Tour de France, étape 20 : le promontoire de Rocamadour en guise de fin

Exercice solitaire pour l’avant-dernière étape au départ du bourg quercynois Lacapelle-Marival. Un contre-la-montre de 40 kilomètres qui trouve son épilogue dans la jolie cité médiévale de Rocamadour.

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Le village de Rocamadour dans le Lot. ©Getty Xantana

L’étape sera courte, intense mais ne manque pas d’intérêts sur le plan touristique. À commencer par Lacapelle-Marival (Lot) et ses 1 270 habitants qui n’a jamais encore accueilli le Tour de France.

Lacapelle-Marival

Le bourg quercynois se situe à la rencontre de trois terroirs naturels très différents. À l’ouest, ce sont les Causses du Quercy, plateaux karstiques dont les vastes étendues rocailleuses sont propices à l’élevage ovin. À l’ouest, ce sont les monts du Ségala, boisés et fertiles, adaptés à l’élevage bovin et, traditionnellement, à la culture de la châtaigne. Entre ces deux milieux très différents, Lacapelle-Marival s’est établi dans le terroir du Limargue, aux riches terres agricoles favorables aux cultures de céréales, aux vergers de noyers ou à la vigne.
Depuis sa fondation au Moyen-Age sur la route très fréquentée reliant Figeac au sanctuaire de Rocamadour, Lacapelle-Marival s’est développée grâce à la complémentarité de ces terroirs agricoles, qui faisait la prospérité des habitants.



Château de Lacapelle-Marival
Le château de Lacapelle-Marival a été construit à la fin du XIIIe siècle par Géraud Ier de Cardaillac. Vers 1270, il s’installe dans une des nombreuses paroisses rurales qui composent alors la seigneurie des Cardaillac, terre riche, à la croisée de routes fréquentées, qui donnera naissance à la petite ville actuelle de Lacapelle-Marival. La salle du conseil, rénovée début 2000, abrite une impressionnante collection de tableaux de tous les présidents de la République française depuis la IIe République ainsi que des représentations de nombreux anciens maires de Lacapelle-Marival. Le château est classé Monument historique depuis 1939.

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©Jérôme Morel

GR6 – Sur le Chemin de Saint Jacques de Compostelle
Une des branches des chemins de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle venant du Puy-en-Velay passe par Lacapelle. Cet itinéraire est aussi un sentier de grande randonnée : le GR6, allant de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) à Saint-Paul-sur-Ubaye (Alpes-de-Haute-Provence).

Sur la route (non exhaustif)

Aynac

Parmi les célébrités d’Aynac, Charles Ribeyrolles (1812-1860), écrivain républicain et opposant au régime de Napoléon III. Il passa l’essentiel de sa vie en exil, notamment à Jersey où il côtoya Victor Hugo.

Château d’Aynac

Construit du XVIe au XIXe siècles, dressé à l’extrémité d’un parc de huit hectares, le château se compose d’un donjon de six étages enserré de deux corps de logis de trois étages, autour d’une cour ouverte au Sud. Affecté d’une totale dissymétrie, il semble bel et bien avoir été édifié sur un bâti primitif. Il est cantonné de quatre tours rondes, crénelées et surmontées de dômes dits « à l’impériale ».
Le château accueille chaque année le Rallye Castine et l’Aynac Motor Festival, un rassemblement festif de voitures de collection. Classé Monument Historique depuis 1988.

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©Creative Commons Mossot

Château de Saignes
Edifié au XIIIe (donjon) et XVIe siècle, le château actuel a été construit autour d’un donjon médiéval par Pierre IV de Lagarde, né à la fin du XVe siècle, mort en 1566, qui fut l’un des plus importants diplomates de François Ier. Le dernier descendant de la famille, Henri de La Garde, comte de Saignes, est mort à Saignes en 1923. Cependant le château de Saignes est abandonné au début du XIXe siècle, il sert alors de carrière de pierres. Le château de Saignes s’élève sur une éminence d’environ 400 mètres d’altitude. De grands murs de soutènement (anciens remparts) forment une terrasse artificielle sur laquelle on a construit le château et ses dépendances, dont la chapelle seigneuriale, séparée du château. Le logis, remanié à la Renaissance, est encadré à la fois d’un imposant donjon, de plan circulaire, et d’une tour carrée, pourvue d’une tourelle circulaire en encorbellement. Devant, une courtine est bastionnée de deux tours défensives dans lesquelles s’ouvrent des canonnières. Au fond de la cour seigneuriale, au sud-est, un long bâtiment est bordé de deux imposantes tours, datant a priori du XIVe siècle. Ouvert à la visite, le château est classé Monument Historique depuis 2002.

Parc naturel régional des Causses du Quercy
Créé en 1999, comme son nom l’indique, il s’appuie principalement sur le territoire des causses du Quercy puisqu’il englobe du nord au sud les causses de Gramat, de Saint-Chels, et de Limogne, mais comprend aussi une partie du Quercy blanc au sud (Lalbenque, Belfort-du-Quercy, Belmont-Sainte-Foi) et mord à l’est sur les hauteurs du Limargue. Le territoire est entaillé par plusieurs vallées dont celles de la Dordogne à son extrémité septentrionale, du Célé et du Lot.

