Location de vacances entre sportifs : Sportihome frappe un grand coup

Spécialisé sur les locations de vacances sportives entre particuliers, Sportihome vient d’annoncer une levée de fonds de 2 millions d’euros auprès d’un parterre d’investisseurs. Parmi ceux-là Nathalie Simon, ex championne de planche à voile et animatrice de télévision. Un apport qui va permettre à la jeune pousse montpelliéraine d’acquérir de nouveaux logements et de nouveaux voyageurs.

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Sylvain Morel et Fred Diaw, co-fondateurs de la plateforme Sportihome. ©DS

Sous la houlette de ses deux dirigeants Sylvain Morel et Frédéric Diaw qui se sont rencontrés il y a 15 ans sur une compétition de kitesurf à Guidel dans le Morbihan, Sportihome voit loin et voit grand. Une ambition à la hauteur de sa dernière levée de fonds, 2 millions d’euros, qui permet à la start-up fondée en 2017 de poursuivre sa progression et de se développer en Europe.

Levée de fonds dans un contexte porteur

« Il s’agit de notre troisième levée de fonds, explique Sylvain Morel. La première, 400 000 euros en juin 2018, nous a permis de mettre en place la technologie et construire l’offre. La deuxième, 600 000 euros un an plus tard, a contribué à promouvoir cette offre. Celle que nous venons de faire va asseoir notre notoriété et nous permettre d’acquérir de nouveaux logements et de nouveaux voyageurs ». Cet apport de capital s’inscrit dans un contexte porteur puisque l’année 2021 coïncide avec la reprise de la croissance pour l’industrie du tourisme. Une manne dont profite bien évidemment le territoire français.

Bénéficiant de cette reprise, Sportihome se félicite d’avoir d’ores et déjà enregistré « trois fois plus de réservations qu’en 2019 », son année de référence. Le panier moyen est en forte hausse. « Il est passé de 600 euros à 815 euros cette année » souligne Sylvain Morel. Logique, poursuit Fred Diaw son associé car « les gens qui n’ont pas utilisé de budget avion restent plus longtemps dans les logements et consomment davantage d’activités ». Cette situation, le dirigeant passionné d’outdoor a pu la constater à son domicile du Pouldu près de Lorient dans le Finistère. Possédant cinq hébergements, il enregistre pas moins de « 300 réservations par an, avec beaucoup de personnes désireuses de bénéficier de conseils émanant des membres de la communauté Sportihome ».

Plus de 10 000 logements et une ex championne comme ambassadrice

On rappelle le principe du modèle qui est en fait semblable à celui d’Airbnb. Le loueur passe une annonce et indique les sports que l’on peut pratiquer à côté de son domicile. Il précise aussi son « niveau d’engagement ». « Stay », il héberge ; « Stay, Share », il reste sur place et conseille ; « Stay, Share, Play », il accompagne. Aujourd’hui Sportihome possède un portefeuille de quelque 10 000 logements (dont 1 500 à la montagne) avec l’objectif d’en détenir 50 000 fin 2022. En ayant d’un côté les logements chez des hôtes passionnés de sport, et de l’autre des activités sportives, environ 20 000, et des locations de matériel de sport, 20 000 également, la start-up offre à ses clients la matière pour réussir ses vacances sportives en mode « à la carte ». À la montagne, sur le littoral ou à la campagne, les locations sont toujours situées à proximité des spots de rando, de VTT, de kite ou de ski.

Cette dynamique dans laquelle s’inscrit la Traveltech a donc séduit les investisseurs au premier rang desquels le fonds luxembourgeois Accurafy 4, mais également la Banque des Territoires (groupe Caisse des Dépôts), Bpifrance ainsi que des Business Angels historiques. Emballée également par le concept, l’ex championne de planche à voile (championne de France en 1986) et animatrice télé Nathalie Simon n’a pas non plus hésité à mettre la main à la poche. Propriétaire en compagnie de son mari de la Bastide du Fort à Carqueiranne (Var), inscrite sur la plateforme Sportihome, elle se déclare ravie de rejoindre cette start-up qui partage son ADN, « celui du plaisir sportif partagé ».

Désormais ambassadrice de la marque, Nathalie Simon se plait aussi à faire vivre des expériences incroyables à ses hôtes, leur délivrer de bonnes adresses. « Pouvoir pratiquer une activité sportive avec un local, c’est un vrai plus que nous proposons » résume Sylvain Morel qui cite volontiers l’exemple de « ce guide de haute-montagne dans le Vercors qui t’emmène faire une sortie à raquettes et qui en plus va te montrer les étoiles, c’est fabuleux ».

Devenir LA référence pour les voyages sportifs

Tout en se démarquant des plateformes généralistes, Sportihome ne cache pas son ambition, devenir LA référence pour les voyages sportifs. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, le secteur pèse 710 milliards d’euros dans le monde par an, soit environ 10% du business du travel. Le potentiel est là. Ne reste qu’à le développer et le faire fructifier. Ayant subi l’an dernier une baisse de seulement 4% de son activité, celui que l’on surnomme parfois « le Airbnb des sportifs » surfe actuellement sur l’engouement du « monde d’après » et la forte appétence pour les sports outdoor. Ses partenariats noués avec Decathlon et Go Sport renforcent sa légitimité. D’autres grandes enseignes du sport et du voyage pourraient être intéressées.

Alors que les touristes étrangers effectuent leur retour, la pépite montpelliéraine affirme enregistrer « 20% de clientèle étrangère ». S’appuyant sur la confiance affinitaire de sa communauté sportive, Sportihome, un effectif d’une quinzaine de personnes, compte également se développer en dehors des frontières hexagonales. En Europe en premier lieu. De nouveaux recrutements sont prévus dans cette optique. Cela méritait bien une levée de fonds de 2 millions d’euros.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

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