Vivez des vacances actives sur des voiliers historiques
Le temps d’une croisière d’une semaine, de quelques jours ou d’une journée, nombre de voiliers anciens vous proposent d’embarquer, seul, en famille ou entre amis en participant aux manœuvres, le Belem en tête.
Organisée par l’association Sail Training International, The Tall Ships Race existe depuis les années 1950. La course à la voile met à l’honneur des bateaux école mesurant de 10 à plus de 100 mètres de long. Sa deuxième étape se déroulera cet été entre le 7 et le 10 juillet entre Le Havre et Dunkerque et les deux grands rassemblements de cette quarantaine de voiliers qui animeront ces deux villes.
Les étapes suivantes de la course conduiront ces vieux gréements jusqu’à Aberdeen en Écosse puis Kristiansand en Norvège avant une arrivée à Esbjerg au Danemark. La particularité est que nombre de ces bateaux permettent d’embarquer des jeunes et des particuliers sur chaque étape de la course et de vivre comme les matelots du bord en participant quotidiennement aux manœuvres. Mais cette expérience maritime inoubliable peut être vécue tout au long de l’année, ces croisières plus sportives – et parfois spartiates – faisant partie du modèle économique qui permet d’entretenir ces voiliers et de les faire naviguer.
Sur des navires de renom comme le Belem
Il est ainsi possible d’embarquer sur le Belem qui navigue cette année entre Aberdeen, en Ecosse, jusqu’à Rabat, au Maroc. Classé monument historique, le dernier trois-mâts barque français qui navigue depuis 1896 a été mis à l’honneur en 2024 en apportant jusqu’à Marseille la flamme olympique depuis Athènes. Figurant parmi les 20 plus grands voiliers du monde, le Belem embarque 16 membres d’équipage et jusqu’à 48 passagers, passionnés de voile, des 14 ans. « C’est pour certains passionnés le voyage d’une vie. Sans eux, on ne pourrait pas déployer lesvoiles », me précisait un matelot du bateau lors de l’Armada de Rouen. Les seules contraintes sont de savoir nager, d’être en bonne santé (un certificat médical est requis) et de ne pas avoir le vertige pour grimper dans la mâture. La vie à bord implique aussi laver le pont, faire la cuisine voire de tenir la barre ! «Ce sont des croisières actives mais même si certains passagers sont plus contemplatifs », ajoute-t-il.
Les réservations pour la programmation de l’année suivante démarrent tôt, avec une accélération des ventes chaque année à l’occasion du salon nautique. Ces croisières de 3 à 8 jours et leurs tarifs sont présentées sur le site du bateau. Compter environ 200 euros par jour sans le transport pour rejoindre le port d’embarquement. Attention, ces navigations sont rapidement complètes.
Un choix varié de bateaux en France et en Europe
D’autres bateaux fréquemment présents sur ces rassemblements de vieux gréements proposent à des particuliers d’embarquer. Beaucoup d’informations sur ces unités sont présentées par l’association française les Amis des grands voiliers. Basé à Bergen, le voilier norvégien Statsraad Lehmkuhl, 98 mètres de long, date lui de 1914. Véritable ambassadeur des Nations Unies pour sensibiliser sur la protection des océans, cette unité peut embarquer 30 matelots et jusqu’à 150 passagers (à partir de 12 ans). Il propose notamment des croisières de 2 à 5 jours entre Bergen et les îles Shetland.
Avec comme port d’attache Torrevieja (Alicante), la goélette espagnole Pascual Flores fait du cabotage en Europe en général et en Méditerranée en particulier. Ancien bateau de commerce de 43 mètres datant de 1917 doté d’un équipage de 10 marins, il peut accueillir jusqu’à 12 personnes à partir de 18 ans. Idéal pour une croisière en famille ou en tribu. La participation de ses hôtes à la vie du bateau est possible mais pas obligatoire. À partir de 100 euros par jour.
Lisboète, le Santa Maria Manuela possède une capacité de 44 passagers extérieurs. Passant dix mois en mer, sa spécialité est de proposer des croisières de 3 à 9 nuits entre Madère, les Açores et le Cap Vert. Avec la possibilité de participer activement à la vie de ce fier vaisseau ou de ne rien faire, observant la mer en sirotant un verre de Porto. De 140 à 200 euros par jour de navigation.
