Tour de France, étape 16 : les Pyrénées en ligne de mire

À l’occasion de cette 16ème étape, le Tour de France effectue son entrée dans le massif pyrénéen. Partis de Carcassonne, préfecture de l’Aude, les coureurs arrivent à Foix, préfecture de l’Ariège, au terme d’une étape de 178 kilomètres.

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Foix et son château. ©Tourisme Ariège – Pierre Brunet Kudeta

Sur la route (liste non exhaustive)

Abbaye de Saint-Hilaire et son abbatiale

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©Creative Commons Catarsix

Ancienne abbaye bénédictine fortifiée, fondée à la fin du VIIIe siècle et dédiée à Saint-Sernin. Au Xe siècle, conformément à la volonté du comte de Carcassonne, l’abbaye est dédiée à Saint-Hilaire, premier évêque de Carcassonne au VIe siècle. Le monastère connut une certaine prospérité jusqu’au XIIIe siècle, mais dès la guerre de Cent Ans il subit des dévastations, les ravages de la peste et la famine. L’abbaye ferma ses portes en 1748.
L’abbaye accueille tout au long de l’année de nombreuses expositions de peinture, sculpture et photographie. L’association Les Amis de l’Abbaye de Saint-Hilaire y organise régulièrement des concerts, principalement de musique classique, dans l’église abbatiale ou dans le cloître.
Pour la petite histoire, en 1531, les moines de Saint-Hilaire découvrirent le premier vin effervescent au monde, la blanquette.

Limoux

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Vue aérienne sur Limoux. ©Getty Jack. F

C’est l’occasion de goûter à la blanquette, premier vin effervescent du monde, qui fait la prospérité de la ville et de la région. Même si le gaillac mousseux et la clairette de Die revendiquent des origines aussi anciennes, la blanquette a montré la voie et c’est sans doute elle qui influença la création du champagne. En effet, la propriété effervescente de ce vin a été découverte en 1531 par accident par les moines de Saint-Hilaire. Et c’est le célèbre dom Pérignon qui, de retour d’Espagne et en pèlerinage à l’abbaye Saint-Hilaire de Limoux, ramena dans ses bagages la pétillante recette jusqu’en Champagne. La renommée de la ville tient par ailleurs à son carnaval, le plus long du monde, qui rythme chaque hiver la vie de la cité. Marquée par le catharisme et les guerres de religion, elle fut aussi touchée en 1907 par la crise de la viticulture française. Mais s’est toujours relevée de plus belle, pétillante comme sa spécialité locale.

Musée Petiet

Baignant dans une atmosphère de fin XIXe, le musée est installé dans l’atelier de peinture de la famille Petiet. Il propose une grande diversité des œuvres présentées. À travers la visite, on peut découvrir différents courants picturaux de ce siècle : orientalisme, académisme dont les œuvres de Marie Petiet, artiste limouxine, celles des peintres impressionnistes, du pointilliste audois Achille Laugé, la peinture militaire de Dujardin Beaumetz. Le musée propose aussi des œuvres de peintres connus et reconnus : Le Sidaner, Du Gardier, Lebasque.  

Musée du piano 

L’église Saint Jacques, sur la place du 22 septembre, abrite le seul musée public français consacré au piano et à sa facture. Le parcours chronologique, de 1822 à nos jours, dévoile les secrets des grands facteurs français tels que Pleyel, Erard… Le musée compte, aujourd’hui une centaine d’instruments dont certains uniques au monde. La salle, qui a entrepris d’importants travaux pour améliorer l’acoustique du lieu, accueille des concerts de qualité, dans un auditorium de 120 places.

Chalabre

Joli bourg aux maisons à encorbellement, situé dans la vallée de l’Hers-Vif, à son confluent avec le Blau et le Chalabreil. Au début du XXe siècle, l’industrie y était très active, en particulier dans la fabrication de chapeaux. Fondé avant le XIIe siècle, le village appartenait à la maison de Trencavel, qui protégea les Cathares. En 1350, les remparts sont terminés, formant une fortification complète autour du village, dont le centre est une bastide du XIIIe siècle. L’église Saints-Pierre-et-Paul a été bâtie en 1552. Le clocher date de la fin du XVe siècle, et un bel orgue Merklin et Kuhn y a été installé en 1943. 

La Bastide-sur-l’Hers

Ce charmant village ariégeois a bâti sa réputation depuis le XVIIIe siècle sur le travail de la corne, notamment pour la fabrication de peignes. Un atelier, Azéma Bigou, fondé en 1820, subsiste dans le hameau de Campredon. La belle halle villageoise du XIXe siècle est particulièrement remarquable.

Lavelanet

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Vue sur Lavelanet ©Creative Commons Lucas. D

Fief du rugby, Lavelanet est pourtant la ville natale d’un des plus célèbres footballeurs français, l’ancien gardien de l’équipe de France Fabien Barthez, mais aussi de la championne olympique 2018 de ski acrobatique Perrine Laffont. Son passé textile a marqué la ville, qui se recentre aujourd’hui sur d’autres activités et notamment le tourisme. Même si Lavelanet se positionne sur le tourisme de nature, la ville honore sa renommée de capitale ariégeoise du textile. Son musée, installé dans une ancienne manufacture, a été rénové en 2008. Le parti pris : l’interactivité. Tissage, filage, teintures végétales… Différents ateliers permettent d’expérimenter, de toucher, de visualiser tout ce qui fait l’histoire et l’actualité du textile, depuis l’époque cathare jusqu’aux tissus high-tech fabriqués aujourd’hui à Lavelanet.

