Comment se faire plaisir le dimanche à Vincennes ?

Une sortie dominicale originale, l’hippodrome de Paris-Vincennes est tout indiqué. Jusqu’au 23 février, les « Dimanche Plaisirs » permettent de découvrir l’univers des courses au plus près dans un cadre convivial et festif.

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Les « Dimanche Plaisirs », après-midi de fête à l’hippodrome de Vincennes. ©David Savary

Bien plus que de simples courses de chevaux, les « Dimanche Plaisirs » constituent une invitation à vivre une expérience unique tout au long des 12 dimanches du Meeting d’Hiver (voir programme ci-dessous) à l’hippodrome de Paris-Vincennes.

Ce dimanche 17 novembre coïncidait avec le lancement de la saison 2024/2025 dans le temple du trot à Vincennes. Le premier « Dimanche Plaisirs » et la première journée des Amérique Races, une série de courses qualificatives opposant les meilleurs chevaux et drivers sur sulky en vue du légendaire Prix d’Amérique qui se déroule chaque année le dernier dimanche de janvier. La 104ème édition aura donc lieu le 26 janvier 2025. L’hippodrome sera complet avec quelque 40 000 spectateurs massés dans les tribunes et en bord de piste.

Les « Dimanche Plaisirs », un concept global

Les passionnés de la discipline et les parieurs invétérés ne sont pas vraiment à convaincre. Pour les autres, c’est vraiment l’opportunité de découvrir un univers fascinant dans une ambiance chaleureuse et festive. Que l’on vienne seul, en famille ou entre amis, les « Dimanche Plaisirs », troisième édition du nom, c’est un tout. Un concept global qui englobe bien sûr le suivi des courses (avec pour les adultes la possibilité de parier, ce qui rajoute ce petit supplément d’adrénaline), mais également des animations pour petits et grands, ainsi que des découvertes gustatives.

Côté animations, les plus jeunes peuvent profiter du carrousel, de baptêmes à poney et des jeux en bois. Quant aux plus grands, il est possible de bénéficier d’une visite guidé des écuries – l’hippodrome de Vincennes abrite un total de 150 box – , ou encore mieux s’installer confortablement dans un bus pour suivre les courses au plus près. Un spécialiste se charge d’ailleurs de vous expliquer toutes les subtilités inhérentes au trot. Tout cela est gratuit, il suffit juste de s’inscrire en amont.

« On board », comme si vous y étiez !

Des chevaux, des animations et un large choix de produits à déguster

Les « Dimanche Plaisirs », ce sont aussi les saveurs duFood Court by Les Comptoirs de Milo. Au menu : Le Piaggio & ses pizzas, le tricycle à Hot dog, la rôtissoire du Ritz et ses viandes dorées, le bar à pâtisseries & bonbons, et les crêpes d’hiver en télécabine. De même des stands de street food thématisés et des ateliers découvertes accessibles sur réservation sont proposés chaque dimanche. Autre suggestion, l’Hippo Pub qui autour de produits apéritifs typiquement français, propose une sélection de bières locales et de vins. Alors que la grisaille est désormais bien installée sur la capitale, voilà de quoi rehausser ses dimanches moroses et vivre une expérience exaltante un après-midi à Vincennes.

Le calendrier des courses 2024/2025

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On n’en sait jamais assez trop sur le trot

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Sandrine vous dit tout sur les coulisses de l’hippodrome de Vincennes. ©David Savary

La deuxième course du jour sur les dix que comporte la réunion vient de se terminer. Le vainqueur, Versace Face, a bouclé les 2 100 mètres en 2’30 minutes, soit une vitesse moyenne supérieure à 50 km/h.

Les chevaux ne s’attardent pas sur la piste cendrée de l’hippodrome (réalisée en mâchefer, un matériau qui lui donne cette couleur noire et ce surnom). Après l’effort, ils s’en vont très vite prendre une douche tiède. « Notre angoisse, c’est qu’ils attrapent froid » affirme Sandrine, chargée des remises de prix mais également de la visite des écuries.

La douche au Paic Citron

Le cheval est lavé avec du Paic Citron, « c’est ce qui dégraisse le mieux ». Un couteau de chaleur est utilisé pour l’essorer et accélérer le séchage. Après cette étape on lui place une couverture sur le dos. Place ensuite à la récupération dans ce qu’on appelle le rond de détente. « Le cheval va marcher durant environ 30 minutes pour que le rythme cardiaque redescende bien ou qu’un muscle ne soit pas tétanisé après l’effort » explique la spécialiste. Lors de la douche et de la phase de récupération, un assistant vétérinaire s’assure de l’absence de manipulations qui pourraient fausser le contrôle anti-dopage qui intervient juste après.

