre besoin d’aventure ? Montez en canoë à Trébas ou aux Avalats. Encore trop mou pour vous ? Osez le canyoning dans les gorges du Banquet ! Après une jolie balade au frais dans la forêt on s’aventure au bord du sauvage lac des Saints Peyres : silence, transparence de l’eau et sensation d’être au bout du monde.
A voir à Millau (Aveyron), ville de départ
Le viaduc
Long de 2 460 m et haut de 343 m à son point le plus élevé, le Viaduc de Millau, sur lequel circule l’autoroute A75, se dresse majestueusement au-dessus de la vallée du Tarn. Mis en service en décembre 2004, l’ouvrage reçoit des centaines de milliers de visiteurs chaque année : touristes, amateurs d’architecture ou simples automobilistes. La collaboration de l’ingénieur Michel Virlogeux et de l’architecte Norman Foster fut une réussite : le Viaduc de Millau est aujourd’hui salué comme un ouvrage architectural majeur du XXIe siècle. La solution du viaduc à haubans a été adoptée en 1996 parmi quatre autres projets. La première pierre est posée le 14 décembre 2001. Au bout de quelques semaines, les premières piles du viaduc s’élèvent, jusqu’à obtenir le record du monde de la plus haute pile, accrochée à 245 m. Le chantier béton s’achève en décembre 2003. Deux chantiers à ciel ouvert sont menés en parallèle pour préparer le tablier. Le 25 février 2003, un premier tronçon de tablier de 171 m part à l’assaut du vide. Dix-sept autres lançages suivront jusqu’à la jonction des parties nord et sud du tablier en mai 2004. Une opération réalisée à 270 m au-dessus du Tarn. L’installation des pylônes débute le lendemain du clavage, suivie de la pose des 154 haubans destinés à soutenir le tablier. Le14 décembre, l’ouvrage est inauguré par le Président de la République. Le 16 décembre 2004, le viaduc est mis en service.
A voir à Lavaur (Tarn), ville d’arrivée
Cathédrale Saint-Alain
Ce bel édifice en briques de style gothique toulousain a été bâti en 1255. L’ouvrage qui surplombe l’Agout se caractérise par une nef unique bordée de chapelles (XIVe et XVe siècles), et à l’Ouest d’un puissant clocher-tour avec un portail monumental (fin du XVe et début XVIe). Son buffet d’orgue en bois sculpté polychrome (1523) est un chef-d’œuvre de l’art de la Renaissance dans le Midi. Le Grand-orgue Cavaillé-Coll est installé en 1876. La restauration de l’ensemble du décor peint au XIXe siècle s’est achevée en 2016.
Le Jacquemart
La ville de Lavaur est la seule dans le Sud-Ouest à posséder un Jacquemart, automate en bois hissé dans la tour de la cathédrale au début du XVIIe siècle. La légende du Jacquemart raconte que, durant les guerres de religion, un prisonnier protestant enfermé dans la tour de la cathédrale avait l’obligation de sonner les cloches toutes les heures. Il échafauda un stratagème, construisant un mécanisme automate pour le faire à sa place, et put ainsi s’échapper à la barbe de ses geôliers.
Jardin de l’Évêché
Parc anglais où le visiteur peut flâner sous les magnifiques cèdres datant de 1875, et contempler la statue d’Emmanuel de Las Cases. La terrasse offre une vue sur le Pont St Roch (1764-1770), qui enjambe d’une seule arche la rivière Agout, et sur le second pont ferroviaire datant de 1882. En juillet, des concerts gratuits sont donnés dans le parc.
Retrouvez ici l’ensemble des articles en lien avec l’étape du jour de ce Tour de France 2020.