JO d’Hiver 2030 dans les Alpes françaises, oui mais pas à n’importe quel prix

Alors qu’un récent sondage mené par l’Ifop montre que 73% des habitants des Hautes-Alpes et du Alpes-Maritimes sont favorables aux JO d’hiver 2030 dans les Alpes du Sud, un collectif de 20 ONGs, athlètes, élus, professionnels et habitants des territoires de montagne s’interrogent sur le bien-fondé de cette candidature, notamment au niveau environnemental.

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Les Jeux Olympiques d’hiver de 2030 devront contribuer à la transition écologique de notre société. ©Pixabay

C’est le 7 décembre dernier que la France a officialisé sa candidature pour l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030. Porté par les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, le dossier de candidature de la France a été déposé au Comité International Olympique (CIO) par le CNOSF. Et c’est aujourd’hui même le 21 novembre que seront proclamées les villes candidates qui devront chacune effectuer une présentation détaillée de leur projet.

Des Jeux qui doivent être « bénéfiques aux territoires et à leurs populations »

Si une majeure partie des habitants des Alpes du Sud semble favorable à la candidature aux JO d’hiver (73% selon un sondage Ifop), un collectif de 20 ONGs (voir ci-dessous), athlètes, élus, professionnels et habitants des territoires de montagne, scientifiques, ou experts de l’environnement et de l’événementiel ont esquissé les conditions environnementales que les Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030 doivent respecter pour pouvoir prétendre être compatibles avec le respect des limites planétaires et bénéfiques aux territoires et à leurs populations.

En effet le sport, et plus particulièrement les sports d’hiver et les territoires de montagne, sont et seront de plus en plus impactés par les conséquences du changement climatique et la perte de biodiversité, nous explique un communiqué. À la fois responsables et victimes, les activités sportives et les événements sportifs sont constituants et essentiels pour nos sociétés. Cependant, si nous souhaitons profiter des bienfaits de ces activités dans le futur, elles doivent à la fois réduire leurs impacts environnementaux, s’adapter aux conséquences du changement climatique et contribuer à la transition écologique de notre société.

« L’événement doit être au service de l’intérêt général »

Les grands événements sportifs, voulus et soutenus par les pouvoirs publics, doivent se penser et s’organiser comme des outils au service d’un projet de société et de territoire, permettant l’habitabilité de ces espaces à long-terme. Si les Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver ont un effet de catalyseur et d’accélérateur de politiques publiques, les investissements financiers et matériels importants qu’ils nécessitent (rénovation d’infrastructures sportives, de réseaux de transports, de logements…) sont une opportunité de mettre en œuvre une véritable transition des territoires de montagne. Cette transition doit permettre d’assurer leur habitabilité à moyen et long terme, de faire évoluer l’industrie du tourisme d’hiver, d’anticiper les enjeux sociaux engendrés par le réchauffement climatique et de préserver les écosystèmes. L’événement doit être au service de l’intérêt général.

Les conditions définies par ce collectif posent les bases des mesures à prendre sur le plan environnemental pour des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver compatibles avec le respect des limites planétaires, et bénéfiques pour les territoires. Sans le respect de ces conditions par les organisateurs, ces Jeux d’Hiver 2030 contribueront malheureusement au dérèglement climatique et à la perte de biodiversité, auxquels font déjà face les territoires de montagne aujourd’hui.

L’attribution des Jeux d’hiver 2030 sera enfin annoncée au cours de l’année 2024. Candidate malheureuse à l’organisation des JO d’Hiver 2018 avec Annecy, la France n’a plus accueilli cet événement depuis Albertville en 1992.

* Les ONGs signataires : ACTS FOR THE SUMMIT, ANESTAPS, Big Bang Ballers, EcoloSport, Féclaz Sport & Nature, Game Earth Fund, Les ÉcoAthlètes, Match For Green, Mountain Riders, No Plastic in my Sea, POW, Recyclerie Sportive, Sport and Sustainability International (SandSI), Sport For Future, Surfrider Foundation Europe, Trail Runner Foundation, Un Seul Terrain, Une bouteille à la mer, Uni-Vert Sport, 1% for the Planet France.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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