Sport : on respire un peu

A compter de samedi prochain, le confinement s’assouplit. Les activités physiques sont permises dans un rayon de 20 km autour de son domicile et pour une durée de 3 heures au maximum. A l’exception des sports de contact, les sports individuels de plein air sont à nouveau autorisés.

Sport : on respire un peu 1
Jean Castex lors de sa conférence de presse le 26 novembre à Paris.

Deux jours après l’allocution télévisée du président Emmanuel Macron, Jean Castex, premier Ministre, a clarifié les mesures d’assouplissement du confinement. Avec une relative bonne nouvelle, les sports individuels de plein air, tels l’équitation, le tennis, l’athlétisme ou le golf, peuvent donc reprendre dès ce samedi 28 novembre. Les sports nautiques comme par exemple le surf sont également concernés par cette décision. Cet allègement des contraintes sera tout de même soumis à la limite de 3h00 d’activité sportive maximum par jour, et dans un rayon de 20 kilomètres autour du domicile. Il faudra toujours se munir d’une attestation de déplacement.

Le surf, le vélo, le golf…, c’est oui

Ce périmètre élargi des 20 kilomètres fait notamment la satisfaction des cyclotouristes. « Victoire » a d’ailleurs écrit la Fédération Française de Cyclotourisme à l’origine il y a quelques semaines d’une pétition en ligne demandant à ce que le vélo puisse être pratiqué comme une activité physique essentielle pour la santé.

S’il sera possible à partir du 28 novembre de pédaler, courir et pratiquer son sport individuel dans un stade ou un terrain de sport découvert, en revanche les sports en salle, les sports collectifs (football, rugby…) ou de contact, ainsi que les piscines ne pourront pas reprendre. Présentant, comme l’a rappelé Jean Castex, « un risque sanitaire avéré », ces disciplines devront patienter jusqu’au 20 janvier pour pouvoir être pratiquées. A condition aussi que le nombre de cas de Covid-19 soit inférieur à la barre des 5 000 contaminations par jour.

Sous la houlette de France Active, syndicat représentant les exploitants de salles de sport, les acteurs du fitness et du sport en salle ne décolèrent pas. Avec pour crédo, « le fitness fait partie de la solution et non du problème », France Active appelle à se rendre dans la rue aux côtés des autres professions sinistrées, partout où des manifestations sont organisées.

La montagne oui, mais sans remontées mécaniques

Autres grands mécontents des décisions gouvernementales, les stations de sport d’hiver qui ne seront pas ouvertes à l’occasion des fêtes de fin d’année. Avec le souci d’une coordination européenne, le premier Ministre a toutefois confirmé qu’il sera « possible de se rendre dans les stations de ski pour profiter de l’air pur » mais que parce que « rassemblant des flux importants de population, les remontées mécaniques et les équipements collectifs seront fermés au public ». Pas sûr que ce compromis ne satisfasse les acteurs concernés qui devront encore attendre, vraisemblablement le début d’année prochaine pour l’ouverture des domaines skiables.

Il y a quelques jours, l’ensemble des acteurs du sport en France a fait part au président de la République de sa volonté de faire de la France « une nation sportive ». De l’aveu même du CNOSF (Comité national olympique et sportif français), un discours qui semble avoir été entendu et qui se traduit aujourd’hui par la rédaction d’un communiqué (que nous reproduisons ci-dessous un peu plus bas) exprimant la nécessité de faire « reconnaître le sport, sous toutes ses composantes, comme une activité essentielle à notre société ».

En résumé, le déconfinement en trois phases  

A compter du 28 novembre :

  • Muni d’une attestation de déplacement dérogatoire, possibilité de faire du sport (course à pied, équitation, tennis, athlétisme, golf, surf…) dans un rayon de 20 km autour de son domicile et jusqu’à trois heures par jour.

A compter du 15 décembre (si les objectifs sanitaires sont atteints) :

  • Pratique du sport en extérieur, sans attestation et sans limite de temps (un couvre-feu entrera toutefois en vigueur de 21h00 à 07h00).
  • Pour les mineurs, les activités extrascolaires, en extérieur comme en intérieur, vont pouvoir redémarrer.

A compter du 20 janvier 2021 (si la situation sanitaire le permet) :

  • Pratique du sport en extérieur, sans attestation et limite de temps, et sans couvre-feu.
  • Réouverture des salles de sport et des piscines.
  • Pratique des sports collectifs et de contact.
  • Réouverture des stations de sports d’hiver.
  • Eventuel levée du huis clos dans les stades.

