Financer ses études en courant avec un touriste « solidaire » ? Avec Stoorist, c’est possible

A 21 heures, Fabrice Soler s’est senti bien seul à Barcelone et il a eu envie de trouver un guide pour visiter la ville. « Et bien, j’ai découvert qu’il n’existait pas d’application pour ce genre de demandes. Alors, je l’ai lancée ». Il a eu l’idée de mettre en relation des étudiants experts dans un ou plusieurs domaines avec des touristes ou utilisateurs qui auraient besoin de leurs expertises.

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A l’origine, Stoorist, qui met en relation ses utilisateurs avec des étudiants, devait surtout se concentrer sur des visites guidées mais la crise sanitaire a fait bouger les lignes. « Les étudiants – les Stu, bienveillants et cultivés – peuvent proposer tous types de prestations et ça peut être, par exemple, des offres sportives », explique Fabrice Soler, fondateur de la startup. Imaginons un touriste japonais qui ait envie de découvrir un quartier de Paris en courant. Il rentre quelques données : langue parlée, heure à laquelle il est disponible et le premier étudiant qui peut combler cette demande booke la réservation et se met au service de l’utilisateur en le rejoignant dans les trente minutes qui suivent.

Le sport est une thématique importante pour Stoorist. Il suffit de télécharger l’application pour s’en rendre compte : les sportifs peuvent se retrouver autour de leur activité préférée, ça peut être le jogging, le yoga, le golf, le vélo et le tennis mais aussi l’escalade, la natation, le skateboard et même le ping-pong. Il est aussi possible pour l’utilisateur d’indiquer des demandes spécifiques car il peut aussi avoir envie de s’initier à la pétanque dans un boulodrome typique. « C’est la différence avec un « greater » avec qui « c’est « suivez le guide ». L’utilisateur est placé au centre des préoccupations de Stoorist qui privilégie le sur-mesure.

A toutes fins utiles, précisons qu’une étudiante peut choisir de n’être que contactée par des femmes et qu’un utilisateur n’est pas en mesure d’indiquer le sexe souhaité de son accompagnateur. Et si des comportements inadéquats devaient être signalés, Stoorist peut bannir le client comme l’utilisateur.

Pour une heure, l’utilisateur paiera 23 euros, 34 euros si c’est un  groupe de cinq personnes, la prestation est payée directement via l’application qui reverse 70% du montant perçu à l’étudiant. Par ailleurs, la startup reversera 15% de ses commissions dans le fonds de dotation Stoorist qui permettra de financer les frais liés à la scolarité des étudiants.

Fabrice Soler insiste sur le caractère éthique de l’application. « L’utilisateur solidaire finance ainsi les étude de son accompagnateur « bienveillant». Par ailleurs, à Paris, Stoorist a aussi répertorié 1200 commerçants qui sont dans une démarche « authentique ». Des vendeurs qui respectent, par exemple, des circuits courts, pour vendre des produits « bas carbone ».

Pour l’instant, l’application fonctionne à Paris mais va s’étendre dans les prochaines semaines à toute la France, « un étudiant dans le Puy de Dôme peut déjà s’inscrire ». Elle est d’ailleurs conçue pour s’adapter partout dans le monde. Il suffit de prouver son statut d’étudiant et ensuite indiquer ses domaines de compétences. Il est ensuite rappelé par un membre de l’équipe Stoorist. « Nous leur demandons aussi d’avoir le statut d’auto-entrepreneur, précise Fabrice Soler, ce qui peut parfois faire un peu peur ».

L’application n’est pas réservé qu’aux touristes, l’idée est d’en faire une plateforme de services. Je peux, par exemple, être parisien et avoir envie de m’initier au skateboard ou marcher dans un quartier que je connais mal. Evidemment, comme les touristes ne sont pas nombreux en ce moment, Fabrice Soler insiste sur tous ces services : « Je n’arrive pas à me servir de Photoshop ou mon fils a besoin d’un cours de math ». L’entrepreneur engagé imagine même que l’application puisse permettre à des enfants dont les parents vivent seuls d’utiliser Stoorist pour leur trouver des étudiants accompagnateurs.

Enfin, Fabrice Soler cherche à nouer des partenariats avec des grandes agences en lignes qui pourraient prendre à leur compte la technologie de Stoorist tout comme les guides-conférenciers, autorisés à travailler dans les monuments à la différence des étudiants, qui auraient sans doute intérêt à se rapprocher de l’entreprise pour séduire de nouveaux clients.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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