Ski propre

Ce weekend, les descentes de Zermatt-Cervinia devaient lancer la saison masculine de Coupe du monde de ski alpin, finalement annulées à cause du temps, mais ce sont bien les questions environnementales et non l’enjeu sportif qui ont surtout agité le milieu de la compétition.

Tout était réuni pour que l’évènement soit une réussite sportive : la première course transfrontalière de l’histoire de la Coupe du monde, avec un départ en Suisse et une arrivée en Italie, et en toile de fond, le majestueux Mont Cervin. Mais, des discours d’athlètes ont apporté une grosse zone d’ombre sur l’évènement, qui n’a pas pu se tenir en raison d’une mauvaise météo : le vice-champion olympique français de descente Johan Clarey a dénoncé un « non-sens », avec « des moyens énormes en hélicoptère, des moyens humains pour boucher les crevasses et rendre une piste potable », alors que « les conditions sur les glaciers sont de pire en pire chaque année ».

Son compatriote Alexis Pinturault ne dit pas autre chose : « on a envie de préserver notre milieu et en même temps, on a envie de continuer notre activité. La question, c’est comment on peut arriver à faire tout ça au mieux » alors que le ski est « un des sports les plus concernés ». 

A minima, la Fédération international de ski va devoir s’adapter en repoussant le début des épreuves. Au-delà de la neige qui manque, on peut néanmoins souligner que initiatives sont prises ici et là : ainsi, depuis le début de la saison, les athlètes voient leurs skis être inspectés immédiatement après les courses à l’aide d’un appareil semblable à un scanner. Si un voyant rouge s’allume à trois reprises, c’est que la spatule présente des niveaux trop élevés de fluor : c’est alors la disqualification.

Les produits fluorés ont été utilisés en masse depuis les années 1980 pour gagner en vitesse, mais plusieurs études ont fait état de leur nocivité pour la santé et l’environnement, ils sont aujourd’hui interdits. Pour les équipementiers et les techniciens chargés de préparer les skis, cette interdiction est une petite révolution. Pour les défenseurs de la montagne, ce n’est qu’un début.

Laurent Guena

Rédacteur en chef adjoint.
Contact: laurent.guena@sport-et-tourisme.fr

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