Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux

Revenus de leur périple sur le toit de l’Afrique, des professionnels du tourisme fédérés par le réseau Cediv Travel racontent leur aventure. Un expérience qui les marquera à tout jamais.

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 1
Une victoire pour la vie. ©DR

Anne-Laure Amet (Planète Vacances à Traenheim au sud de Strasbourg) 

« Je suis super contente de l’avoir fait »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 2
©David Savary

Le Kilimandjaro, je suis super contente de l’avoir fait. Le refaire, je ne sais pas car on n’a pas forcément le même engouement après la première fois.

L’effet de groupe a eu un énorme impact sur la réussite de l’expédition. Avec seulement deux, trois ou quatre personnes, je ne sais pas si je serais arrivée en haut.

Depuis que j’ai eu mon fils il y a deux ans, j’avais complètement arrêté le sport. Là, c’était un moyen de me challenger, de se fixer un objectif. Tu tentes ta chance, tu vois ce que ça dit, et t’en tire les leçons…

Je ne me suis pas mis l’objectif de me dire que j’allais réussir à 100%. Si j’y parviens, c’est génial, et si je m’arrête avant la fin, j’aurai déjà fait quelque chose d’énorme.

Le mur de Barranco je l’avais vu en images. Je me suis dit, c’est pas possible, c’est énorme. En fait c’est faisable. C’est même une leçon de vie, tout ce qui peut paraitre insurmontable ou hors de sa portée, il faut creuser et essayer d’aller l’atteindre.

« Avant de partir, j’ai parlé de cette ascension à des clients. Mon responsable d’agence devait venir avec moi. Il n’a pas pu. En 2025, avec Isabelle (Mislanghe de l’agence Côté Soleil Expéditions) et Constance (Viandier), nous espérons constituer un groupe et faire partir des clients parce que c’est précisément ce qu’on recherche comme type de séjour.

Salim Beghdadi (Atlas Voyages à Marseille)

« Le Kilimandjaro te remets les idées en place »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 3
©Constance Viandier

« Une grande émotion de participer à cet évènement. Le Kilimandjaro, c’était mon rêve d’enfance. Je l’ai parcouru à travers les livres.

Cette montagne représente la vie avec les différents ingrédients qu’il faut y mettre pour réussir. La préparation, le matériel, les consignes, mais aussi le travail et le dépassement de soi. Rien ne doit être négligé pour atteindre le sommet. Il faut être discipliné lorsqu’on a un objectif. 

D’une zone de confort chez soi, on passe à un cadre où l’on se remet en question. Avec une énergie positive. Le Kilimandjaro te remets les idées en place. Avec un lever à deux heures du matin, la dernière partie était très difficile. J’ai pleuré lorsque nous sommes arrivés au sommet. Après toute cette phase de préparation, c’est un effort extraordinaire. De dépassement de soi.

Le Cediv c’est une famille, c’est ma deuxième famille. Cela fait cinq ans que je suis avec ce réseau ».

Emilie Bernaud (Ellipse Voyages à Béziers)

« Je repars d’ici avec une leçon de vie »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 4
©Constance Viandier

« Je ne m’attendais pas à cela. C’est une expérience humaine qui est fantastique. Une expérience physique qui est hors norme. C’est un dépassement de soi de tous les jours. Cela nécessite beaucoup de mental et une grande cohésion de groupe. On fait les choses parce que tout le monde le fait, c’est incroyable.

Un moment fort, le premier bivouac avec une arrivée de nuit. J’étais dans cette toute petite tente, sans intimité, avec un binôme particulièrement génial, Maitre Emmanuelle Llop. Et voir l’organisation qui se mettait en place chaque jour, c’était extraordinaire.

L’ascension finale, je l’ai vécue en étant malade. Je suis allée jusqu’au bout parce que j’étais extrêmement bien entourée. Nous avons eu une équipe autour de nous qui était extraordinaire avec des gens très compatissants. Nous avons été choyés. Nous avons été aimés. Nous avons été chéris. Nous avons été embrassés. C’était juste fabuleux.