Tarascon-sur-Ariège

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©Creative Commons Jorge Franganillo

Tarascon dispose d’un patrimoine préhistorique exceptionnel. On peut encore admirer une partie des peintures murales de la grotte de Niaux (le salon noir), ou visiter la plus vaste grotte d’Europe, celle de Lombrives, où reposerait Pyrène, dont était tombé amoureux Hercule. Pendant l’Antiquité, les mines de fer de la région attirent les convoitises, tandis que Tarascon subit les invasions successives des Francs, des Vandales, puis des Wisigoths et des Sarrasins. L’histoire de Tarascon commence réellement en 778, où la ville est le théâtre d’une bataille qui permet aux troupes de Charlemagne de repousser les Sarrasins. La chapelle Notre-Dame de la Victoire est bâtie pour célébrer cette bataille. Pacifiée, la région passe sous la coupe des Comtes de Foix à partir du XIe siècle. Le château comtal est construit trois siècles plus tard. Au XVIe siècle, les guerres de religions ensanglantent la ville. À tour de rôle, protestants et catholiques s’emparent du château et massacrent leurs ennemis. Le château, ainsi que les deux autres citadelles de la ville sont démolis sous le règne de Louis XIII alors que Tarascon est ravagée à deux reprises par des incendies, le plus meurtrier ayant lieu en 1701. En 1775 est construite la Tour du Castella sur l’emplacement de l’ancien donjon. On y inclut la pierre portant les armes des comtes de Foix, récupérée sur l’ancien château et qui est toujours visible au-dessus de la porte du Castella.  Après avoir vécu de l’agriculture et de l’exploitation de ses carrières de gypse, Tarascon tire aujourd’hui essentiellement ses revenus du tourisme vert. Tarascon a accueilli un départ d’étape en 1998. 

Parc naturel régional des Pyrénées orientales

En 2009, ce parc est créé, couvrant environ 40 % du département, sur 2 468 km² (en zone d’économie montagnarde) et 138 communes. Il est placé sous la compétence partagée de l’État et de la Région. Du Nord au Sud, il s’étend du piémont pyrénéen aux frontières espagnole et andorrane. Son territoire est à la confluence de trois influences climatiques : océanique, méditerranéen, montagnard. L’Ariège ne traverse pas le parc, mais sa rive gauche en constitue la limite Est. Il comprend 69 lacs et étangs d’altitude, 33 tourbières et 133 mares, plusieurs rivières majeures dont l’Arize, le Lez, le Salat, le Vicdessos et le Volp. Notons également que ses ressources souterraines sont assez importantes. Plusieurs sommets dont le plus haut est la Pique d’Estats, à 3 143 m. Le pastoralisme y est encore très présent, même si, en 20 ans, le territoire du parc a perdu 51,8 % de ses exploitations agricoles. Ses filières majeures sont l’agroalimentaire, la production de papier et l’énergie hydroélectrique. Le tourisme est présent par ses sentiers de petite randonnée et ses deux stations de ski. Quant à son patrimoine humain, il est particulièrement riche avec des sites préhistoriques et historiques comme les grottes ornées de Niaux, Bédeilhac, le Mas d’Azil, la cité antique de Saint-Lizier.

Niaux

Célèbre pour son immense grotte ornée, Niaux abrite également un joli musée pyrénéen, ouvert en 1982.  

La grotte de Niaux 

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©Creative Commons Graeme Surchard

Elle compte plus de 200 entrées et quelques-unes de ses salles sont immenses, comme la salle de la cathédrale, aussi vaste que Notre-Dame de Paris. À 4 km de l’entrée, la salle de l’Empire de Satan est encore trois à quatre fois plus grande. La grotte servit de refuge aux Cathares et aux prêtres pendant la Révolution.

Foix

Un château entièrement rénové

Dressé sur un piton rocheux, ce château du Moyen-âge domine de ses hautes murailles et de ses trois tours la ville médiévale de Foix. Il offre une vue panoramique sur les Pyrénées.

Le département de l’Ariège, propriétaire du château de Foix, classé monument historique depuis 1840, a réalisé en 2019 la réhabilitation du site pour un montant inédit de 9 millions d’euros. L’objectif déclaré était d’attirer 100 000 visiteurs par an qui passeront trois heures ou plus à Foix. Afin d’offrir une nouvelle vie au château, l’entreprise en charge de cette rénovation a réalisé l’aménagement du site patrimonial du château et la création d’un musée ainsi que la conservation et la mise en sécurité du château.

Rivière souterraine de la Labouiche

Bien assis dans une barque, on suit la rivière de Labouiche, la plus longue rivière souterraine navigable d’Europe. Le parcours, long de quatre kilomètres, conduit dans les entrailles de l’Ariège, de salles en galeries ornées de multiples concrétions, en passant par la cascade Salette.

L’Estive

La scène nationale l’Estive est un haut lieu culturel d’Ariège : elle propose plus de 40 spectacles par an à Foix et dans tout le département. L’Estive soutient la création artistique, met en place des actions de sensibilisation pour apporter la culture à toutes et tous. Elle gère également le cinéma « Art et Essai » à l’Estive Foix et le réseau itinérant « Ariège Images » dans tout le département. 

Le Rebech, un stade d’eau vive

La qualité des installations, de l’encadrement et du site naturel du Rebech, aménagé spécialement pour la pratique des sports d’eau vive, font de Foix une plate-forme incontournable pour les divers championnats, mais aussi pour l’entraînement et les stages de perfectionnement. En 2010, Foix a accueilli les championnats du monde junior de canoë-kayak (slalom). Plus d’une quarantaine de nations participèrent à la compétition. En 2025, le site accueillera à nouveau l’élite mondiale des juniors et des espoirs pour les championnats du monde de canoë-kayak. 

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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