Le boycott des hypocrites

Faut-il boycotter les évènements sportifs qui se tiennent dans des pays où les droits de l’homme sont visiblement bafoués ? La question est vieille comme le tourisme, la réponse jamais évidente, l’hypocrisie, toujours là .

Dans quelques mois se tiendront les Jeux Olympiques de Pékin. Etats-Unis, Canada ou encore Australie ont choisi de n’y pas envoyer de diplomates pour protester contre le traitement de la communauté ouïghoure, ce que l’on appelle le boycott diplomatique. C’est assez pratique : les démocraties se donnent bonne conscience et la Chine se fâche pour la forme. Ce n’est pas cette mesure qui gâchera ses Jeux : A-t-on déjà un diplomate monter sur un podium ?

On parie, aussi, qu’aucun pays qualifié pour la prochaine coupe du monde n’osera boycotter la compétition au Qatar. Ici ou là, auront lieu des actions qui nous rappelleront que des ouvriers ont payé de leur vie la construction de stades. Cela ne nous empêchera pas de faire la fête si, d’aventure, la France conservait son titre. Si, évidemment, le boycott est aussi affaire individuelle, on n’imagine pas, par exemple, les amateurs de sport automobile s’être détournés des derniers Grand Prix de Formule 1 que se déroulaient en Arabie Saoudite et à Abu Dhabi alors que le suspense était à son comble et spectacle incroyable.

C’est quand même bien la responsabilité de la FIFA ou du CIO de prendre en compte ce critère des « droits de l’homme » avant de choisir tel ou tel pays pour l’organisation d’évènements aussi prestigieux que des Jeux olympiques ou des coupes du monde de football. Avouons-le, le curseur n’est pas toujours facile à placer. Néanmoins, toutes les instances sportives ont un rôle à jouer. On ne peut donc que saluer la décision de la WTA, qui organise le circuit de tennis féminin, d‘arrêter toutes ces activités en Chine, tant que l’on aurait pas des nouvelles rassurante de joueuse chinoise, Peng Shuai, qui ne semble plus libre de ses mouvements depuis qu’elle a accusé un haut dirigeant communiste de l’avoir violé. On ne peut pas toujours fermer les yeux.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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