Je souhaite à tout le monde de vivre cette expérience qui nous a transformés. Je repars d’ici avec une leçon de vie. Quelque chose qui restera à jamais gravé dans ma mémoire.

J’avais 16 ans lorsque j’ai débuté à l’agence. Mon premier grand voyage, c’était en Afrique du Sud. 25 ans plus tard, pour mes 41 ans, je suis venue faire le Kilimandjaro. C’est extraordinaire. Je m’en rappellerai toute ma vie ».

Sophie Bigot (Esprit Voyages à Yvetot, Seine-Maritime)

« Toute seule je n’aurais sans doute pas réussi »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 5
©Constance Viandier

« C’était fabuleux. On aura besoin de temps pour refaire ce voyage dans la tête et bien comprendre ce qu’on a vécu.

Les photos permettent aussi de se replonger dans cette aventure. Je regardais d’ailleurs une photo lorsque je sortais de la tente avec le Mont Méru qui sors derrière les nuages. C’est juste magique.

L’expérience était géniale car nous étions tous ensemble. Toute seule je n’aurais sans doute pas réussi. Quand on avait un p’tit coup de mou, il y avait toujours quelqu’un qui arrivait pour nous rebooster. Avec des hommes-clés qui étaient là au bon endroit, c’était magique. Les guides étaient top. Et puis Isabelle et Constance, c’est fabuleux. Elles connaissent tout cela sur le bout des doigts. Cela nous a mis tout de suite en confiance.

J’ai des clients qui sont intéressés par l’ascension du Kilimandjaro. Maintenant que je l’ai fait, je peux les conseiller. Je vais réaliser un publi-reportage pour en faire profiter ma clientèle.

Je me suis décidée tardivement pour mon inscription. J’avais peur d’être une gêne pour les autres, notamment parce que j’ai peur du vide. Sur Barranco Wall, je savais qu’il y avait ce fichu « rocher du bisou » à passer. En fait je ne me suis même pas rendue compte de l’avoir franchi, c’est dire si nous étions bien entourés.

Grimper comme cela c’est génial, en plus c’est un exercice qu’on ne fait jamais dans la vie courante ».

Christophe Cuzin (Ellipse Voyages à Béziers)

« On ne pensait pas que ce serait aussi dur »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 6
©Constance Viandier

 

«  C’était très très difficile. On ne pensait pas que ce serait aussi dur. La cohésion d’équipe a été extraordinaire. Ce qui nous a aussi permis de se découvrir les uns et les autres. De se soutenir mutuellement. Donc c’était une grande expérience.

Si je n’ai pas les hommes d’Isabelle (Mislanghe), je pense que je n’y serai pas arrivé. Ils ont été extraordinaires. Je n’ai jamais vu des gens comme ça. Ce sont des surhommes, ils font des choses que l’on ne pourrait pas faire. L’organisation a été extraordinaire, et Isabelle a vraiment des hommes en or.

Il y a des montagnes beaucoup plus difficiles comme le Mont-Blanc, si tu n’es pas un adepte de la montagne, tu ne peux pas y aller. Le Kilimandjaro, si tu expliques bien et que tu connais bien tes clients, tu peux largement les envoyer faire cette montée. Du moins ceux qui sont en capacité. Quand tu as fait cette ascension, c’est un plus pour pouvoir la vendre ».

Fanny Cuzin (Cediv Travel à Béziers) 

« Tu vas puiser dans ton mental… »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 7
©Constance Viandier

« Je fais du sport habituellement et je me suis pas mal entrainée dans la perspective de cette expédition. Il faut reconnaitre que c’était difficile.

Malgré le brief que nous avons eu, on ne s’attendait pas forcément à cela. On pensait davantage à une grosse rando mais au final on va quasiment à 6 000 mètres donc au aurait dû se douter que ça allait se corser. Les descentes, c’était long, c’était dur, c’est là où on a eu des courbatures alors que nous n’en avions pas précédemment.

Sur la dernière ascension, il y avait de l’appréhension. Tu vas puiser dans ton mental sinon au bout d’une heure, tu te demandes ce que tu fais là et tu fais demi-tour.

