Foot et libertés
Alors que la Coupe d’Afrique des Nations bat son plein et que l’année touche à sa fin, nos pensées vont à notre confrère Christophe Gleizes, passionné de football africain, injustement détenu en Algérie.
La Coupe d’Afrique des Nations n’est pas seulement un rendez-vous majeur du football mondial. Elle est aussi une formidable vitrine touristique pour le pays organisateur, en l’occurrence le Maroc, hôte de cette 35ème édition. Une promesse d’évasion, de passion et de découverte pour celles et ceux qui se déplacent afin d’assister aux rencontres et de partir à la rencontre d’un pays, de ses villes, de ses cultures et de ses habitants.
Pourtant, derrière cette ferveur populaire, un nom résonne comme un rappel brutal à la réalité. Celui de Christophe Gleizes. Journaliste français de 36 ans, spécialiste reconnu du ballon rond, il passera les fêtes de fin d’année entre les murs de la prison de Tizi Ouzou, alors qu’il ne faisait que son métier : couvrir, raconter, témoigner. Là où le football devrait ouvrir des portes, la liberté de la presse se retrouve, elle, derrière les barreaux.
Le tourisme sportif, pour s’épanouir pleinement, a besoin de liberté. Liberté de circuler, d’échanger, de dialoguer entre continents et cultures. Les grands événements comme la CAN peuvent et doivent être des passerelles de confiance entre les peuples. Non des murs invisibles contre lesquels se heurtent celles et ceux qui racontent le monde.
Alors que les matches de Coupe d’Afrique des Nations s’égrennent, n’oublions pas celles et ceux, comme Christophe Gleizes, qui permettent au football africain d’être vu, compris et partagé au-delà des frontières.
Le sport crée du lien, mais sans liberté, notamment pour les journalistes et les voyageurs – le tourisme sportif perd une grande partie de son sens.
Belles fêtes de fin d’année à toutes et à tous.