On ne triche pas avec le contrôle anti-dopage

Cette étape est un impératif. Le gagnant de chaque course est systématiquement contrôlé. Pour l’épreuve du quinté, ce sont les cinq premiers. Les chevaux peuvent aussi être contrôlés par tirage au sort. Le service vétérinaire dispose de boxes un peu plus grands et un peu mieux paillés (davantage pourvus en paille). Outre une prise de sang, tout l’enjeu est de faire uriner le cheval, « rien de plus simple, on siffle » signale Sandrine, « et ça marche relativement bien ». Tout est ensuite consigné dans le livret signalétique, la carte d’identité du cheval, où figurent aussi ses vaccinations qui bien sûr doivent être à jour.

« Très sociable », enchainant souvent une vie en club hippique ou en centre équestre après sa carrière sportive, le trotteur apprécie aussi avoir « un doudou » avec lui dans son box. « Naguère c’était un lapin, malheureusement trop se sont fait écraser, aujourd’hui la mode est plutôt à la biquette » raconte celle qui montait déjà sur un cheval avant de savoir marcher.

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Au trot, le cheval peut atteindre une vitesse supérieure à 50 km/h. ©Bruno Vandevelde

Un box vous est alloué, un scellé le garantit

Etendu sur 40 hectares, l’hippodrome de Paris-Vincennes comporte 150 boxes. « Quand vous êtes retenu pour la course, vous avez un box qui vous est alloué » déclare Sandrine précisant que « le nom qui est noté est toujours celui de l’entraineur, jamais celui du propriétaire, encore moins celui du cheval afin d’éviter les actes de malveillance ». Elle explique aussi que « lorsque l’entraineur et le cheval arrivent, un scellé garantit que le box est paillé sainement. Tout relève ensuite de sa responsabilité ». Dans ces espaces dévolus aux trotteurs, des écrans de télévision disséminés un peu partout permettent de suivre l’ordre et le déroulé des courses.

Seulement une vingtaine de courses par an

Pour pouvoir concourir à Vincennes ou ailleurs, les chevaux doivent passer une qualification, « effectuer 2 000 mètres dans un chrono défini en fonction de leur âge ». S’ils satisfont à cette exigence, ils peuvent commencer leur carrière de course. Avec le Graal pour tout propriétaire, gagner le Prix d’Amérique qui se déroule chaque année le dernier dimanche de janvier.

En général, un cheval peut concourir de 2 à 11 ans. Un propriétaire consciencieux ne lui fait pas faire plus d’une vingtaine de courses par an. En compétition les trotteurs ne doivent bien sûr pas galoper au risque d’une disqualification, « ils ont droit à 15 foulées maximum entre l’arrivée et le départ ».

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Sur la cendrée de Vincennes, le meeting d’hiver s’étale cette année du 17 novembre au 23 février 2025. ©Bruno Vandevelde

Attention au galop et aux coups de cravache

Les commissaires de course font également très attention aux coups de cravache. Un usage abusif peut là-aussi entrainer une sanction, parfois une mise à pied. « Nous sommes aujourd’hui sur le bien-être équin. On fait très attention à tout cela. Sur une course de trot monté, le bout de la cravache c’est de la mousse. Quant aux drivers sur le sulky, ils tapent souvent sur le brancard pour stimuler le cheval. Parfois on lui enlève aussi les bouchons en mousse qu’il a dans les oreilles pour créer un p’tit effet de surprise » argumente celle qui travaille pour le compte du GTHP (Groupement technique des hippodromes parisiens).

Autre particularité, les femelles, « plus affûtées » peuvent s’avérer supérieures aux mâles en course. De même, comme les humains, certains chevaux sont plutôt droitiers alors que d’autres sont des gauchers. De là dépend aussi leur capacité à mieux tourner sur un hippodrome corde à gauche (lorsque le sens des virages est à gauche) ou à droite.

Côté matériel, le sulky, cette voiturette légère à deux roues, pèse environ 15 kilos pour un coût moyen de 5 000 euros. À la fin de chaque course, il est systématiquement nettoyé dans un espace spécifique. Là-encore le Paic Citron est utilisé. « Si cette marque résiste, c’est en partie grâce à nous » s’amuse Sandrine.

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Comme les chevaux, les sulkys sont lavés avec du Paic Citron. ©David Savary

Deux travaux intensifs par semaine

Au niveau de l’entrainement, les chevaux sortent quotidiennement de leur box, histoire de garder le moral et conserver leur musculature. Ils effectuent en moyenne deux travaux intensifs par semaine. Cela correspond maximum à 25 minutes d’effort. Le principal centre d’entrainement, le domaine de Grosbois, est situé sur la commune de Boissy-Saint-Léger dans le Val-de-Marne.

La filière trot et galop, qui se féminise de plus en plus, emploie en France 40 000 emplois directs et indirects. Concernant le nombre d’hippodromes, « il y en a autant que de jours dans l’année » conclut Sandrine. Du simple champ agricole transformé une fois par an en un hippodrome éphémère (comme à Valognes dans la Manche chaque jeudi de l’Ascension) au temple du trot comme à Vincennes, ou encore à Longchamp pour le galop. Un univers, une passion.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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