Au-delà de la prouesse sportive et technique, je retiens l’émotion que cela a généré. D’avoir avec nous dès le premier jour tous ces porteurs, ces guides, ces aspirants guides… Quand je vois que l’on monte avec notre petit sac à dos et qu’on est épuisés, alors qu’il y a un gars qui marche avec des chaussures ouvertes et qui porte les toilettes chimiques sur lesquels tu iras faire pipi… Et quand ils chantent, c’est très difficile de ne pas retenir ses larmes. Sans eux, je ne sais pas si on serait arrivés en haut.

Deux ou trois jours avant de partir, une adhérente amie m’a adressé un message en disant « Rendez-nous fiers bordel ! ». C’était touchant. Pareil, les rares fois où l’on a pu se connecter, nos enfants qui ont entre 10 et 14 ans nous disaient qu’ils croyaient en nous, qu’ils étaient fiers de nous. Seul on va vite, ensemble on va loin colle parfaitement à l’esprit du Cediv.

Certes tu n’es pas avec ta famille mais tu es en compagnie de personnes avec qui tu es proche, et tu le deviens encore plus. C’est ça qui est génial. Par exemple à table, tout le monde servait tout le monde. Ou tu n’as plus d’eau dans ton camelback, eh bien, tiens bois, personne ne s’est jamais posé de questions. Il y avait toujours de l’entraide et de la solidarité entre nous. C’est hyper fédérateur, nous avons ça au Cediv, nous l’avons toujours eu ».

Pierre Doucet (Terre d’Ailleurs à Bourges) 

« Une introspection sur soi »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 8
©Constance Viandier

« Je n’ai pas réussi à monter seul. Nous sommes montés tous ensemble. La victoire n’est belle que lorsqu’elle est partagée.

Le Kili, ce n’est pas donné à Monsieur Tout-le-monde. Il y a de l’exigence mais c’est surtout le mental que l’on travaille. Il faut d’abord être rustique avant d’être sportif. Pour un agent de voyages agriculteur dans le Berri, je m’y suis retrouvé pleinement.

C’est une introspection sur soi. Au-delà de l’expédition, c’est une aventure. C’est un voyage avec un grand V. Nous allons voir ce qui se passe chez notre voisin et qui est complètement différent de chez nous. Lorsque l’on marche, on réfléchit sur qui nous sommes et ce que nous sommes. Durant l’expédition, il m’est arrivé de penser à des choses bien enfouies dans ma mémoire. Des choses quand j’étais enfant.

Nous avons partagé quelque chose de fort. Retranscrire avec des mots et des paroles, c’est impossible. J’ai 48 ans aujourd’hui. C’est une véritable expérience. Isabelle et son équipe nous ont bien préparé et coaché. Elles nous ont mené jusqu’à la victoire grâce à leur expérience et leurs conseils.

Un guide a dit à une de nos consœurs de voyage très malade, ici il n’y a pas de médaille d’argent, il n’y a qu’une médaille d’or. Et on va t’aider à aller là-haut. Encore une fois la victoire n’est belle que lorsqu’elle est partagée.

Je peux travailler avec Isabelle et Constance en marque blanche. Pas de problèmes pour revendre Côté Soleil. En plus la marque est française, il n’y a donc pas la barrière de la langue. Je recommande Côté Soleil à 100%. Quelle belle aventure ».

Agnès Gallien (Break Evasion à Tarbes)

« Je ne pensais pas qu’on craquerait comme ça en haut »

 

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 9
©Constance Viandier

«  C’était une expérience humaine avec une entente fabuleuse au sein du groupe. Nous étions hyper solidaires. L’organisation était au top. Nous avons été hyper bien encadrés avant et pendant. Isabelle (Mislanghe) gère cela d’une main de maitre avec une poigne incroyable. Quant à Constance (Viandier), elle anticipe tout. C’est appréciable et rassurant surtout pour des novices comme nous. On leur fait totalement confiance.