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©Creative Commons Jojob

Gramat
Occupé par l’homme dès la Préhistoire (présence de dolmens, mise au jour d’outils ou silex taillés), Gramat se situe durant l’Antiquité au carrefour de deux voies romaines reliant Cahors à Limoges et Rodez à Périgueux.
Cette localisation lui permet d’être fréquentée par de nombreux pèlerins et de se développer comme centre commercial au Moyen ge. Devenue une baronnie, la seigneurie de Gramat fut détenue par quatre familles jusqu’à la Révolution.
Occupée par les troupes anglaises durant la guerre de Cent ans et de nouveau pillée lors des guerres de Religion, la cité retrouve ensuite une certaine sérénité s’affirmant comme un pôle commercial, artisanal et agricole entre Quercy et Périgord. En son centre se trouve une pittoresque halle du XIXe siècle.

Château de la Pannonie à Couzou
En 1685, la famille Vidal de Lapize édifie le « nouveau » château de la Pannonie. Dans les années 1730-1760, La Pannonie fut embellie dans le plus pur style classique et doté d’une belle décoration intérieure, seul exemple en Quercy de ce type d’architecture « à la parisienne ». Le château est détenu par la même famille depuis le XVIIe siècle marquant ainsi sa volonté de conserver ce patrimoine. Le parc est classé Natura 2000. Le château est classé Monument Historique en 1992.

Rocamadour

La cité médiévale de Rocamadour est édifiée à flanc de roche, sur un versant du Canyon de l’Alzou, ruisseau qui coule (le plus souvent à sec) dans la Vallée de l’Alzou. La première présence humaine sur la commune de Rocamadour est attestée par une occupation Néanderthalienne dans une grotte de la vallée de l’Alzou (-50 000) et les études concernant la préhistoire et la protohistoire démontrent une quasi-permanence de l’activité humaine.

Le sanctuaire
Véritable défi à l’équilibre, à flanc de falaise, la cité mariale de Rocamadour accueille visiteurs et pèlerins toute l’année. Rocamadour doit sa notoriété à son pèlerinage. Ses mille ans d’histoire remontent aux premiers ermites installés dans un vaste abri sous roche. En 1166 est découvert un corps parfaitement conservé, Saint Amadour, à l’endroit où est maintenant érigé le Sanctuaire. Dès son origine, ce site est dédié au culte marial et à l’intérieur de la chapelle Notre-Dame, on peut admirer la statue de la Vierge Noire. Datant du XIIe siècle, la Vierge Noire ou Notre-Dame de Rocamadour est constituée de deux pièces de bois, l’Enfant étant collé sur son genou gauche.

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Fresques sanctuaire de Rocamadour. ©Ville de Rocamadour

Basilique Saint-Sauveur
L’église Saint-Sauveur est construite du XIe au XIIIe siècle à une époque de transition entre l’art roman et l’art gothique (style romano-ogival). Elle est bâtie en pierre de taille calcaire et le toit est couvert de tuile plate. L’église basse du XIIe siècle est une crypte qui abritait jadis les reliques de Saint Amadour. L’accès à la basilique se fait par un escalier depuis le second niveau du parvis de la cité. Ses deux nefs sont adossées côté ouest aux parois de la falaise.
Histoire : le pèlerinage marial de Rocamadour est l’un des sites majeurs du monde chrétien depuis le Moyen- ge. Dans une bulle de Pascal II en 1105, il est fait mention d’une église Sainte-Marie ou Notre-Dame. À la suite de la découverte en 1166 du corps intact présenté comme celui de saint Amadour, l’ensemble de la Cité religieuse est construit. Alors que le sanctuaire est dans un état de délabrement important et que l’église Saint-Sauveur est toujours en service, les évêques de Cahors décident de restaurer le site à partir de 1842. En mars 1913, l’église est érigée en basilique mineure par le pape Pie X. À noter qu’un nouvel orgue en forme de bateau construit par le facteur Jean Daldosso a été inauguré en novembre 2013. Classé Monument Historique depuis 2000.

Chapelle Notre-Dame
Construite au XIème, puis XVème et XIXème siècle, la chapelle Notre-Dame s’adosse à l’ouest à la falaise et au nord à l’élévation sud de la basilique Saint-Sauveur. L’édifice est construit en pierres de taille calcaire, de plan allongé à un seul vaisseau avec voûte sur croisée d’ogives et avec un toit à deux pans, couvert de tuiles plates. La porte sud, de style gothique flamboyant, s’orne des armes de l’évêque Denis de Bar. De l’autre côté du parvis, deux peintures murales monumentales L’Annonciation et La Visitation datent du XIIe siècle. Classé Monument Historique depuis 2000.

Grotte des Merveilles
Marguerite Lamothe n’a que quatorze ans, ce 16 octobre 1920, quand elle se laisse glisser, juste après son père, dans ce trou qui vient brusquement de s’ouvrir au fond de leur jardin de Rocamadour. Ce qu’ils viennent de découvrir leur paraît merveilleux. De plus, certaines concrétions présentent la couleur et la forme des beignets de la région, traditionnellement appelés « merveilles », aussi, la grotte sera baptisée du même nom. Après en avoir assuré la gestion et les visites après la mort de sa mère Marguerite en 1985, Monique a passé le relais à sa propre fille Mireille.
Peu profonde et de dimensions modestes, la grotte séduit d’abord par ses concrétions cristallines. Une fois habitué, l’œil distingue ensuite quelques-uns des soixante-dix motifs pariétaux recensés par les préhistoriens. Il y a plus de 20 000 ans, des hommes sont venus peindre, mains en négatif, cervidés, ponctuations… La visite est guidée et se déroule sur 45 minutes d’avril à novembre. Classé Monument Historique depuis 1925.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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