La France du sport rassurée par l’écoute présidentielle

Au vu du contexte à la fois économique et sanitaire qui impacte très lourdement le secteur sportif, tous les acteurs qui font le sport en France, que ce soit les Collectivités territoriales, le Mouvement sportif tant amateur que professionnel et les Acteurs économiques et sociaux, ont fait part de leurs inquiétudes et ont appelé le Gouvernement à prendre des mesures d’urgence.

Ainsi, le 17 novembre dernier, le Président de la République, accompagné du Premier ministre et des ministres Jean-Michel Blanquer, Roxana Maracineanu, Bruno Le Maire et Alain Griset, a longuement échangé avec les représentants du Mouvement sportif, tant amateur que professionnel, et ceux du secteur marchand.

Le Président de la République a tenu à rassurer les différents acteurs et à fixer un cap pour les mois à venir. Son intervention et l’implication du Gouvernement nous laissent espérer la perspective qu’il y ait désormais plus de sport dans le débat public et dans le projet de société de notre pays et nous nous en félicitons.

Le secteur sportif représente désormais 2% du PIB en France avec 77 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 448 000 emplois et 13,1 milliards d’euros pour le budget des associations sportives*.

Il est en effet temps de considérer les activités physiques comme un enjeu sociétal et de santé publique, alors que le coût annuel de la sédentarité est de 17 milliards d’euros en France. Dans son étude publiée le 23 novembre 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) alerte les pouvoirs publics. Elle souligne que « pour être en bonne santé, il est essentiel de pratiquer les activités physiques », sachant que « les deux tiers des 11-17 ans se situent à un niveau de risque élevé, lié à la sédentarité et l’inactivité physique » accentuée en période de confinement.

Face à ces enjeux majeurs, il s’agit désormais de mettre en œuvre sans délai l’ensemble des mesures annoncées et de les rendre applicables sur le terrain. Nous, collectivités territoriales, acteurs du sport amateur, du sport professionnel ou du sport marchand, sommes volontaires et prêts à nous mettre en ordre de marche pour définir conjointement et rapidement l’opérationnalité des dispositifs à déployer, aux côtés des ministres Jean-Michel Blanquer et Roxana Maracineanu.

Plus précisément, nous appelons à lancer de manière prioritaire les travaux nécessairement collectifs portant sur :

– Les modalités de réouverture des installations sportives couvertes et découvertes avec la définition de protocoles renforcés, prioritairement pour les mineurs dans un premier temps, comme annoncé par le Gouvernement.
– L’élargissement ultérieur de la pratique sportive des adultes afin de permettre une reprise significative de l’activité physique au sein des associations, dans les complexes aquatiques ou du sport marchand.
– La définition des cibles et modalités de déploiement du Pass Sport qu’il est nécessaire de lancer dans la période identifiée comme la plus propice, parallèlement à la reprise progressive d’activités du secteur.
– L’élargissement du fonds de solidarité pour la prise en charge de l’ensemble des coûts fixes pour les loisirs marchands et évènementiels.
– Le besoin de visibilité sur les jauges avec une méthodologie par densité.
– Le lancement du mécanisme de soutien au sponsoring sportif qui impacterait l’ensemble du secteur sportif.


A un peu plus de 3 ans des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, le monde sportif subit une crise grave, comme de nombreux autres secteurs d’activité mais, par essence, il saura se montrer résilient, solidaire et collectif pour traverser cette période inédite.

C’est dans cet esprit de coopération et de responsabilité que nous, acteurs du sport français réunis souhaitons, aux côtés de l’Etat, contribuer à la cohésion de la Nation en faisant reconnaître le sport, sous toutes ses composantes, comme une activité essentielle à notre société. Nous invitons tous les décideurs, privés ou publics, à nous rejoindre dans cet engagement au service de l’ambition de faire de la France une Nation sportive.

Source BPCE l’observatoire – février 2020

Liste de Signataires

Association des maires de France
Association nationale des élus en charge des sports
Régions de France
Association des départements de France
France urbaine
Association nationale des directeurs et intervenants des installations et des services des sports
Comité national olympique et sportif français
Fédération nationale des offices municipaux des sports
Association nationale des ligues sportives professionnelles
France Active-FNEAPL
Conseil social du mouvement sportif
Union sport et cycle
Conseil national des employeurs d’avenir
Mouvement des entreprises de France
Fédération Communication Conseil Culture de la Confédération Française Démocratique du Travail
Fédération nationale des associations et syndicats de sportifs

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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