Je ne pensais pas que tout le monde arriverait en haut, y compris moi, je n’étais pas sûre du tout d’y parvenir. Le nuits en tente entament bien le physique, et donc dans la journée on n’est pas au top de nos moyens. S’ajoutent à cela  l’altitude qui va crescendo, les kilomètres dans les jambes avec les jours qui se cumulent. On comprend au final l’importance de la préparation et de l’organisation. Nous sommes tous arrivés en haut. C’est que la méthode est efficace.

Personnellement, j’en tire une fierté. Je ne pensais pas qu’on craquerait comme ça en haut. Pleurer. Tomber dans les bras les uns des autres. Ce qui témoigne aussi d’une souffrance car les derniers moments ont été difficiles.

C’est la première fois de ma vie que je ressens une telle fatigue physique et mentale. Je suis vidée mais tellement fière d’avoir été portée par cette énergie de groupe.

Je garde en mémoire l’arrivée au sommet du mur de Barranco avec cette table qui nous attendait. Nous mettre une table à cet endroit après que nous ayons monté cette falaise dans des conditions dantesques, c’est incroyable. Tout comme l’arrivée à Stella Point (5 756 mètres), un autre moment fort.

Etant basée dans les Pyrénées, je pense avoir une clientèle susceptible d’être intéressée par l’ascension du Kilimandjaro. J’en ai d’ailleurs parlé autour de moi avant de partir, j’ai vu des yeux pétiller. Donc c’est sûr, il y a pas mal de randonneurs, trekkeurs dans les Pyrénées qui vont être intéressés. Et puis c’est toujours plus facile de parler de ce qu’on connait ».

Jules Guerineau (commercial Assurever, région Grand Ouest) 

« On en a tous bavé mais on a vu des paysages magnifiques »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 10
©Constance Viandier

« C’est une expérience incroyable. Nous avons tous été solidaires pour gravir ce sommet, le plus haut de l’Afrique. On ne va pas se la cacher c’était très dur. On en a tous bavé mais on a vu des paysages magnifiques.

Le troisième jour a été très compliqué pour moi. Il a plu et on devait franchir le palier des 4 600 mètres. En plus de cette pluie et la fatigue, j’ai eu un mal de tête… j’ai craqué en haut des 4 600 mètres. C’était très compliqué pour moi à ce moment-là.

Ceci dit c’est une expérience que je recommande mais il faut être prêt physiquement et mentalement pour pouvoir le faire. C’est quand même sept jours d’ascension en bivouac, sous la tente, dans le froid. Mais s’il y a un bon groupe et une bonne solidarité entre les participants, tout le monde peut réussir ».

Tiphaine Heem (Kit Voyages à Lille)

« Cette expédition sur le Kilimandjaro, c’est un reset total de tout ! »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 11
©Constance Viandier

« C’était une expérience incroyable, tant sur le plan humain que sur le plan sportif. C’était dingue, je ne m’attendais pas du tout à ça. C’était plus difficile que je ne l’imaginais.

L’ascension finale était extrêmement difficile. C’est la force du groupe qui fait que j’ai continué et atteint le sommet. La dynamique de groupe, c’est énorme dans de tels projets.

Quand je voyais que Stella Point (5 756 mètres) se rapprocher et que je n’en pouvais plus, j’entendais derrière moi les coéquipiers, les trois collègues qui me disaient, « allez tu vas y arriver, on y est presque, on voit le bout, c’est là, c’est à côté ». Ca je l’ai entendu à deux reprises, ça m’est resté dans la tête, et c’est ça qui fait que j’ai avancé.

On diffuse notre aventure sur les réseaux sociaux, les gens sont assez impressionnés par ce qui a été réalisé par le Cediv. Cela peut donner des envies à des personnes qui ont ça dans un coin de leur tête mais qui se disent que ce n’est pas pour eux. Mais de voir que si untel l’a fait, cela veut dire que je suis peut-être capable de le faire aussi. On peut trouver des clients et c’est forcément bénéfique pour Côté Soleil qui organisait cet évènement. Je leur envoie volontiers les clients pour qu’ils réalisent à leur tour cette expérience humaine.

Cette expédition sur le Kilimandjaro, pour moi c’est un reset total de tout, de l’esprit, du corps. C’est comme si on repartait à zéro. C’est incroyable ».

