Lucas Pouille : « Anglet, c’est un petit paradis ! »

Actuellement retiré des courts (victime d’une rupture totale du tendon d’Achille au pied droit subie en février 2025 lors du Challenger de Lille), qu’il espère retrouver en début d’année prochaine, le nordiste ancien membre du « top ten » mondial est un grand voyageur. Rencontré à Wimbledon, il a accepté de nous livrer quelques-uns de ses coups de cœur.

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S’il ne se sent « jamais aussi bien qu’en France », Lucas Pouille apprécie aussi l’Australie, un pays où « les gens sont toujours heureux ». ©Jean-Marc Azzola

Vous avez beaucoup voyagé et vous continuez à le faire. Quels sont les endroits qui vous ont marqué, en France ou à l’étranger ?

Je vais être un peu chauvin. On est dans un des plus beaux pays au monde. Je ne me sens jamais aussi bien qu’en France. Cependant, il existe aussi des destinations que j’apprécie tout particulièrement. Comme l’Australie. J’adore vraiment ce pays. En matière de tennis on parle même du « happy Slam ». J’aime la mentalité et l’état d’esprit des gens là-bas. Joueur, on débarque dans ce pays en plein hiver en Europe. En Australie, les gens sont toujours joyeux, chaleureux, tournés vers le sport, il y fait beau, les gens sont en vacances. C’est un pays que je voudrais beaucoup continuer à explorer une fois ma carrière achevée. J’apprécie beaucoup la Finlande aussi. C’est ma double nationalité avec ma mère, finlandaise. Du coup, j’ai gardé des souvenirs extraordinaires là-bas. C’est donc un pays que j’apprécie tout particulièrement également.

En France, avez-vous des destinations que vous appréciez tout particulièrement ?

On a cette chance dans un petit pays comme le nôtre d’avoir une diversité extraordinaire. J’adore la Bretagne. Mais également le Sud-Est, le Sud-Ouest dont je suis très fan aussi. Toutes les régions ont leurs spécificités. Ce qui est intéressant également est qu’on ne vit pas non plus de la même manière dans chacune d’elle.

Je me suis retrouvé quelques heures dans une cellule en Ouzbékistan

Pourriez-vous nous partager quelques anecdotes de voyage ?

Il y en a tellement entre les bagages oubliés, les retards, les vols manqués. Quand on voyage quasiment deux fois par semaine, cela peut arriver assez fréquemment. Néanmoins il me reste une anecdote que je garde à l’esprit. J’étais parti pour un tournoi en Ouzbékistan. Je n’avais pas eu de visa. Finalement je m’étais retrouvé dans une cellule pendant plusieurs heures, le temps que la personne « se réveille » et me fasse parvenir la lettre d’invitation qu’elle avait oublié d’envoyer la veille.

Comment choisissez-vous vos vacances. Etes-vous plutôt voyage organisé ou improvisé ?

Je suis plutôt vacances organisées. J’aime bien quand on arrive en vacances qu’il n’y ait pas de perte de temps à se demander par exemple où on va dormir, où on va déjeuner, où on va dîner. Je ne m’y prends pas des mois en avance non plus. Toutefois quand j’arrive en vacances, au moins c’est au point.

Quel est votre prochain voyage ou votre prochaine destination de vacances ?

Très bientôt c’est le cap sur Saint-Tropez…C’est une des régions que j’apprécie beaucoup. J’ai pas mal d’amis là-bas. Ensuite, j’irai dans l’Ouest et je repartirai dans les terres en Provence.

Si vous deviez poser vos valises, le paradis ce serait où précisément ?

(Il hésite). Bonne question…sur la côte Ouest vers Anglet. J’aime vraiment beaucoup cet endroit.

J’ai été piqué par la magie du golf

Pour revenir au tennis quels sont vos tournois de prédilection ?

