Se bouger ou mourir

Le sport, grande cause nationale en 2024. Pas pour tout le monde visiblement. En effet le remboursement de l’activité physique sur ordonnance pour certains malades a disparu du budget de la Sécurité Sociale pour l’an prochain. Cela parait aberrant.

Les sénateurs ont dit non. Trop coûteux. Dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale à l’Assemblée nationale, le gouvernement avait déposé un amendement visant à rembourser les bilans et séances d’activité physique adaptée (APA) pour des malades atteints de diabète et de cancer. Permises par une loi de 2016, ces séances sont aujourd’hui prises en charge par certaines mutuelles mais pas par l’Assurance maladie.

Malheureusement cet amendement a été retiré du texte final pour des raisons purement budgétaires. Mais quand donc comprendra-t-on que l’activité physique peut être salutaire pour un grand nombre de personnes. C’est bien dans la perspective des Jeux de vouloir faire de la France une nation sportive, mais si on refuse la pratique sportive à des personnes qui en éprouvent le plus besoin, on marche sur la tête.

Rappelons-le, le sport est reconnu – par la Haute Autorité de santé depuis 2011, puis par une loi de 2016 – comme un moyen thérapeutique en soi, tout comme le sont les médicaments ou les interventions chirurgicales. Alors pourquoi les séances APA ne seraient-elles pas remboursées pour certaines pathologies.

Soulignons aussi que depuis 2017, les ­médecins traitants sont en droit de prescrire des séances de « sport santé », en prévention des maladies, et de « sport sur ordonnance », en traitement de certaines pathologies chroniques. D’accord mais il faut que l’Assurance maladie rembourse.

Il est grand temps également que le gouvernement et le ministère de la Santé montrent l’exemple. Par exemple diffuser une campagne d’information sur les bienfaits de l’activité physique. Cela existe déjà pour la sécurité routière ou la vaccination contre le Covid. Ce sont des images qui nous marquent, qui nous choquent parfois, et qui finalement peuvent déboucher sur des prises de conscience. Histoire de rompre avec nos (mauvaises) habitudes. La sédentarité en est une.

*En cette fin de semaine, le gouvernement a réintégré à son budget de la sécurité sociale pour 2024, examiné au Sénat, une mesure visant à permettre le remboursement de l’activité physique sur ordonnance pour certains malades. Comme quoi…

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

S’abonner
Notifier de
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

La Newsletter de Sport et Tourisme.

Chaque semaine, nous vous envoyons une sélection d'articles consacrés au tourisme sportif.

RECEVOIR LA NEWSLETTER