Marathon de New York : « Nous sommes brisés »

Alors que le marathon de New York doit se courir le 7 novembre prochain, des milliers de coureurs étrangers ne pourront y participer car les frontières américaines ne rouvrent que le lendemain 8 novembre. Pour cette délégation alsacienne de quelque 140 engagés, « c’est deux ans de travail réduits à néant pour cinq nuits sur place ».

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Environ 1 000 Français devaient courir la 50ème édition du marathon de New York.

« On a pris un gros coup sur la tête, c’est vraiment dégueulasse ce qu’ils nous ont fait. Nous sommes brisés ». Pour Pascal Leroy, chargé de développement à la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics du Haut-Rhin, et chef de file d’une délégation de 140 coureurs (190 personnes avec les accompagnants) qui devait courir la 50ème édition du marathon New York, la pilule a du mal à passer. À un jour près. La frustration est énorme. « Nous devions partir le jeudi soir pour courir le dimanche. C’est deux ans de travail réduits à néant. C’est injuste » peste le responsable qui en compagnie de son secrétaire général Pierre Fuetterer était parvenu à fédérer salariés et chefs d’entreprise alsaciens sous les couleurs de la Fédération Française du Bâtiment section Haut-Rhin (FFBT 68).

Une première pour 90% des inscrits

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« Un super projet » initié en 2019, reporté en 2020 pour cause de pandémie, et qui devait donc se concrétiser cet automne. Une initiative en lien avec l’Agence de développement industriel de la région Alsace (Adira) et au profit d’Ela, Association européenne contre les leucodystrophies avec l’équivalent de 100 euros versés par chaque coureur. Si Pascal Leroy, 61 ans, a déjà 5 marathons de New York à son actif, « c’était une première pour 90% des 140 participants » de la délégation alsacienne. Prêts à courir dans les rues de Big Apple entre Staten Island et Central Park, tous s’étaient entrainés durs, certains avec un objectif de performance.

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Un évènement fédérateur avec des participants qui étaient extrêmement motivés.

Camps d’entrainements, stage et coach médical, directeur sportif, club des partenaires…, rien n’avait été laissé au hasard de la part de la fédération professionnelle qui avait mandaté l’Amicale Française des Coureurs de Fond (AFCF) d’organiser le déplacement. « Nous avions prévu de dormir au Marriott à Times Square. Avec le transport, l’hébergement et le dossard, cela représente environ 3 000 euros par personne » souligne Pascal Leroy qui a déjà activé les demandes de remboursement.

Des visites qui tombent à l’eau

Plus que l’interdiction de courir le mythique marathon, c’est aussi tout le programme de réjouissances et de visites qui tombe à l’eau. « Il était prévu la visite d’un gratte-ciel en construction, la visite d’une caserne de pompiers dans le Bronx, un échange avec l’association des Alsaciens de New York au Consulat, sans oublier LA photo de tous les participants au pied de la statue de la Liberté » résume le chargé de développement à la FFBT 68.

Parce qu’il se déroule la veille de la réouverture des frontières des Etats-Unis fermées depuis un an et demi, des milliers de coureurs étrangers, dont les ressortissants européens, britanniques, indiens et chinois, seront donc privés du marathon de New York. Pour cette 50ème édition, la ville avait fixé une jauge à 33 000 coureurs, soit 60% des 53 000 inscrits en 2019. Environ 1 000 Français devaient effectuer le déplacement. « Nous les Alsaciens, nous représentions presque 20% de la délégation française » remarque Pascal Leroy qui n’oublie pas tous les équipements nécessaires spécialement fabriqués pour l’occasion : coupe-vent, maillots, bonnets, chaussettes, manchettes, tours de cou. Rappelons aussi que le marathon de New York attire chaque année plus de 250 000 touristes.

Le Lac Majeur à la place de la statue de la Liberté

Après « un arrêt brutal à cette aventure humaine, caritative et sportive », la Fédération BTP du Haut-Rhin provoque une réunion de crise. Elle décide de rebondir et s’inscrire dans un nouveau projet. Fini la skyline de Manhattan, la traversée du pont de Verrazano ou la cinquième avenue, place désormais au cadre paisible et enchanteur du Lac Majeur en Italie. En effet, ceux qui le voudront pourront participer au marathon du même nom le dimanche 7 novembre. Ayant déjà couru 15 marathons dans sa vie, « un excellent moyen pour découvrir une ville », Pascal Leroy se contentera du semi, sans doute encore un peu trop sonné par la désillusion newyorkaise.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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