Ghislaine Homond (Flash Voyages à Maisons-Alfort, Val-de-Marne) 

« Une belle expérience qui m’a donné envie »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 12
©Constance Viandier

«  Sans le Cediv, je n’aurai jamais pu participer à cette aventure. Il s’est dégagé une belle énergie positive. Je suis ravie d’avoir été jusqu’à 3 000 mètres. Sans courbatures et en étant bien. J’ai été contrainte d’arrêter en raison de mon asthme mais peut-être que je retenterai l’aventure en prenant davantage de temps. Même si c’est dur, j’ai vraiment envie d’y retourner, surtout que j’aime marcher.

Je n’étais jamais montée à 3 000 mètres. C’est une première et je suis contente de l’avoir réussie. Une belle expérience qui m’a donné envie. Le bivouac, l’esprit d’équipe, c’est hyper positif. Je retiens cela aussi ».

Olivier de la Houssaye (Carib Voyages à Boulogne-Billancourt) 

« Nous avons des réserves en nous qui sont cachées »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 13
©David Savary

« Je ne misais pas sur moi. J’ai pris ce trek du bon côté, sans expérience en me disant qu’il fallait que j’essaye de le faire. Je tiens à remercier les organisateurs car sans eux je ne l’aurais pas fait.

Je me suis rendu compte que nous avons des réserves en nous qui sont cachées. J’ai vu des gens au bout de leur vie et qui ont poursuivi durant des heures de marche. J’ai trouvé cela fabuleux. Le fait d’être en groupe nous permet d’aller plus loin. Je n’ai jamais imaginé m’arrêter. Ce n’était pas envisageable. J’ai cependant l’impression être celui qui a le plus souffert physiquement. Les 45 dernières minutes, j’étais au bout de ma vie. Le mental c’est capital. On s’accroche à quelque chose. Si nous l’avions fait individuellement, peut-être que l’on n’aurait pas dépassé les 50% de réussite. Le faire ensemble, je crois que cela a sauvé beaucoup de monde.

J’ai pris conscience ici en Afrique que la notion du temps n’existe pas vraiment. On part d’un pont A pour aller à un point B sans savoir combien de temps on va mettre. Nous arrivons avec nos idées préconçues en matière d’organisation et de timing qui ne sont pas du tout adaptés ici. C’est une autre philosophie, une mentalité différente.

Vraiment je suis content d’avoir atteint ce sommet de l’Afrique. À 60 ans et en atteignant presque 6 000 mètres sans avoir eu vraiment l’intention d’aller jusqu’au bout quand le projet a été lancé, parce que n’ayant pas les capacités physiques au départ. 

J’ai aussi en tête cette citation de l’écrivain italien  Fabio Volo, « Pendant des années, j’ai attendu que ma vie change. Mais maintenant, je sais que c’était elle qui attendait que moi je change ». Tout cela pour dire que tout est possible. La volonté est en nous, soit on la déclenche, soit on ne la déclenche pas.

Cette expérience sur le Kilimandjaro était formidable. Isabelle et Constance ont été top. Je pourrais l’a conseiller à l’un de mes clients mais je crains qu’il ne me dise, « ok mais tu viens avec moi ». Non, je le mettrai entre les mains d’experts, moi je ne reviens pas. À la limite je pourrais essayer le camp de base de l’Everest, ce n’est pas plus dur que le Kili parait-il ».

Djawed Kacedali (Mer et Soleil à Roubaix) 

« Ce n’est pas une montagne comme les autres »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 14
©Constance Viandier

« Après ma famille, mes enfants, mes proches, je vais revoir mon coach sportif qui m’a bien préparé. Après ma blessure au genou en septembre dernier, c’est en partie grâce à lui que j’ai pu arriver jusqu’en haut. Il m’a préparé physiquement et mentalement pour être fort, pour être tenace, et aller jusqu’au bout sans vraiment avoir de doutes sur ma situation.

