Un grand navigateur veut courir le Vendée Globe 2028 sur un bateau en bois
Avec quatre participations dont une deuxième place au Vendée Globe, Marc Thiercelin lorgne sur la prochaine édition. Cette figure emblématique de la course au large veut prendre la barre du tout premier Imoca en bois et fibres naturelles.

Alors que tous les concurrents de l’édition 2024 ne sont pas encore arrivés aux Sables d’Olonne, Marc Thiercelin, lui, se tourne vers l’avenir. Vingt ans après sa dernière participation au Vendée Globe, il se lance un nouveau défi en étant à la barre d’un « bateau révolutionnaire », qui soit à la fois « compétitif, durable et respectueux de l’environnement ».
Son Imoca baptisé Maroc Polo sera construit à partir de bois, de bambou, de chanvre et de résine bio-sourcée, des matériaux légers et résistants alliant innovation et respect de l’environnement. Un bateau censé « ouvrir une voie nouvelle dans l’univers de la course et de la plaisance ».
« Le bois, c’est un peu comme la mer : puissant et fragile, de l’univers du vivant »
Tout s’explique. « Captain Marck » n’a jamais cessé d’entretenir un lien particulier avec le bois. Avec une formation d’ébéniste au sein de l’école Boulle à Paris et le rêve de devenir luthier pour « transformer les arbres en instruments de musique », il a toujours été passionné par la matière naturelle et la quête de la perfection artisanale. « Le bois, c’est un peu comme la mer : à la fois puissant et fragile, c’est de l’univers du vivant » déclare le navigateur conscient que « la mer peut broyer ce qu’elle veut à tout moment ». Marc Thiercelin avait été l’an dernier invité à s’exprimer sur sa passion devant un parterre de professionnels du tourisme lors du congrès du réseau Cediv Travel en Guadeloupe.
Agé de 64 ans, le navigateur a parcouru plus de 700 000 kilomètres sur tous les océans et réalisé cinq tours du monde en solitaire. Sa carrière a notamment été marquée par une deuxième place lors du Vendée Globe 1996-1997 pour sa première participation, et une nouvelle deuxième place sur Around Alone 1998-1999 après avoir passé le Cap Horn en tête, course autour du monde par étapes, en solitaire américaine.
Avec ce nouveau défi, Marc entend non seulement se mesurer à nouveau aux plus grands navigateurs du monde, mais aussi œuvrer en faveur de la réduction de l’empreinte carbone et du retour à des matériaux naturels. Dans un monde où la performance ne peut plus se concevoir sans une conscience écologique accrue, son projet vise à « décarboner » la performance, retrouver l’intelligence des matériaux naturels et de créer un bateau performant en réduisant son impact environnemental.
Sensibiliser nouvelle génération de navigateurs

Ce projet, qui combine technologie, performance et éthique, repose sur un design novateur signé par l’architecte naval Gildas Plessis et des cabinets de calculs associés.
À travers cette initiative, Marc Thiercelin espère entraîner à ses côtés une nouvelle génération de navigateurs et sensibiliser le grand public à l’intérêt de la transition écologique, dans le cadre de l’une des compétitions les plus exigeantes au monde. « Les premiers échos sont excellents et me confortent dans ce projet. Je ne doute pas qu’il saura convaincre des annonceurs, par ses dimensions innovante, environnementale, technologique, sportive et humaine. Celle de proposer une alternative innovante avec des matériaux naturels, plus économes, réduisant l’empreinte carbone, tout en étant compétitive » indique le skippeur.