Baisse des crédits alloués au sport : la France a mal !

Six mois après le succès des Jeux de Paris 2024, les Français ne veulent pas d’une coupe budgétaire injustifiée. Le sport doit être placé au cœur des priorités publiques. Une enquête réalisée par l’institut Flashs pour France Judo (Fédération Française de Judo et Disciplines Associées) le montre.

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Avec les JO de Paris, la route semblait toute tracée, mais faute de crédits suffisants, le sport français risque de se noyer en chemin. ©Pixabay

Stéphane Nomis, président de France Judo, le rappelle : « 1 euro investi dans le sport permet d’économiser 12 euros en santé, insertion et éducation. Cela devrait faire réfléchir ».

Le sport devrait être une priorité nationale

Selon l’enquête réalisée ce mois par Flashs auprès de 1 000 personnes, les Français sont majoritairement opposés à la réduction annoncée du budget du sport (-33% dans le projet de loi de finances 2025). Près de trois quarts (74%) jugent cette diminution injustifiée, tandis que 79% estiment que le sport devrait être une priorité nationale, au même titre que l’éducation et la culture. Cette opposition reflète un paradoxe entre l’importance accordée au sport par la population et les décisions budgétaires des pouvoirs publics.

Même le président de la République s’en est ému et soutient la colère du mouvement sportif français. Mais comme l’a écrit brillamment notre éditorialiste Laurent Guena, « si Emmanuel Macron joue les arbitres bienveillants, il reste le premier responsable de l’équation budgétaire ». En résumé, « un coup de com’ inopportun ».

« Quand il faut faire des coupes, c’est encore ce budget qui est visé »

Stéphane Nomis pointe une incohérence : « Malgré la mise en lumière du sport français avec les Jeux Olympiques et Paralympiques, le budget du sport reste le plus petit de l’État. Et quand il faut faire des coupes, c’est encore ce budget qui est visé » En comparaison, le budget de la culture atteint 4,4 milliards d’euros, avec une réduction de 150 millions d’euros. Le sport, lui, subit une coupe disproportionnée de 400 millions d’euros sur un budget d’au moins 1 milliard. Va comprendre !

L’enquête montre également que les Français considèrent le sport comme un pilier de la santé publique et du bien-être. 82% des personnes interrogées estiment que le sport contribue à une bonne santé physique, et 54% reconnaissent son rôle dans la gestion du stress et du bien-être mental. Concernant les enfants, 94% jugent pour eux la pratique sportive essentielle, dont 68% la considèrent comme indispensable.

Des mesures et des craintes

Les Français appellent à une démocratisation accrue du sport : 63% des sondés souhaitent des mesures pour le rendre plus accessible financièrement, tandis que 62% désirent un développement accru du sport à l’école. La majorité (51%) estime que le maintien des subventions aux clubs et associations sportives doit être une priorité.

Car en effet la diminution des crédits menace l’accessibilité et la qualité des infrastructures, la survie des clubs et le coût de la pratique : 58% des personnes interrogées redoutent une hausse des tarifs, 54% prévoient des fermetures de clubs, et 45% craignent une dégradation des équipements.

L’élan des JO brisé

L’élan (brisé) des Jeux Olympiques ont renforcé l’enthousiasme pour le sport en France : 21% des Français disent avoir repris ou intensifié leur activité physique grâce à l’événement, et 12% ont découvert de nouveaux sports. Cependant, l’élan pourrait être freiné par la baisse des moyens alloués. Face à cette situation, Stéphane Nomis en appelle à une prise de conscience. « Les Français reconnaissent l’utilité du sport, mais les décideurs doivent aligner leurs actes avec cette réalité. Le sport n’est pas un luxe : c’est un investissement pour l’avenir » déclare-t-il.

Alors que le gouvernement devrait faire marche arrière sur la baisse des crédits alloués au sport, ce sont finalement les parlementaires qui trancheront. Saluons d’ailleurs le travail du sénateur de l’Isère Michel Savin (ainsi que certains de ses collègues) qui a toujours plaidé la cause du sport.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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