Cela n’a pas été facile car nous avons été confrontés à différentes épreuves : le climat, l’altitude, le manque d’oxygène, le relief… Il fallait prendre en compte tous ces paramètres. Le Kilimandjaro, ce n’est pas une montagne comme les autres. Ce n’est pas une ascension comme les autres.

Mon moment fort, la dernière étape de nuit. C’est celle à laquelle je m’étais préparé. Je l’attendais avec impatience. Il y avait du froid, du vent, des rafales allant jusqu’à 130 km/h. Psychologiquement, il fallait être fort et ne pas lâcher. Nous ne voyions pas l’objectif. Nous n’avions pas de visibilité. Ce qui m’a également marqué, c’est la présence et la disponibilité des guides et des porteurs. Ils étaient toujours là pour nous. Dès que nous avions un souci, ils bondissaient de nulle part pour nous porter aide. Cela m’a touché.

Ma clientèle n’est pas adepte de ce genre d’expédition à la base, mais le fait de communiquer sur les réseaux va sans aucun doute m’apporter une nouvelle clientèle intéressée par ce genre d’expédition. Du coup je serai à même de témoigner, d’expliquer et présenter cette ascension ».

Flora Lambert (Cimes Evasion à Saint-Jean-de-Sixt, Haute-Savoie)

« Je ne m’attendais pas à ce que cela me transporte autant humainement »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 15
Constance Viandier©

« Après le Mont-Blanc, le Kilimandjaro. Oui mais pour moi ce sont deux aventures différentes. Le Mont-Blanc c’était sportif alors que le Kilimandjaro, c’est l’aventure humaine. C’est au-delà de ce que j’attendais. Je ne m’attendais pas à ce que cela me transporte autant humainement.

Pendant une semaine on s’est retrouvés dans une bulle, déconnectés du temps, de nos téléphones. On a échangé les uns les autres parce que personne n’était sur son téléphone. Et on a créée de vrais liens d’amitiés très forts.

J’adore la montagne et ses paysages, c’est vraiment ce que j’aime. Le Kili, je m’attendais à ce que ce soit plus difficile, du moins jusqu’à ce qu’on arrive à 5 000 mètres, là c’était du pur bonheur de marche. Presque l’équivalent d’une balade dominicale avec des copains, j’ai ai l’habitude. On marche tellement doucement que l’on ne ressent pas la fatigue musculaire

Mais sur la dernière partie, après que nous ayons fait une pause, j’ai le réservoir d’énergie qui a baissé, et là je me suis retrouvée au niveau de tout le monde. Ensuite le mental a pris le relais. D’ailleurs j’ai vu des gens tellement se transcender, je me suis dit waouh c’est magique.

Je garde en mémoire la montée nocturne et les porteurs qui se sont mis à chanter au beau milieu de la nuit. J’ai eu les larmes aux yeux, cela m’a ému avec une force incroyable. Et puis l’arrivée au sommet bien évidemment, c’était extraordinaire.

Durant cette expé, il y a eu beaucoup d’émotion. C’était tellement fort humainement que les larmes coulaient toutes seules ».

Anne-Sophie Lecarpentier (Périer Voyages à Lillebonne, Seine-Maritime)

« Cette ferveur du groupe, c’était incroyable »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 16
©Constance Viandier

« On ne réalise pas encore vraiment. Nous sommes sur notre petit nuage.

Ce n’était pas gagné. Cette expédition s’adresse à un public averti. On ne peut pas envoyer n’importe qui. Nous avons sorti nos tripes. Nous sommes allés puiser au fin fond de nos réserves et avons trouvé des forces en nous qu’on ne soupçonnait pas. Cela fait tellement du bien de se bousculer comme cela.

Cette solidarité humaine, ces relations qu’on a pu créer entre nous, c’est quelque choses de fort. Je ne regrette pas d’être sortie de mon petit confort.

Sur l’ascension finale, j’ai été particulièrement émue au moment du lever du soleil lorsque les guides se sont mis à chanter. Je me suis dit, mais qui vit ça. Cette ferveur du groupe, c’était incroyable. Les guides et porteurs savaient lorsque nous avions besoin d’un coup de boost.

