Au Marathon des Sables, la cadette Lys Girard Fialon, 16 ans, fait rayonner la Haute-Savoie

Du 21 avril au 1er mai dernier, en plein cœur du Sahara marocain, Lys, 16 ans, la benjamine de l’épreuve, et son père Grégory, originaires d’Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie), ont participé à la 37ème édition du Marathon des Sables. Six jours et autant d’étapes pour parcourir les 250 km de cet ultra-trail, aux côtés de 1 085 participants.

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Passer du jogging du dimanche à une épreuve de 250 km en plein désert, un véritable défi pour Lys. ©Grégory Girard

Sous plus de 50 °C en plein soleil, le duo savoyard a affronté des températures extrêmes et des tempêtes de sable pour s’offrir la 539ème et 540ème place. L’exploit est là. Sur la totalité des 1 085 engagés, seulement 763 ont rallié l’arrivée. Le Marathon des Sables, c’est six étapes de 32 à 42 km, et une ultime course de 90 km. Une expérience d’autonomie sur le matériel et l’alimentation qui réunit des concurrents issus de près de 50 nationalités. Si l’édition 2023 fut fortement marqué par la tricherie du grand favori Rachid El Morabity, neuf fois vainqueur de l’épreuve (il a bénéficié d’aide extérieure concernant l’alimentation), elle est surtout synonyme d’un grand élan de solidarité. À chaque édition, des fonds sont collectés par les coureurs pour venir en aide à des dizaines d’œuvres caritatives dans leur pays. Depuis 10 ans, le Marathon des Sables se mobilise pour faire pratiquer des activités sportives aux enfants de 3 à 10 ans et dispenser des cours d’alphabétisation aux femmes, grâce à son association Solidarité MDS.

« J’ai adoré les paysages du désert »

Près de 58 heures, voilà ce qu’il a fallu au père et à sa fille pour achever l’ultra-trail. Lys ne cache pas sa joie d’avoir participé à cette épreuve. « C’était une très très belle expérience, malgré des moments difficiles notamment avec la chaleur. J’ai adoré découvrir les paysages du désert. Chaque jour avait son nouveau lot de saveurs et de sensations » déclare-t-elle. Pour la jeune lycéenne, l’aventure est de taille. Il s’agit de sa première grande course. Son premier marathon. Toutes les semaines, elle est une adepte de la course à pied. Mais du jogging du dimanche à une épreuve de 250 km en plein désert saharien, il y a un pas, un énorme pas même. Une épopée folle qu’elle a partagé avec son papa Grégory Girard. Il s’était lui-même engagé sur la course en 2021. Malheureusement contraint à l’abandon. « L’aventure lui avait beaucoup plu, alors quand il m’a proposé de l’accompagner, je n’ai pas vraiment hésité ou réfléchis » renchérit Lys, même si elle ajoute que « 250 km pour un premier défi, ça peut paraître insensé, voire complètement givré ». À noter que l’expérience père-fille a déjà été réalisée l’an dernier.

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Dossards 169 et 396, Lys et Grégory enfilent les kilomètres. ©DR Marathon des Sables

Difficile de gérer son autosuffisance alimentaire

L’esprit d’expédition et d’aventure, voilà ce que Lys attend et demande. Elle n’a pas été déçue. La première difficulté est de gérer son autosuffisance alimentaire. On démarre avec un sac, et il doit faire tenir les coureurs jusqu’à la ligne d’arrivée. « Il faut porter toute notre nourriture pour la semaine, il faut donc jongler entre le poids du sac, et le fait d’avoir de quoi tenir » explique la jeune fille. L’eau est fournie par l’organisation de la course, pour le reste, le duo s’est armé de nourritures lyophilisées : un petit-déjeuner pour le matin avant de partir, et un repas pour le soir.

« Magique de vivre ce moment avec mon papa »

Le second paramètre épineux concerne les conditions météorologiques, entre tempêtes de sable et températures extrêmement élevées pour un mois d’avril. Mais pour nos deux concurrents, hors de question d’abandonner. « Le classement importe peu, tout ce qui compte, c’est de finir. Je me voyais mal partir sur un sentiment de défaite » indique Lys, « avec mon père, on se motivé entre nous, on était la force de l’autre ». Ce qui marque, c’est surtout les paysages et les décors de la course. La deuxième étape l’a particulièrement émue, « c’est la plus courte, 32 km, mais c’est celle qu’on a le mieux géré. Nous avons apprécié les paysages à 100 % sans souffrir physiquement. C’était magique de vivre ce moment avec mon papa ».

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« Les paysages des dunes à perte de vue, de ce mélange entre nuage et sable, c’était splendide. Un moment magique avec mon papa » souligne Lys Girard Fialon. ©Grégory Girard

La cadette et la doyenne de l’épreuve sous la même tente

De la bombe rose fluo sur les rochers en guise d’indications GPS, l’objectif est chaque jour de rallier le bivouac du soir. Des tentes où plusieurs personnes qui ne se connaissent pas dorment ensemble pendant six nuits. Un grand moment de partage qui a ouvert Lys sur la diversité de l’humanité. Cet esprit de camaraderie, elle l’a retrouvé tout au long de la course. La bonne ambiance, les encouragements spontanés, et les conseils avisés des autres participants l’ont guidé. “J’ai beaucoup apprécié discuter avec tous ces gens, on ne se croisera peut-être plus jamais, mais à ce moment de ma vie, ils ont été marquants et m’ont fait grandir, c’est une grande chance ». Lys est la cadette de la course, de l’autre côté, on retrouve Josette Loury, la doyenne de 71 ans. Si elle a dû abandonner le Marathon des Sables, Lys a eu le temps de la rencontrer. Hasard positif, les deux femmes étaient sous la même tente.

« De savoureuses rencontres, une aventure partagée avec son papa, et une expérience sportive forte en émotion », c’est ainsi que Lys définit son Marathon des Sables. Le lien père-fille en ressort plus fort que jamais, grandit d’une aventure pas banale à raconter au repas de famille.

Les vainqueurs

Chez les hommes :

1/ Mohamed El Morabity (Maroc) : 19:19:54 (non déclassé malgré une suspicion de triche)
2/ Aziz Yachou (Maroc) : 19:29:09
3/ Mathieu Blanchard (France) : 21:21:27

Chez les femmes :

1/ Maryline Nakache (France) : 27:02:17
2/ Aziza El Amrany (Maroc) : 27:53:37
3/ Tomomi Bitoh (Japon) : 29:39:51

Laura Bastel

Étudiante à l'Académie de l’École Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille.

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