Mortelle randonnée

Quatre randonneurs, deux hommes et deux femmes, âgés entre 69 et 77 ans, ont été tués par une voiture, près de Dunkerque. Mis en examen pour « homicides involontaires », le conducteur a été remis en liberté après que l’enquête a démontré qu’il ne conduisait pas sous l’emprise de l’alcool, ni de stupéfiants. Il dit s’être endormi.

Quatre vies fauchées. Que dire, que faire. Sinon rappeler quelques évidences que tout le monde a en tête, toujours difficiles à énoncer tant aucun conducteur ne peut se targuer d’avoir toujours été irréprochable.

Mais avoir été soi-même dans la peau d’un chauffard, après, par exemple, une soirée de mariage un peu trop arrosée, ne doit pas interdire d’exiger de la justice des punitions suffisamment exemplaires pour faire réfléchir tous les conducteurs, même ceux qui commettent l’irréparable sans être sous influence.

On ne peut donc qu’approuver que la proposition de loi qui crée l’homicide routier pour lutter contre la violence routière ait été adoptée à l’unanimité mercredi 31 janvier en première lecture par les députés. Le texte vise à qualifier spécifiquement les accidents de la route mortels avec circonstances aggravantes, telles que la consommation de drogues ou d’alcool avant de conduire, l’usage du téléphone, le délit de fuite ou encore la vitesse excessive mais  la peine encourue resterait identique, au plus dix ans et 150 000 euros s’il y plusieurs circonstances aggravantes.

S’endormir au volant n’en est visiblement pas une, même si quatre randonneurs l’ont payé de leur vie. Les familles apprécieront que le bourreau n’ait pas commis « d’homicide routier ». Il a juste eu un petit coup de mou.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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