Après avoir atteint le sommet, quand il a fallu repartir j’ai eu les jambes coupées. Moi qui aime le ski, en général la descente c’est une partie de plaisir mais là, dans les éboulis et les pierres, je tombais partout. Ces 16 heures de marche en montée et en descente, c’était quelque chose ».

Emmanuelle Llop (Equinoxe Avocats à Paris)

« Je récitais comme un mantra le prénom de mes enfants » 

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 17
©Constance Viandier

« C’était une formidable aventure humaine. C’est d’ailleurs difficile de trouver les mots quand tu viens de réaliser une telle expédition.

Même si le Kili ce n’est pas que monter, c’est aussi descendre, je retiens bien sûr l’arrivée à Uhuru Peak (5 895 mètres). De se dire qu’on est sur le toit de l’Afrique, c’est grandiose.

Mais on ne va pas se mentir, c’est une ascension difficile quand on n’est pas montagnard. Et qu’on ne s’est entrainé que dans une salle de sport à Paris. J’ai trouvé la ressource au fond de moi pour y arriver alors que je vis une vie de privilégiée à Paris.

Je pensais à mes enfants, et je me disais qu’ils ont une mère qui est dingue. La difficulté je la ressentais mais je la combattais. Pour trouver la force dans la dernière montée nocturne qui arrivait jusqu’en haut, je récitais comme un mantra le prénom de mes enfants : Ambre, Olympe, Calypso. C’était mes pensées positives. Je repensais à leur arrivée dans le monde, à leur enfance. Je mesurais presque chaque centimètre que l’on parcourait. Je n’ai jamais pensé abandonner. J’ai trouvé cette force et je vais la garder pour toujours. Dans mon métier, dans la vie, je sais que j’ai de la ressource.

Pour autant, je ne suis pas une héroïne. Les vrais héros ce sont les porteurs. Ils portent des dizaines de kilos sur leur nuque, leur dos, leurs bras et ils foncent pour que notre camp soit installé avant que l’on arrive. Je suis en admiration, en plus ils sont tous tellement gentils. Quant aux guides, ce sont nos anges gardiens. Ils ont parfois pris mon sac. Ils savent exactement le moment où tu as besoin d’être boosté. En montagne nous avons tellement de réactions physiologiques qu’ils voient tout de suite si on a besoin d’un petit coup de pouce.

Nous ne sommes pas des héros mais nous avons réalisé un exploit. Nous avons choisi de vivre une aventure exceptionnelle, et on y est tous arrivés. C’est la force du groupe qui nous a portés ».

Fabienne Marta Evangelista (Evenemen’ciel à Viuz-en-Sallaz, Haute-Savoie) 

« Je souhaite à beaucoup de monde de pouvoir vivre cette expérience »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 18
©Constance Viandier

 

« Avec l’expérience de la montagne et une bonne préparation, c’était quand même une épreuve difficile à certains moments. On ne monte que très rarement à une altitude aussi élevée.

Nous sommes partis en famille, avec mes deux enfants, et l’objectif d’arriver là-haut. Nous y sommes arrivés. C’est fierté pour moi et mes enfants, pour mes enfants et leur maman. Même si nous étions déjà très soudés, nous voulions encore plus de lien tous les trois. Il y a eu une grande émotion en arrivant là-haut tous les trois ensemble. C’était très fort.

Au fil des jours, il y a eu une bonne cohésion au sein du groupe. Ceux qui ne pensaient pas y arriver y sont quand même parvenus avec le soutien de toutes et de tous. C’était vraiment une expérience incroyable à vivre et je souhaite à beaucoup de monde de pouvoir vivre cela.

J’ai reçu beaucoup d’encouragements de la part de mes clients. Certains étaient intéressés de savoir comment j’ai vécu l’expérience, pour qu’ils puissent ensuite la tenter eux-mêmes ».

Ericka Perret (Association Rencontres autour du monde (ARAM) à Baillargues, Hérault) 

« Ce succès, c’est grâce à l’énergie du groupe »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 19
©Constance Viandier

 

« De manière générale j’aime tous les éléments, mer, forêt, mais la montagne me plait beaucoup.

