Le cyclisme, vitrine contestée du Rwanda
C’est une première en Afrique : Kigali accueille les championnats du monde de cyclisme. Routes refaites, gradins dressés, infrastructures mises au cordeau : le Rwanda veut montrer qu’il est prêt. Et plus encore, qu’il existe sur la carte du sport mondial.
Depuis le succès grandissant du Tour du Rwanda, le pays s’est construit une image de terre de vélo. Le président de la fédération locale le martèle : tout est “absolument prêt”. Mais au-delà de la compétition, c’est une opération d’image. Sous la houlette de Paul Kagame, Kigali mise sur le sport comme levier diplomatique et touristique, avec son omniprésent slogan “Visit Rwanda” affiché jusque sur les maillots d’Arsenal et du PSG.
Les critiques, elles, ne s’effacent pas : accusations de violations des droits humains, ingérences militaires dans l’est du Congo, pouvoir sans partage. Des réalités qui accompagnent l’événement, comme elles avaient accompagné le Qatar en 2022. Le sport, une fois encore, ne se joue pas en dehors du politique.
Reste le spectacle. Ces Mondiaux doivent révéler au monde les paysages vallonnés du pays des Mille Collines et son public passionné. Une vitrine éphémère, certes, mais dont le Rwanda espère qu’elle deviendra une étape décisive dans son marathon touristique.
