Jean-Michel Blanquer : « Le sport n’est pas un p’tit sujet »

« En route pour Paris 2024 », Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, et Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, ont tenu ce vendredi 10 septembre une conférence de presse commune pour rappeler notamment leur intention de « faire du pays une grande Nation Sportive ».

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Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, et Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, le 10 septembre au ministère des Sports. ©David Savary

Le ministère chargé des Sports n’avait manifestement pas prévu suffisamment de chaises pour recevoir tous les journalistes lors de cette conférence de presse « sport de rentrée ». Le sujet intéresse. Comme le souligne Jean-Michel Blanquer, « le sport n’est pas un p’tit sujet ». « S’il est fait par les sportifs, il l’est aussi par les citoyens et finalement pour toute la nation française » ajoute-t-il. Avant de dire que « les valeurs du sport coïncident avec celles de la République ».

Avec la crise, un constat sévère

Réunis, le ministère de l’Education nationale et celui des Sports se donnent « les moyens d’aller plus loin » avec pour perspective les Jeux de Paris 2024 de faire de la France « une grande Nation Sportive ». L’occasion dans cet intervalle « d’éduquer, sécuriser et transformer » comme l’indique Jean-Michel Blanquer. D’autant plus que durant ces derniers 18 mois la crise sanitaire a entravé l’activité des associations sportives et conduit à la fermeture totale ou partielle de nombreuses structures publiques ou privées à l’image des salles de sport.

Le constat est sévère : – 25% de licenciés en 2020/2021 ; la fréquentation des piscines en baisse de 30% en juillet 2021 ; les salles de fitness déclarent avoir perdu un abonné sur deux depuis le début de la crise. « Tout cela créée de la sédentarité, notamment auprès des plus jeunes » déplore le ministre de l’Education nationale. Divers leviers ont été activés pour y remédier. Les ministres insistent sur les 30 minutes d’activité physique par jour à l’école proposés en complément de l’EPS. De même l’enseignement des « savoirs sportifs fondamentaux : savoir nager et savoir rouler » va être accéléré. « D’ici 2024, l’ambition est de former 400 000 enfants et de systématiser la découverte de l’aisance aquatique dès la maternelle » explique Roxana Maracinenau. Concernant le vélo, 65 000 enfants ont déjà obtenu leur attestation « savoir rouler ». L’objectif est d’atteindre 200 000 attestations d’ici la fin 2022. À noter par ailleurs que depuis la rentrée un nouvel enseignement de spécialité en « éducation physique, pratiques et culture sportive » est proposé à environ 2 000 jeunes dans 97 lycées.

Du sport dès le plus jeune âge

Depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, le soutien apporté par l’Etat au secteur du sport professionnel, amateur et marchand représente plus de 6,5 milliards d’euros. La relance de la pratique sportive se traduit aussi par la mise en place du dispositif Pass’Sport qui rappelons-le permet d’aider 5,4 millions de jeunes de moins de 18 ans à s’inscrire à la rentrée dans une association sportive grâce à une aide de 50 euros par enfant. Enfin n’oublions-pas l’actuelle campagne de communication portée par le gouvernement sous l’intitulé « C’est trop bon de faire du sport », et qui vise à inciter les citoyens à (se)remettre au sport.

Sur le volet éducatif, une priorité est donnée au développement durable. Dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne au premier semestre 2022, le ministère chargé des Sports portera auprès de ses partenaires européens « l’ambition d’un engagement commun pour transformer les pratiques sportives et l’organisation des activités sportives en tenant compte de l’exigence climatique ». L’objectif du ministère sera aussi de renforcer l’éveil aux enjeux du développement durable dès le plus jeune âge à travers la pratique sportive. « Avec entre autres un focus sur les sports nature. Nous sommes une véritable sentinelle pour cela » affirme Roxana Maracineanu qui ne cesse de rappeler que « le sport rend heureux, éduque à la santé, l’autonomie et la confiance en soi, un vecteur indispensable à l’équilibre personnel et le vivre ensemble » précise-t-elle. Nous sommes d’accord.

Tokyo, l’heure du bilan

« Malgré le manque de repères dû aux bouleversements du calendrier sportif international, l’équipe de France a réalisé des performances satisfaisantes » estime le ministère chargé des Sports. Le bilan se chiffre à 33 médailles dont 10 en or aux Jeux Olympiques, et un record de 54 médailles dont 11 en or pour les Paralympiques. Pour Jean-Michel Blanquer et Roxana Maracineanu, « s’il reste des marges importantes de progression pour certaines disciplines comme l’athlétisme, la natation ou le cyclisme, le bilan exceptionnel des sports collectifs, du judo et de l’escrime ont donné une tonalité globalement positive au bilan tricolore. Côté Paralympiques, les résultats dépassent les objectifs fixés et illustrent une vitalité remarquable dans toutes les disciplines, tout particulièrement le para tennis de table et le para cyclisme qui totalisent respectivement 11 médailles et 16 médailles.

Au regard des performances de l’équipe de France à Tokyo, le ministère chargé des Sports versera un total de 9,04 millions d’euros de primes dont 7,72 millions aux athlètes (et leurs guides) et 1,32 million d’euros à leur encadrement.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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