Je suis un grand fan du tournoi d’Indian Wells (en Californie, Ndlr). Déjà parce que j’adore le golf. Là-bas il y a plusieurs centaines de golfs. Quelque chose comme 120 golfs sur 20 km2. C’est aussi un endroit très dépaysant avec ces montagnes et le désert. J’aime beaucoup l’ambiance qui y règne. J’apprécie aussi beaucoup le tournoi du Queen’s (à Londres, Ndlr) avec son histoire, la qualité des courts et sa tradition. C’est top. Ensuite évidemment il y a les Grands Chelems avec leurs particularités. Ils sont tous extraordinaires.

Comment vous est venue cette passion pour le golf ?

En allant essayer. J’ai été piqué par la magie du golf. J’ai même envie de jouer tous les jours. Avec ma blessure malheureusement, j’ai ralenti. Mais j’adore cela et je regarde beaucoup aussi. Je n’ai jamais joué au golf à St Andrews (En Ecosse, Ndlr). Mais une fois que j’aurai arrêté le tennis, cela fera vraiment partie de mes plans que d’y aller. Il y a aussi à Indian Wells comme je l’ai dit, des golfs extraordinaires. Notamment privés, en plein milieu des montagnes.

Au niveau tennis vous en êtes-où ?

Pour l’instant je suis blessé donc il n’y a pas de tennis. J’envisage mon retour-je l’espère, en janvier, février prochain. D’ici là, il y a encore tout un travail à faire, toute la rééducation à faire, sur le tendon d’Achille…Il faut en passer par là pour être apte à reprendre la compétition l’année prochaine.

Comment avez-vous vécu cette incroyable finale de Roland-Garros ?

Cela a fait partie des finales d’anthologie (entre Alcaraz et Sinner, Ndlr). J’ai adoré la regarder. Il y a eu beaucoup de choses, avec ce scénario incroyable, la longueur du match entre les deux plus grands joueurs actuels sur le circuit. Il y a eu peu de finales de cette intensité-là avec un tel dénouement. Cela a constitué un moment qui marque et qui marquera l’histoire de notre sport.

Pour finir, comment voyez-vous l’évolution de ce tennis actuel après le Big 3 ?

C’est très dur de comparer. Alcaraz a déjà gagné cinq tournois du Grand Chelem (2 Roland-Garros, 2 Wimbledon, 1 US Open, Ndlr). Il faut donc qu’il en gagne encore plus de 18 (19, Ndlr) pour atteindre Djokovic. Peut-il y arriver ? En tout cas il est dans les temps de passage. Ensuite, il y a tellement de paramètres qui rentrent en jeu. Va-t-il rester en bonne santé pendant plus de dix ans ? Va-t-il parvenir à garder ce niveau-là ? D’autres joueurs vont-ils pointer aussi le bout de leur nez ? Ce n’est vraiment pas évident à définir.

Quelques éléments de biographie

Lucas Pouille a plusieurs cordes à son arc. Il a pu démontrer en particulier ses qualités de consultant (sur Amazon Prime Video, Ndlr). Plus récemment encore, il a pu apporter sur Wimbledon toute son expertise et sa science du jeu à Arthur Rinderknech (70ème ATP, Ndlr), en qualité d’entraîneur. Il l’accompagnera encore au moins jusqu’à l’US Open. Mais c’est bien le joueur de tennis qu’on connaît le mieux. Et pas n’importe lequel. Le natif de Grande-Synthe de 31 ans, passé professionnel en 2012, grand admirateur de Roger Federer, a été dixième mondial à son meilleur (en mars 2018). Vainqueur de cinq titres sur le grand circuit (Metz, 2016), (Vienne, Stuttgart, Budapest, 2017), (Montpellier, 2018), il a également fait partie de la campagne victorieuse en Coupe Davis en 2017 contre la Belgique. Durant l’ère Open, ils n’ont pas été si nombreux les joueurs français à être rentrés parmi les dix premiers du classement mondial (Noah, Forget, Grosjean, Leconte, Pioline, Tsonga, Monfils, Simon, Gasquet, Clément, Tulasne…). Lucas Pouille a aussi fait partie de cette caste, de ce gotha.

Par Jean-Marc Azzola

Journaliste

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