Benjamin Bonzi : « L’Italie avec ses pizzas et ses glaces… »
Lors d’une entrevue réalisée pendant le dernier tournoi de Wimbledon, le tennisman nîmois Benjamin Bonzi, dans le Top 100 des meilleurs joueurs mondiaux, nous a livré quelques anecdotes savoureuses sur ses voyages autour du globe. Il en a profité pour partager ses coups de cœur, notamment pour deux pays : l’Australie et l’Italie.

Vous avez énormément voyagé et vous continuez à le faire. Quels sont vos « spots » de prédilection ?
J’aime beaucoup l’Australie. L’ambiance y est très différente. Les gens sont vraiment « cool » dans l’ensemble. Et puis, c’est toujours un sacré contraste d’arriver là-bas en janvier après avoir quitté l’Europe, où il fait gris et froid. En Australie, à cette période, il fait 35 degrés, tout le monde est à la plage… Même si c’est loin, les joueurs et joueuses aiment vraiment y aller.
Hors tennis, j’adore me rendre en Italie. J’y vais souvent en vacances, notamment pour des raisons culinaires.
Justement quels sont vos endroits préférés dans la Péninsule ?
Rome, c’est vraiment magnifique. Mais j’ai aussi beaucoup aimé Florence. Je me souviens d’un superbe séjour là-bas, en plein hiver. Franchement, du moment qu’on peut manger des pizzas et des glaces, peu importe où l’on est en Italie (sourire).
Etes-vous plutôt voyage organisé ou improvisé ?
J’organise mes voyages au niveau du vol et de l’hôtel, donc c’est cadré. Mais une fois sur place, je ne prévois rien. J’y vais au feeling.
« Qu’on me dise qu’un vol annulé ait bien lieu ne m’était jamais arrivé ! »
Avez-vous en tête une anecdote de voyage ?
Oui ! Avant de me rendre à Wimbledon cette année, il m’est arrivé un truc complètement fou. Je ne citerai pas la compagnie, mais on partait de Majorque, avec un vol Palma-Londres prévu à 10h40. On arrive à l’enregistrement pour déposer les bagages, et là, quelqu’un de la compagnie nous annonce que le vol est annulé, à cause d’un pilote indisponible. En gros, le vol n’existe plus. On nous propose soit d’aller sur leur site pour reprogrammer un vol plus tard, soit de nous faire rembourser pour réserver ailleurs. Le vol suivant était à 22 heures. Il était à peine 8h30 du matin, donc on s’est dit qu’on n’allait pas passer la journée à l’aéroport. On a réagi vite et pris un billet avec une autre compagnie, pour un vol à 11h30. Pas mal, on s’en sort bien.
On enregistre nos bagages, on passe les contrôles, on arrive dans la zone d’embarquement… Et là, on voit sur le panneau que notre vol initial de 10h40 est affiché à la porte A211. Comme s’il était maintenu. On va voir ce qu’il se passe, et on nous explique que c’était une grosse erreur électronique de leur part. Résultat : le vol a bien eu lieu. D’autres joueurs, qui avaient le même vol, ont pu s’enregistrer normalement. Franchement, qu’on m’annonce qu’un vol annulé ait finalement lieu… c’est la première fois que ça m’arrive.
Pour un fan de tennis ordinaire, dans quel tournoi lui conseilleriez-vous d’aller ?
Wimbledon, sans hésiter. C’est vraiment un tournoi à part, avec son atmosphère, ses couleurs, ses traditions. Je trouve tout le protocole magnifique. À mes yeux, c’est le plus beau site de tous les Grands Chelems.
L’Australie aussi, c’est quelque chose. Mais l’ambiance est différente. Là-bas, la « vibe » n’est pas la même. Les gens sont vraiment différents, plus exubérants dans les tribunes. Il y a aussi une grosse communauté française, très présente et hyper bruyante. Ils sont furieux dans les tribunes.
Mais Wimbledon, c’est tellement unique… Il faut y aller au moins une fois dans sa vie.
« Une maison vers Cassis, à proximité de la mer, c’est presque le paradis… »
Si vous deviez poser vos valises quelque part pour y vivre, le paradis ce serait où ?
Pas facile comme question. J’habite à Marseille, et j’adore cette ville. Alors peut-être dans un petit village aux alentours. Une maison vers Cassis, avec la mer à proximité… c’est quand même pas mal.
Je suis quelqu’un du Sud. À Nîmes, où je suis né, c’est une vraie cuvette. Il fait rapidement 40 degrés l’été. Mais ça ne me dérange pas, au contraire. J’aime bien jouer quand il fait très chaud, comme à Melbourne ou à New York.
Le soleil, c’est important pour moi. Je trouve que les gens sont plus détendus dans le Sud qu’à Paris. Ce n’est pas la même ambiance.
Quelle destination aimeriez-vous découvrir ?
C’est un vrai paradoxe. En tennis, il y a un endroit où je ne veux pas aller, c’est l’Amérique du Sud. Je ne veux pas jouer sur terre battue en février. Mais dans le cadre de voyages perso, j’aimerais beaucoup découvrir ce continent. C’est le seul que je n’ai pas encore visité. Donc oui, ça pourrait être une belle destination.
À ce jour quelle est votre plus belle victoire sur le circuit ?
Contre Daniil Medvedev à Wimbledon. (Benjami Bonzi le battra aussi ensuite à l’US Open, Ndlr). Mais battre un top 10 à Wimbledon, c’est très marquant
…surtout après vos blessures passées ?
Effectivement. Ce qui a été dur pour moi, c’est que j’ai souvent été blessé au moment où je produisais du bon tennis. Ça m’a vraiment coupé dans mon élan. Par exemple, mon poignet en 2023, ou encore mes abdos après Madrid…
Quand tu es bien, tu veux enchaîner, aller chercher plus loin. Mais une blessure te stoppe net. Il faut se soigner, revenir, et c’est frustrant. Après trois ou quatre semaines d’arrêt, ce n’est plus du tout la même chose. Il faut retrouver le niveau physique, puis les sensations tennistiques. Et quand tu reprends, tu ne peux pas t’entraîner comme avant. Tu dois y aller progressivement : 20, 30, puis 45 minutes… Monter en intensité sans te faire mal ailleurs.
Ton corps n’est plus habitué à refaire des efforts. La reprise est donc toujours difficile. Il faut accepter que ça prenne du temps pour retrouver ton niveau.
Quelques éléments de biographie
À 29 ans, Benjamin Bonzi réalise une belle carrière. Le Nîmois a toutefois été freiné par des soucis physiques importants (voir interview).
Néanmoins, le vainqueur du tournoi de Metz en 2024 ne lâche jamais, à l’image de son tennis offensif. Joueur sympathique, très apprécié sur le circuit, « Ben » a signé cette saison plusieurs victoires notables : contre le polonais Hubert Hurkacz à Madrid, contre Medvedev à Wimbledon et l’US Open ((à New-York un match qui restera dans les annales par sa dramaturgie et le « pétage de plomb » du Russe, Ndlr). Ou encore contre Musetti, et Tsitsipas à Cincinnati. Ses récentes convocations en Coupe Davis récompensent son travail, ses efforts et ses progrès.
Par Jean-Marc Azzola
Journaliste