Compagnie néerlandaise, la Tallship Company exploite plusieurs grands voiliers dont L’Atlantis (18 cabines/36 passagers) et son jumeau L’Artemis (16 cabines pour 2 ou 3 personnes) pour des croisières formation de la Baltique à la Méditerranée. La société exploite également L’Antigua (16 cabines/32 pas) et L’Elizabeth (10 cabines/20 passagers).
Une initiation via les croisières à la journée
Plusieurs bateaux régulièrement présents au grandes manifestations maritimes comme l’Armada de Rouen se découvrent lors de balades à la journée ou du cabotage. Nettement plus petit que le Belem avec ses 28 mètres, La Licorne peut ainsi accueillir 11 passagers dans 5 cabines doubles ou triples. Avec comme port d’attache Saint-Valery-en-Caux, cette belle goélette de trois mâts et hunier de 1907 navigue essentiellement le long des côtes bretonnes et de la Manche.
La compagnie Voile traditionnelle gère le Lola of Skagen, un voilier de 1919 de 12 couchettes. Ces périples de 2 à 10 jours visitent les îles de l’Atlantique, les îles bretonnes, les îles anglo-normandes… Le Fleur de Lampaul, voilier traditionnel classé de 20 mètres accueille 27 personnes à la journée et 12 en croisières longues qui peuvent atteindre les côtes de l’Afrique ou de la Norvège. Dundee (bateau de pêche à deux mâts) de 1945 également classé, Notre-Dame de Rumengol opère des croisières à la demi ou à la journée ainsi que des croisières de 2 à 4 jours en rade de Brest, en mer d’Iroise, aux îles Scilly et vers les îles de l’Atlantique (Ouessant, Molène, Sein, Glénan, Yeu…).
Tante Fine et l’Etoile Molène
Autre dundee, Tante Fine propose des sorties de 2 à 4 heures au départ de Fécamp jusqu’à 32 personnes. Toujours dans la classe dundee, l’Etoile Molène navigue au départ de Saint-Malo (jusqu’à 16 personnes) pour mettre le cap vers les îles Chausey ou les îles anglo-normandes. D’avril à octobre, la cité corsaire sert aussi de port d’embarquement pour Le Renard, L’Etoile de France et L’Etoile du Roy, bateaux de la flotte Étoile Marine Croisières qui sont fréquemment utilisés dans des films et des séries télévisées. L’Etoile du Roy est ainsi une réplique en bois d’une frégate corsaire malouine de 1745. Le Renard rend lui hommage au bateau du célèbre corsaire malouin Robert Surcouf.
Également basé à Saint-Malo et utilisé dans les films, le trois-mâts barque Le Français accueille de jeunes marins et des croisiéristes à la journée. Le bateau possède également trois cabines passagers. Dernier terre-neuvier français inauguré en 1923, Le Marité largue lui les amarres depuis Granville pour des sorties à la 1/2 ou journée complète. L’occasion de découvrir la beauté de la cote du Corentin, de la baie du Mont Saint-Michel ou de l’archipel des îles Chausey. Également basé à Granville, le Charles-Marie, ancien chalutier lancé en 1968 a lui la particularité d’embarquer des jeunes de 12 à 18 ans pour des séjours de vacances en mer. Enfin, il ne faut pas oublier La Recouvrance, bateau star de la ville de Brest, lancé en 1991 pour l’un des grands rassemblements de voiliers organisé dans le port breton. Une expérience. De matin d’un jour à vivre sur une copie de goélette à hunier du Ier Empire.
Les Pays-Bas, l’autre pays de la voile à l’ancienne
A l’étranger, les Pays-Bas possèdent un beau patrimoine de gréements anciens, la capitale accueillant tous les cinq ans le rassemblement Sail Amsterdam. Depuis son port, n’hésitez pas à mettre les voiles le temps d’une journée à bord du JR Tolkien, jolie goélette à hunier de 1964 qui peut embarquer jusqu’à 90 passagers ou 32 stagiaires en croisières longues.
Avec « seulement » deux mâts, le brick Le Morgenster fait naviguer en croisière jusqu’à 36 passagers avec ses 8 cabines et 90 personnes à la journée depuis Den Helder. Enfin au départ d’Harlingen, le trois-mâts Thalassa prend la mer avec à son bord 120 marins d’un jour ou 34 croisiéristes pour des périples plus longs grâce à ses 18 cabines.