J’avais vraiment envie de faire ce sommet, c’était plutôt un défi personnel. Il y a eu des moments assez faciles et d’autres très difficiles, notamment sur la fin. Je pense qu’on a eu beaucoup de difficultés à finir cette ascension avec le vent à 100 – 120 km/h , le froid, la fatigue. Mais on l’a tous fait, et je trouve ça énorme car je pensais pas que tout le monde arriverait au sommet. Ce succès, c’est grâce à l’énergie du groupe, l’énergie du Cediv et grâce aussi à l’énergie de tous ces porteurs qui étaient là pour nous. C’était vraiment très très fort.

À l’arrivée, j’ai pleuré. Nous étions plusieurs à pleurer, ça a lâché d’un coup. Je retiens toute cette solidarité et cet humanisme de la part de tous les sherpas, avec leur chants, c’était juste magique ».

Richard Soubielle (Alest Voyages à Paris)

« Laisser plus de place à l’amour qu’à l’égo »

Le Kilimandjaro, ce sont eux qui en parlent le mieux 20
©Constance Viandier

« Cette montagne mythique aura été pour moi une révélation. Un combiné entre l’allégorie du rocher de Tantale (épreuve tant désirée mais qui s’est avérée inaccessible) et la signification du mythe de Sisyphe (donner du sens à sa vie par l’exercice de sa conscience). J’étais trop court en forme physique. Je sortais d’un long Covid et j’ai voulu forcer les choses. Mais l’altitude et le dénivelé ont eu raison de ma détermination.

La nuit fut dure pour accepter le renoncement. J’ai pris la décision la plus  sage qui s’imposait : quitter le groupe à 3 010 mètres et redescendre d’où nous étions partis la veille. Au passage cette descente fut une épreuve car comme l’ont constaté ceux qui descendaient du Pic Uhuru et que tous les montagnards aguerris savent, descendre est aussi pénible que monter. Cerise sur le gâteau nous avons connu avec mes compagnons, sur la dernière heure, des pluies torrentielles avec bien 10 centimètres d’eau sur la piste.

Je ne regrette rien. Quelle a été ma démarche ?  D’abord me féliciter d’avoir accepté de tenter cette aventure. Et ensuite accepter, sans rancune, ce que ce renoncement m’a enseigné, mon corps ne pouvait pas supporter un tel effort physique même si ce n’ était pas ce que j’attendais, ni espérais. Accepter de continuer à vivre pour le bonheur de tous ceux que l’on aime (femme, enfants et amis) et laisser plus de place à l’amour qu’à l’égo. Alors j’ai imaginé que dans certains des ascensionnistes, une partie de moi s’est glissée pour capter tous ces moments exceptionnels, l’énergie incroyable qui se dégageait du collectif. Une connexion de tous les instants loin du Kili mais pourtant si proche de la progression du groupe.

Je l’ai escaladé le Kili, dans ma tête. Et les commentaires des uns et des autres m’ont littéralement imprégné de cette formidable performance. J’ai été touché par la bienveillance des amis et de l’encadrement, ému par les réactions des 26 vainqueurs et l’attitude de nos porteurs et de l’équipe logistique, enthousiasmé par l’aventure humaine, le partage et la réussite de ce projet un peu fou. Je suis comblé et pour terminer j’ai aussi la fierté et le plaisir d’avoir réussi à gravir au sommet de ma personnalité pour finalement accepter qu’il est un temps pour tout et qu’à 75 ans il faut peut-être rêver « moins fortius » mais plus « altius » pour continuer à élever son esprit, seule victoire qui compte à mes yeux ». 

Un grand merci à Adriana Minchella, présidente du réseau Cediv Travel, ainsi qu’à Isabelle Mislangue et Constance Viandier à la tête de l’agence Côté Soleil Expéditions.

David Savary

Rédacteur en chef
Contact: david.savary@sport-et-tourisme.fr

S’abonner
Notifier de
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

La Newsletter de Sport et Tourisme.

Chaque semaine, nous vous envoyons une sélection d'articles consacrés au tourisme sportif.

RECEVOIR LA NEWSLETTER